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jeudi 2 mars 2017

Kreator Sepultura Soilwork Aborted Bikini Toulouse 25 février 2017

Même pas un mois plus tard, retour au Bikini ! Il faut dire que la programmation Metal est ambitieuse cette saison. Cette tournée est du niveau d'un festival itinérant, et c'est complet depuis un moment.

La densité du plateau entraînait une ouverture très précoce des portes. Nous prenions la queue mais ABORTED était déjà lancé depuis un moment. Pas bien grave, je les ai vus plusieurs fois et la dernière il y a un an seulement. Le restant du set était suffisamment long pour témoigner que les Belges roulent toujours droit sur leur Death Metal traditionnel synthétisant plusieurs grandes influences parmi laquelle celle de Carcass me semble prédominer depuis qu'ils ont abandonné les inspirations plus MetalCore d'une certaine période. On connaît la communication joviale en français de Sven De Caluwé, encore plein d'énergie, dont l'humour gras pour l'hiver se déploya quand on présenta sur scène le gâteau d'anniversaire de l'un des membres. En plus sur une grande scène les bouchers Flamands arboraient une tenture de fond et deux tombes ouvertes du meilleur effet sur les côtés.  Bref, une bonne mise en jambes.

Pendant la pause, allons nous désaltérer et faire un tour. Le merch emporté par les quatre groupes est assez impressionnant en variété, réparti même sur deux stands faute de place. Avec une affiche aussi large et prestigieuse, et des groupes déjà vus et revus depuis un certain temps, je me laissais à songer que le public Metal s'étire de plus en plus en âge. Le retour du thrash à vingt-cinq ans d'intervalle favorise cette observation, fruit du temps qui passe. Le plus drôle, ce sont les enfants avec leurs casques de chantier. Mais sur une programmation pareille, c'était assez nettement masculinisé tout de même.

SOILWORK était le seul combo que je n'avais encore jamais vu, étant moins amateur de Death mélodique. Les Suédois n'ont pas souffert de l'indifférence polie qui menace toujours le groupe le plus gentil d'une grosse affiche Metal. En live, ils préfèrent apparemment préserver leur potentiel agressif avec un son sensiblement plus cru qu'en studio. D'autres grands du même style n'en font pas autant, c'est un tort. De même le chant de Strid demeure toujours, euh, strident, si bien que les passages originellement en clair se distinguent assez peu. Mais ces concessions sont au service d'un riffing travaillé, inspiré du Heavy, dont la qualité est connue depuis longtemps. Le synthé y prend pleinement place à très bon escient, mais préférant toujours en faire trop peu que trop. Le claviériste était d'ailleurs obligé d'être le plus statique, le reste du sextet se bougeant beaucoup sans que cela nuise à leur performance.
Comme autre héritage du Heavy il y a ce goût du soliste mis en valeur avec force éclairages sur lui, effet répété en fin du set tant pour l'un que pour l'autre guitariste. Autrement Sylvain Coudret n'est pas spécialement mis en avant pour l'occasion des dates françaises, pas un mot, rien. Force est de reconnaître qu'avec des riffs parmi les meilleurs du style, un son plus arraché et un abattage élevé qui n'obère en rien une interprétation très pro, Soilwork convainquait sur un set malheureusement raccourci. J'ai même pu reconnaître le dernier titre présent sur de vieilles compiles.


Vieux fan de SEPULTURA, cela me faisait bizarre de ne pas les voir en tête d'affiche pour cette fois. Quand on connaît les Brésiliens, il n'est pas surprenant que le set soit beaucoup consacré au nouvel album par lequel ils explorent des territoires nouveaux. Malgré une attitude très statique (Paulo champion en la matière comme toujours) les nouveaux titres confirment – à mon goût – leur qualité, puis vint un "Choke" assez inattendu qui emballa mieux la fosse comme un vieux classique connu, petite revanche sur l'Histoire par rapport à l'accueil reçu en son temps. Malheureusement un fan de Kreator ivre et mal élevé avait décidé d'emmerder tout son voisinage en gueulant une bonne partie du set que c'était de la merde et qu'il voulait se battre avec Green. Très pénible et risible. Pendant ce temps Eloy Casagrande s'enflammait dans un court solo.
Bien sûr les anciens classiques n'étaient pas oubliés et revenait à nouveau "Desperate Cry" remis décidément à l'honneur ces dernières années, et qui ravit tout le monde avec sa structure simple et redoutable. Plus tard suivit "Inner Self" annoncé par Kisser, titre qu'on pourrait changer une autre fois même s'il bastonne. Green nous recasa une fois de plus ses trois mots de français, et bien que l'âge se fasse voir il conserve son coup de poignet en rythme et son coffre vocal, surtout. Andreas Kisser était moins démonstratif que ses compères de Soilwork mais si fluide… il me donne toujours l'impression d'être ailleurs le temps de ses solos. Cependant nous nous disions après coup qu'une seule guitare demeure trop juste. C'est aussi vrai pour les nouveaux titres dont la production originelle de Jens Bogren est ample, forte et propre. Leur son change incontestablement sur scène même s'ils étaient restitués parfaitement.
Comme la fin approchait on finit par enchaîner les incontournables avec l'inusable "Refuse/Resist" qui fédéra à nouveau toute la salle comme un slogan qui traversera les époques, et la doublette de rappel habituelle tiré de "Roots" fit encore mouche, ce "Rattamahata" décalé qui s'impose même à certains fidèles traditionalistes du Thrash, et le rituel hymne des fans en conclusion. C'est frustrant de n'avoir qu'une heure à partager.

I Am the Enemy/ Phantom Self/ Choke/ Desperate Cry/ Alethea/ Sworn Oath/ Inner Self/ Resistant Parasites/ Refuse/Resist/ Arise/ Ratamahatta/ Roots Bloody Roots


Pendant le dernier interlude, les classiques de Priest s'enchaînèrent puis un "Run to The Hills" à plein volume juste avant l'extinction des feux, qui n'était probablement pas hasardeux, il faudrait demander à ceux qui étaient sur d'autres dates. Fear Factory faisait pareil avec "The Number of the Beast" en 2012…

N'ayant pas oublié la tarte que m'avait mise KREATOR en 2005, alors même que je préfère le Thrash Bay-Area, j'ai pourtant découvert un autre aspect de l'institution reine de l'école allemande. Déjà les figurants masqués devant les braseros laissaient plutôt attendre un Behemoth ! Se pointa finalement un Petrozza en bonne forme, le timbre écorché comme au bon vieux temps, pour un gros show spectaculaire.

Je n'ai jamais vu autant d'effets visuels pour du Thrash : les clips et illustrations se sont succédés sur les panneaux arrières, les flashes nous ont bombardés au point qu'il fallait fermer les yeux régulièrement pour tenir. Musicalement, l'interprétation était carrée, le son énorme. Une plateforme à l'arrière de Ventor permettait aux trois autres de se mettre en valeur de temps à autre en y montant. Quand on nous a saupoudrés de  papillotes tombées du plafond, on partait dans une certaine dimension de concerts assez éloignée du petit groupe de revival Thrash. Pourtant Mille n'oublie pas les fondamentaux : il n'eut qu'à commander pour déchaîner le premier circle pit du set. Si certains titres plus récents semblent bancals même à qui les découvre en live, le niveau général de la performance en remontre encore à beaucoup, les patrons sont toujours là. Pas de quoi rire quand Mille sort le canon à fumée tout en chantant. Enfin si, mais c'est tellement dans le ton. Entre illustrations guerrières, extraits de clips, détails de pochettes célèbres partiellement animées, un titre rendait curieusement hommage aux grands disparus de la scène musicale en 2016, c'est troublant de voir Leonard Cohen, Prince, Bowie apparaître ici en illustration aux côtés d'autres plus attendus. Comme en écho aux vieilles rumeurs disant que Mille n'écouterait plus de Metal depuis très longtemps. La fosse, elle, s'en foutait. Sur certains vieux titres que je reconnaissais, j'ai également pris un pied évident, même sur les intros mélodiques.

L'un des effets a un peu foiré, quand les spaghettis en papier projetés de la scène sont allés en bonne partie s'accrocher aux barres de projecteurs surplombant le public. Restant suspendues bêtement, elles ont dû gâcher la moitié du show pour ceux qui étaient au balcon et que Mille n'oubliait pas d'haranguer le moment venu. Du Thrash de légende et du spectacle, on en avait pour son argent. Il y a même eu du lance-flammes. Bien entendu Mille arbora longuement la bannière pour introduire "Flag of Hate" dans un final axé sur des vieux titres et le mythique "Pleasure to Kill".

Après une heure et demie de massacre à grands moyens, pendant les saluts échangés avec les habitués retrouvés à l'occasion, on pouvait avoir une pensée pour l'équipe de nettoyage qui a dû avoir un sacré travail.

Bref, la soirée valait le coup et ce sera difficile d'enchaîner avec une affiche plus modeste. J'ai failli craquer au merch' en partant.

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