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jeudi 3 janvier 2019

Klone Cloud Cuckoo Land Black Sheep Montpellier 13 décembre 2018

Après Slayer, on aurait pu décider d'arrêter d'aller voir des groupes et mourir tranquilles. Mais je suis trop faible face aux tentations, et malgré cette pluie qui semble décidée à m'accompagner à chaque fois, le premier concert du reste de notre vie amorçait une reprise en douceur.
Comme je m'y attendais, la cave du Black Sheep n'accueillit qu'une demi-jauge environ d'un public assez jeune en moyenne, de ceux qui ont grandi avec Klone. Au-delà du mauvais temps, le fait qu'ils soient déjà passés en ville au format acoustique l'an dernier aura immanquablement dissuadé une partie des gens. Le merchandising de la tête d'affiche était profus. Bizarrement Arbre, le sonorisateur de la salle, balança à chaque interlude de la soirée un morceau de New Order.

Le premier groupe à s'asseoir sur les sièges hauts occupant la scène était les cinq locaux de QUINE, avec deux guitares et une chanteuse. Sans trop connaître encore le groupe et ses influences, sur ce format débranché on nageait dans un Rock Atmosphérique placide très classique, qui m'a rappelé The Gathering ou Radiohead dans leurs secondes périodes. Le son quasi cristallin des cordes, que le bon matériel du lieu rendait fort bien, rappelait celui du vieux Rock des origines sur des tempos bien moins endiablés. Après quelques créations homogènes et de bonne facture, une reprise fidèle du "Teardrop" de Massive Attack se coulait parfaitement dans ce répertoire. Le timbre haut de la chanteuse, s'il n'est évidemment pas encore aussi souverain que ceux d'Anneke van Giesbergen ou Elizabeth Fraser, est tout à fait maîtrisé et prudent là où d'autres caseraient quelque effet de vocalises inopérant. C'est à l'image d'un collectif qui préfère bien tenir ses bases pour commencer, et j'ai trouvé ce court set tout à fait encourageant (cartong pleing…).

CLOUD CUCKOO LAND n'est rien d'autre qu'un projet parallèle rassemblant les trois quarts de Klone avec une chanteuse à la place de Yann Ligner. De fait, il apparut vite que cet autre groupe emprunte une direction très différente après un lancement de set progressif. Entre les petites notes pincées tirées d'une bonne vieille Stratocaster (on peut en faire tellement de choses !) et la guitare sèche de Guillaume Bernard, les paysages sonores étaient beaucoup plus changeants autour de la voix largement plus voyageuse de la seconde chanteuse de la soirée. Elle explore en effet des variations et modulations amples, expressives et introspectives à la fois, changeantes comme un rêve malgré la délicatesse de l'ensemble, osant quelques montées de puissance pour tendre tel ou tel morceau avant sa rupture comme on se réveille d'un songe qui tourne mal. Une fois de plus, on comparera ce type de travail vocal avec celui de Kate Bush, référence difficilement contournable dans ces territoires, malgré un encadrement instrumental plus moderne et intimiste. La variété des passages rendait la communication assez superflue et l'expérience plaisante.

Que de chemin parcouru par KLONE depuis la première fois que j'avais vu une bande d'adolescents chevelus et rigolards tenter de doubler Gojira par des riffs plus mélodiques et un peu de chant clair ! C'était il y a treize ans et le personnel a bien changé, transformant le plan de base en quelque chose de plus ambitieux et personnel. J'avais déjà revu les Poitevins ensuite, moins qu'à mon tour du fait de conflits de dates répétés, mais pas encore sous cette formation "unplugged" des derniers temps. Même à ce volume, l'écriture de Klone est identifiable, par ses rythmes de sauropodes et ses notes mélancoliques et lumineuses. La tessiture particulière de Yann Ligner renforce à l'oreille ce lien entre les deux incarnations, ce chant de tête haut et étincelant glissant régulièrement dans des passages râpeux. L'influence évidente d'Alice in Chains était surpassée cependant par quelques passages à pleines mains des deux guitares, alors que la Fender avait disparu et la basse jamais apparu, où ressurgissait une identité Metal indélébile. Sans pouvoir en être sûr, cela venait certainement de titres antérieurs au dernier album purement acoustique. L'ambiance restait tout à fait bon enfant, quelques fans entonnant muettement les paroles et applaudissaient généreusement les quatre membres formant l'équipe actuelle. Le rappel clôturant ce parcours tranquille fut composé de deux reprises assumant on ne peut plus clairement les inspirations déjà discernables : "Heart-Shaped Box" où le timbre de Ligner ressemblait à s'y méprendre à celui de Kurt Cobain, puis ce "Black Hole Sun" plus puissant, qui avait été un tube grand public d'une façon inconcevable pour l'époque actuelle.
Un dernier salut plein d'amabilités réciproques clôtura probablement cette année de grand cru sur le front des concerts sur une note apaisée.

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