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dimanche 4 décembre 2016

Meshuggah High on Fire Rockstore Montpellier 1er décembre 2016

Cela avait un drôle de goût de retourner voir Meshuggah au Rockstore. C'était l'un de mes premiers concerts de Metal un peu gros, en 2000… Nous étions une quarantaine de fadas bien motivés. Et depuis je ne les avais jamais revus. Encore les avais-je ratés il y a encore plus longtemps, en 1996, lors de la légendaire première tournée européenne de Machine Head, à l'époque j'étais juste en train de découvrir tout ça. Ce soir quelques amis devaient venir, mais trouvèrent le guichet fermé ! Du jamais vu depuis l'unique date méridionale d'Opeth il y a cinq ans ! Comme je suis moins cigale et que j'avais réservé depuis longtemps, je vous propose de me suivre dans cette chère vieille salle.

En effet c'était bondé. Je ne croise pas très souvent ce grand public Metalleux moins typé, qui est pourtant le plus important, ceux qui ne sont pas spécialement fans d'extrême mais qui aiment la musique exigeante. Cette foule était assez jeune, la moitié devait être encore à l'école lorsque je voyais Meshuggah la première fois. C'est dire l'immense influence que ce groupe a patiemment étendue au fil des albums. Certains vieux requins de concerts que je retrouvais ici ne sont pas spécialement hardos.

Tout le monde connaît au moins de loin HIGH ON FIRE. En fait de Thrashy, leur Stoner Heavy demeure calé sur le mid-tempo quasiment en permanence. L'excellent son permettait de bien profiter du chant rogue de Matt Pike et de la basse qui amène un peu de groove. Il le fallait bien pour faire passer des riffs sympathiques mais assez classiques, et une rythmique qui tenait la basse altitude sans chercher à décoller. À part sur un titre annoncé d'ailleurs comme rapide, vers le milieu de set. Ce qui permit de constater que Pike a la voix aussi rauque que son chant, qu'il ne force pas. Le style est bien maîtrisé et particulièrement à la mode par chez nous. S'il n'y avait pas la place de faire une fosse dans tout ce peuple cela semblait bouger pas mal devant. Il est possible que certains soient venus principalement pour cette première partie de renom fort éloignée (complémentaire ?) de la tête d'affiche. Pour ma part je sature de ce style, trop répandu en Languedoc, heureusement que c'était fait par des maîtres qui en tiraient le meilleur.

La pause prit une grosse demi-heure, et il fallait bien ça pour se mouvoir dans toute cette presse afin de réaliser l'habituelle boucle merch' – pissoir – bar.

Sans MESHUGGAH le Metal actuel ne serait pas le même. C'est en grande partie à cause d'eux (et de tous les autres groupes qu'ils ont peu ou prou marqués) que le Metal est respecté et défendu par les musicophiles les plus diplômés. Devant le backdrop magnifique reprenant la pochette du tout nouvel album, les cinq compères prirent possession de la scène sous les acclamations après une remarquable introduction simple et cohérente, un sifflement… Le style polyrythmique si particulier qu'ils ont prôné depuis les origines semble venir d'une autre dimension, des confins de l'espace-temps ou de ce que cherchait Erich Zann (pour ceux qui ont des lettres). Le son parfaitement propre et puissant rendait honneur au timbre unique des guitares de Thordendal et Hagström. Le chant de Kidman sonnait un peu en retrait, comme sur album, mais l'interprétation était également parfaite. Les solos assez fréquents étaient à l'avenant du reste, à nuls autres pareils.

La débauche d'effets visuels était exceptionnelle pour un concert de Metal, plus digne d'un festival Electro en club. Très loin du service habituel dans le genre, et encore plus de ce que c'était la dernière fois. Ce light show avait cependant comme inconvénient que l'on distinguait mal les musiciens, alors que le spectacle de leur jeu serait aussi captivant. Mais ce n'est pas ce qu'ils veulent, certainement. C'est à rapprocher avec la communication minimale de Kidman, tout est lié dans cette géométrie musicale non euclidienne. La puissance de ce machin restait suspendue parfois quelques instants lorsque passaient les parties de guitare claire, tout aussi froides.

Le public rangé en sardines hochait la tête en cadence ou de façon plus démonstrative vers le devant. Quelques téléphones tentaient de capter le spectacle mais avec la barrière du light show cela ne ressemblera pas à un concert de Metal classique. Du reste, pas mal de gens manifestaient leur dévotion en faisant des cœurs avec les mains parallèlement aux cornes traditionnelles… encore du jamais vu à un concert Metal pour ma part.

Ne connaissant pas précisément le répertoire du groupe, la régularité des morceaux piochés au long de leur carrière m'amènera à saluer l'exceptionnelle réussite artistique de Meshuggah. Ils ont bâtis leur succès sur une parfaite intégrité musicale, sans jamais dévier de ce qu'ils voulaient faire depuis le départ, aucun compromis. Les titres finaux plus anciens du rappel, certains déjà présents dans le répertoire en 2000, le démontrent. C'est ainsi que le jeune groupe original dans un style à la mode il y a vingt ans est devenu un guide, suscitant des milliers de vocations musicales à travers cette planète.

Après un set d'une heure et demie, l'hybride mal identifié se retira vers l'infini et au-delà. Les yeux pleins de couleurs du show, j'ai attendu un certain temps que ça se vide un peu pour aller récupérer mes affaires. Reprendre pied dans un monde normal aux lois physiques familières le nécessitait bien aussi.

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