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jeudi 8 mars 2018

Nile Terrorizer Exarsis 20 Février 2018 Jas'Rod Pennes Mirabeau

Cette fois, je ne vais pas vous demander de vous ouvrir les idées, nous revenons ("enfin !" entends-je au fond) au Metal pur et bien dur. Et pourtant, la nuit provençale était bien froide, il fallait se motiver pour sortir et monter jusqu'aux Pennes-Mirabeau, au bout de la chaîne de l'Estaque. Ce qui explique peut-être la légère déception, à mon sens, quant à la fréquentation dans la spacieuse salle ronde, difficile à remplir à bloc. C'était bas par rapport à ce qu'une bonne affiche de Death Metal peut ramener dans le secteur. Peut-être que si Nile passait moins souvent en France, aussi…
Ne boudons quand même pas notre joie : parmi la fournée des tous premiers groupes par lesquels j'avais abordé le Metal extrême au printemps 96, Terrorizer restait le seul, le dernier que je n'avais encore jamais vu pour des raisons évidentes au vu de l'Histoire.

Les quatre groupes avaient chacun leur merch', globalement beaucoup plus vestimentaire que musical.

Les Italiens de NO MORE FEAR avaient la tâche d'ouvrir le bal des morts… Compliquée par la taille de la batterie de Kollias, déjà installée et occupant une grande partie de la scène dont ils devaient se partager le reste à cinq, puisqu'il y avait deux guitares et un chanteur. Il s'agissait d'un Death Metal moderne relativement original, techniquement maîtrisé et servi avec un son digne. Les syncopes alternaient avec des intros et intermèdes en lead aux mélodies inquiétantes, rappelant assez le Colosso que je venais de recevoir, Gojira période "Terra Incognita" ou Hypno5e. Un titre commençait ouvertement sur un ton cabaret, et l'ultime titre fut présenté comme une tarentelle. Le growleur alternait ses bases de français et l'italien à l'anglais habituel. D'ailleurs NMF met fortement en avant sa culture nationale, au-delà des bannières sur les côtés, par des paroles parfois dans leur langue ou les thèmes donnés, c'en est même un peu lourd car ça n'apporte pas grand'chose. À défaut d'être très entraînant on peut accorder une certaine griffe à ce groupe, au bout de la demi-heure réglementaire.


EXARSIS s'est chargé de nous décongeler pour de bon en quelques secondes, en dégoupillant sans crier gare un Thrash hystérique totalement sous contrôle. Conformément à leur réputation ces Hellènes ont administré une vraie fessée à un public conquis tout de suite. Au fond de chacun, nous adorons tous les baskets à languettes, les cartouchières, les fermetures éclairs, les chevelures au vent et les cris de sorcière. Là où Suicidal Angels est exclusivement de tradition Allemande, eux se placent plus dans les sillages de Death Angel, ou Nuclear Assault, bien qu'on puisse les rapprocher de l'agressivité de Destruction également. Le chanteur ou l'intenable bassiste parcouraient la scène au rythme d'une batterie impitoyable. Les deux guitaristes alternaient les riffs assassins et les solos en tapping, sans guère de répit et encore moins de mid-tempos apaisants. Il est curieux qu'un mosh pit ne se soit pas formé, mais il fallait se réserver pour la suite et le headbang faisait bien l'affaire. La set list semble avoir privilégié le dernier album, mais l'ensemble fort homogène invitait à se pencher prochainement sur une discographie déjà étoffée.


Les quelques badauds observant de près le trio s'installant prouvaient que TERRORIZER symbolise toujours quelque chose de spécial bientôt trente ans après un album culte. Et Pete Sandoval plus encore, car c'est lui qui popularisa à travers la scène par Morbid Angel la technique du blast-beat qu'il avait empruntée au GrindCore pour son groupe d'origine ici ressuscité. Je l'avais déjà vu avec son ancienne formation il y a longtemps, et en parlant de résurrection vous savez que ça ne risque pas de se revoir puisqu'après avoir surmonté ses problèmes dorsaux, il s'est converti en profondeur au protestantisme de sa jeunesse par l'influence de sa sœur depuis quelques années, s'est donc détourné sans remords de vingt années de carrière dans l'Azatoth big band. Mais il estime pouvoir tout à fait continuer en plein accord avec sa foi dans sa formation de départ, profitons-en (et souvenons-nous-en pour les éternels débats sur le Metal et les religions, ce cas est très significatif).

Actuellement Terrorizer est complété par deux membres de Monstrosity (on reste dans la même génération), le batteur Lee Harrison à la guitare et l'ex-guitariste Sam Molina à la basse et au growl (!!). Malheureusement, le show attaqué sans cérémonie par des titres des albums de la période de reformation était gâché par un son de guitare aussi mauvais que sur leurs versions studios. Les gutturales de Molina étaient également quelconques. Placé au centre et à peine en retrait, l'ascendant de Pete Sandoval sur son groupe était plus claire que jamais. Non seulement par la justesse de son jeu qui n'a rien perdu (pas même les mimiques), et qui est plus visible ainsi qu'à l'époque il n'était que le membre au fond parmi un carré d'as. Mais aussi parce qu'en conséquence, il tenait la baraque à lui seul et dominait nettement dans le mixage.

Au bout d'un quart d'heure sont venus de nouveaux titres, avant-premières d'un nouveau disque annoncé pour très bientôt, qui ne dépareillait en rien l'ensemble. Le public suivait et une fosse s'était enfin formée autour d'une bande venue ensemble, mais bien sûr c'est le premier riff d'"After-World Obliteration" qui emballa pleinement l'assistance venue principalement pour cela. Pied au plancher, ils partirent pour enchaîner l'album mais la dynamique s'embourba quand la guitare lâcha au commencement de "Fear of Napalm". Dépité, Sandoval meubla le temps d'un dépannage laborieux par un solo facile pour lui. Enfin ils purent reprendre pour interpréter finalement toute la première face de "World Downfall" dans l'ordre, puis pour sauter directement au mythique avant-dernier "Dead Shall Rise" et le titre final éponyme, apparemment prévu pour un éventuel rappel qu'il n'était plus temps de laisser monter car en coulisses on s'inquiétait du temps qui passait.
Comme d'autres, si Terrorizer se prend des volées critiques pour ses nouveaux albums, le passé lui préserve une capacité à plaire encore aujourd'hui en live, même avec un son moisi.


Je n'ai jamais tellement accroché à NILE mais je les avais déjà vus en pareils cas, tournant avec d'autres groupes plus dans mes goûts. Cette fois il n'y avait pas d'album à promouvoir mais plutôt un nouveau line-up à présenter. Le programme était donc un best of, même un non-fan pouvait ainsi reconnaître bien des titres. Force est d'admettre que le collectif a trouvé une certaine pêche avec l'intégration de Brad Parris et Brian Kingsland depuis notre dernière fois, une envie nouvelle. Cela se sentait notamment par une bonne humeur étonnante, Sanders échangeant régulièrement des fist bumps de collégien attardé avec ses nouveaux compères après le passage de tel break ou tel pont périlleux, ou improvisant à deux une chorégraphie amusante pour introduire un couplet growlé par Kingsland.

Le répertoire de Nile, sa brutalité massive faiblement rythmée et ses interludes acoustiques se prêtent mal au pogo enflammé (c'est bien ce que je reproche). L'ambiance retombait un peu mais sans laisser place à l'ennui et à la désertion des derniers rangs déjà vus par le passé, grâce au chapelet de classiques. Une fosse persistait et les quelques plongeons depuis la scène, bien que rapides, irritèrent fatalement les roadies américains. Interludes rituels ou chœurs s'enchaînaient aux gros blasts et solos transis. Bien que n'appréciant pas trop non plus le style de Kollias, il reste un remarquable batteur. Karl Sanders se chargeait logiquement de la communication… sa ressemblance avec Trump, maintenant, a quelque chose de gênant ! Heureusement la sempiternelle médaille à croix ansée sur son ventre (de plus en plus vaste au fil des tournées) confirme que c'est bien lui.

Le feeling de nouvelle jeunesse et la qualité du programme ont permis à Nile de se montrer sous un meilleur jour que d'habitude : pour la première fois je n'ai pas eu la tentation d'abréger malgré l'heure avancée. Enfin l'attendu "Sacrifice unto Sebek", brutal à souhait, vint clôturer cette assez bonne surprise. Mieux encore, le long final enregistré nous épargna le traditionnel tube incongru balancé par l'orga' pour faciliter l'évacuation de la salle.


Si la température était encore plus méchante en sortant, au point que la neige tomba sur Aix au petit matin, la soirée valait largement le coup et les abstentionnistes ont eu bien tort. En tout cas je n'en espérais pas forcément autant.


Vous aurez de mes nouvelles très vite, mais assez loin à tous niveaux d'un concert de Death Metal en Basse Provence…

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