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vendredi 12 octobre 2018

Defeated Sanity Epicardiectomy Oral Fistfuck In Demise TAF 27 septembre 2018

Avec les vacances j'avais raté Dying Fetus mais une telle affiche ce soir était de nature à effacer les remords. Une tournée aussi fournie et homogène n'est plus très courante de nos jours. Et pour être aussi ciblée, il n'est pas venu grand monde malheureusement. Étaient présents les passionnés connus du quartier, une affluence bien éloignée de la parité comme à l'époque.

Peu avant mon arrivée avaient commencés les cinq Berlinois d'IN DEMISE remplaçant Acranius à ce stade de la tournée. Leur Death brutal et basique ne souffrait guère d'un son peu raffiné. Enchaînant gaiement les gimmicks du style autour de compositions simples, les Allemands ne montraient pas de vrais points faibles, le passage fréquent par des rythmes lents donnant une orientation assez Slam. Un solo de guitare souffrit du mixage un peu trop favorable au chant guttural et à la guitare. La caisse claire sonnait aigu à la Deeds of Flesh. Plutôt que de se disperser dans des risques inutiles, la maîtrise des bases permettait aux plus chauds de se décoincer et aux connaisseurs d'apprécier sans mélange le son qu'ils étaient venus chercher. Cela partait sur des bases modestes mais sûres.

Toujours plus en délicatesse et tous vêtus du t-shirt de leur propre groupe, les quatre Suisses Alémaniques d'ORAL FISTFUCK montaient le niveau d'agressivité. Avec un accordage plus aigu de la guitare et un mixage plus aéré cela cherchait plus à faire mal qu'à écraser. De même le blast à fond qui revenait beaucoup plus souvent était joué à la manière classique, et non pas comme du gravity. Le chanteur n'était pas pitché et se montrait capable d'aller sur plusieurs tons, tout prenant volontiers des poses hystériques ou mimant de mitrailler l'assistance qui forma sans se forcer les premiers pogos. Je pensais au vieux Benighted, celui d'avant "Icon". Après avoir exprimé ses premiers mots dans un français tout à fait acceptable, le chanteur préféra rester dans un anglais standard pour ses communications suivantes. Je vois en eux un certain potentiel pour progresser encore, s'ils s'en donnent la peine, sur le dur chemin de l'extrême indépendant, l'adresse d'interprétation étant largement acquise malgré l'absence de solos.

Il y avait quelques objets à vendre au stand dans la cour fraîche et clairsemée.

Comme le grand guitariste l'arborait, avec EPICARDIECTOMY nous en revenions au Slam Death pur et vrai. Quoique, au-delà d'une guitare étouffée à mort et d'un chant à faire pâlir les éviers de la meilleure céramique, les Tchèques y mettent un groove fort bienvenu. Cela tient essentiellement à l'attitude, une extraversion qui ne compromet pas l'interprétation et desserre aux entournures les raideurs des versions originales. Ainsi, ils ont pu emballer à nouveau le public pour une orgie de headbang, percussions verticales sur des victimes fantômes et autres gestes absurdes observables dans un concert de ce genre. D'ailleurs, à ce que j'ai compris, le chanteur ne s'attendait pas à un tel emballement. Quelques samples bien dans le style renforçaient les clichés de ce courant mais ça avait effectivement du bon même pour un exercice de style plaisant et sans complexes. Le set de presque trois quarts d'heure, malgré un répertoire somme toute réduit avec deux albums seulement, passa sans aucun ennui. Une petite performance, pour moi qui préfère un style un peu plus traditionnel dans la brutalité.

Devenu une formation internationale au fil des ans, DEFEATED SANITY s'est patiemment hissé dans la première division du Death Metal. Assez rapidement, et après les trois groupes précédents, l'on pouvait constater qu'une maîtrise supérieure a été déterminante dans cette ascension. Ce virage contrôlé vers un Death plus technique, plus varié et ambitieux mais resté solidement ancré dans le Slam est particulièrement visible par le batteur capable de varier rapidement, et mieux qu'aucun autre ce soir, des plans diablement complexes entre les passages en gravity blasts conservés de leurs origines. C'est normal de sa part, c'est le seul membre restant depuis la naissance du groupe quelque part au fin fond de la Bavière. Étonnant tellement il sonne Américain du reste, et cela ne date pas de l'incorporation de membres étrangers comme le growleur Jason lui-même issu de ce pays, ainsi que son accent et son assurance en anglais le trahit. Malgré des blancs récurrents entre les titres, le succès restait incontestable pour un Death Metal intègre, sauvage, à la fois traditionnel et de son temps, restitué à la perfection. L'éclairage demeura constamment au rouge tout le long du set de près d'une heure, peut-être en reflet d'un champ lexical particulièrement sanglant.  Aucun rappel ne fut donné, pas plus qu'avec les groupes accompagnants. Mais je pense que les mordus avaient reçu leur dose. Perso' je serais bien allé trancher des bandes entières de goules à la double hache, en partant.

À défaut d'avoir ramené foule, cette soirée a été tout à fait réussie dans un créneau bien marqué.

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