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lundi 17 juillet 2017

Agnostic Front Dys TAF 9 juillet 2017

Chaque été, la TAF propose son festival "See You in the Pit", qui est précisément un cycle de plateau HardCore étalé sur deux mois. Agnostic Front est une tarte à la crème de la programmation de la salle, ils doivent venir à peu près chaque année, dès qu'ils mettent le pied en Europe. Comme je restais sur le souvenir d'une performance mitigée au Rockstore en 2007, je n'ai pas participé aux nombreuses occasions qui ont suivi. Cette fois, après un mois sans pouvoir rien faire et ayant dû même sacrifier System of A Down aux arènes (c'était un peu raté paraît-il donc moins de remords), j'ai voulu donner une seconde chance à l'ultime légende vivante du NYHC, dans une salle plus compacte.
Les Coreux sont fidèles et la régularité des passages n'entame pas leur envie. Le public était là, même si assez peu étaient passés par la prévente. Mais avec deux groupes seulement, ce n'était pas la peine de se précipiter dès l'ouverture du portail en tôle ondulée. Dans la moiteur lourde étouffant la cour, je me sentais légèrement décalé avec mes cheveux, mon t-shirt de Death Metal choisi trop vite et mon petit corps frêle vierge de tout tatouage ni piercing quelconque… Les deux groupes avaient apporté leur merch'.

DYS est un vieux groupe emblématique de la scène de Boston, dont la présence confirmait que les vieilles bisbilles entre les scènes des deux villes sont bien loin maintenant – taper  ensemble sur les Californiens, ça rapproche. Leur HC est effectivement bien à l'ancienne, très Punk Pop avec ce que cela implique de mélodie. Le chanteur maîtrise le français, ce qui lui a permis de faire passer encore mieux certaines explications de titres, sur des thèmes classiques du HardCore avec parfois des métaphores inattendues (la construction d'une église…) et l'emploi de "you know" à la place de chaque virgule. Malheureusement le collectif semble bien fatigué, l'interprétation molle et le batteur assez limité ne pouvaient pas emballer l'assistance, pourtant assez fournie et polie pour rester tout le long du set. Chacun se contenta de bouger un peu à sa place tandis que la set list plongeait de plus en plus dans le passé du groupe, jusqu'à l'avant-dernier titre qui déclencha enfin quelques coups d'épaule.
C'est très gênant de devoir être juste envers un groupe de gens sympathiques qui affiche trente-cinq ans d'engagement, mais on avait vu des premières parties plus captivantes.

AGNOSTIC FRONT, comme un autre père fondateur d'une autre scène, débarquait sur la bande-son de "The Good, the Bad and the Ugly" (mais l'extrait le plus célèbre). Excité, Vinnie Stigma sautait sur place en brandissant sa célèbre guitare arborant son nom en grand au dos et se signe même dans les dernières secondes de l'introduction (l'agnostique n'est pas l'athée…). La tournée couronnant l'anniversaire du groupe, le gang attaqua à fond un chapelet de tubes immortels. Comme ça, même moi j'avais l'impression de bien connaître le répertoire du groupe ! Au début les vocaux de Miret étaient pourtant encore moins audibles que sur album, et les chœurs bien plus avantageusement mixés.
AxFx tisse des liens forts et il n'est pas surprenant que Stigma aie rapidement rendu hommage à Fify, maître des lieux qui les a conviés tant de fois, comme il encourageait individuellement les moshers du pit, parvenu cette fois à ébullition instantanément, lorsqu'ils passaient à sa portée, sans oublier les trois mots de français universels. Plus à la blague, Miret retrouvait assez vite un mixage décent et préférait ne pas éterniser les pauses, en se limitant essentiellement à des harangues percutantes de routard intouchable des scènes. Clairement, le groupe est mieux à l'aise dans une petite salle que dans des dimensions même moyennes comme celle de ma première rencontre. Le pit était déchaîné de "My Life – My Way" à "Crucified" en passant par "For my Family". L'air de rien le quintet joue au poil, aussi bien qu'en studio en y ajoutant une envie belle à voir après tant d'aventures. Roger invita le public à chanter et bisser "Happy Birthday" pour son batteur, avant d'enchaîner aussitôt le chœur de "Gotta Go", effet garanti ! Un membre de Madball vint participer à un titre, avec sa casquette et ses cheveux longs je n'ai pas su le reconnaître, c'était peut-être Freddy Cricien, (vrai) petit frère, en personne… à ce niveau de proximité du cœur de ce qu'est le NYHC c'était bien possible. Quand Stigma fait le gorille musclé il est premier degré, mais c'est tellement le noyau de l'esprit HC old-school. En trois quarts d'heure, tout était dit et une reprise de "Blitzkrieg Pop" dédiée à chacun des (faux) frères Ramones acheva l'assistance rincée sur une touche de bonne humeur. Nous laissant sonnés sous une musique incongrue, le groupe se dispersa en un instant.

Evidemment je ne regretterai pas d'avoir vu ce dinosaure dans sa pleine mesure. Effacé le vieux souvenir ingrat ! Sans forcément profiter du reste du cycle, totalement HC, c'était une excellente préparation pour le festival de cet été. D'ailleurs, saluons celui qui était là après avoir fait un aller-retour en 24 heures à l'Obscene Extreme, juste pour une journée.