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lundi 22 juillet 2019

Napalm Death ACOD TAF Saint Jean de Védas 4 juillet 2019

Parmi les vieux copains que l'on est toujours aussi heureux de retrouver tous les ans, Napalm Death serait un bon exemple. Chacun s'accorde à admirer le rythme que le groupe continue à tenir depuis plus de trente ans, avec une intégrité et un enthousiasme jamais défaillants comme en témoignait le souvenir encore fumant du set de clôture du Moshfest 2018. Si ce n'est peut-être pas mon classique ultra favori, je ne les ai jamais lâchés depuis que je les ai découverts. C'est l'un des plus anciens pensionnaires de ma discothèque, évidemment l'un des plus volumineux... et certainement le groupe étranger que j'ai vu le plus, sans pour autant avoir à beaucoup me déplacer tellement leur maillage de tournées tient la France serrée ces dernières années.


Retardé par un accident de circulation qui compliqua mon trajet, lorsque j'arrivai enfin les Toulonnais de MANIAC avaient déjà bien entamés leur temps de jeu. Ils servaient un Death mâtiné de HardCore rappelant Dying Fetus ou Despised Icon dans leurs débuts, avec quelques plans plus simples rappelant le PanterA plus mélodique. Le groupe gérait assez bien le blast et je regrette même qu'ils n'y insistent pas plus par rapport à des plans plus ordinaires sur des tempos plus lents. Le son, d'un niveau de première partie potable, n'aidait pas à singulariser le résultat. Il me semble que l'un des morceaux était une reprise non identifiée. Le public bougea un peu déjà, sans qu'on puisse espérer une explosion d'enthousiasme dans le pit, vu ce qui allait suivre.



Les Marseillais d'A.C.O.D. assurent régulièrement des premières parties de gros concerts ici où là dans le Midi, mais ce soir l'écart de style avec la tête d'affiche créait un beau challenge. La place manquant sur scène, le quintet n'y laissa que la batterie et les doubles épées de décor, occupant la place habituelle de la fosse en se retrouvant ainsi à hauteur du public. Leur Death Black symphonique se révéla assez bon pour une découverte pour un tout petit amateur du genre comme moi, avec un son compressé mais propre et bien équilibré, et des compositions franchement épiques. On pensait à un mélange entre Emperor comme élément dominant, Dissection ou Arch Enemy sans les soli. Quelques beumeus étaient certainement venus spécialement pour eux m'aperçus-je. Une partie des Grindeux n'éprouvait par contre aucun intérêt pour cet intermède divergent où le headbang dans des couleurs froides remplaçait le pogo.
Avec les poses et les harangues fréquentes au début, les peintures discrètes, le cuir léger conservé malgré la chaleur et une apparence générale travaillée, il devenait évident que les Phocéens visaient habituellement des scènes plus importantes et un certain professionnalisme. Et moi qui ne suis pas spécialement amateur de ce style, j'ai été assez emballé le temps d'un concert. Le dernier titre illustrait bien le bon usage des effets symphoniques, à part l'utilisation des quelques accords de piano en boucle qui ne me parait pas très pertinente. Un détail.

Pendant les pauses je me suis fait complimenter par plusieurs personnes pour mon t-shirt Carcass, que je ne pensais pourtant pas franchement original pour cette soirée… Le merch', justement, proposait de nouveaux t-shirts de Napalm qui ne décevront pas les traditionalistes les plus sourcilleux, ainsi que du matériel des deux premières parties.


Une fois installés tranquillement et toutes les balances faites, NAPALM DEATH attendit encore quelques instants que Barney rejoigne les trois autres pour balancer un enchaînement mortel tiré du plus profond de leur histoire "Unchallenged Hate" et "Instinct of Survival", provoquant une explosion généralisée du public entré au complet dans la salle. La férocité de la guitare, la vitesse légèrement accélérée de Herrera à la batterie, la colère de Barney paraissaient ensemble nous projeter au seuil d'un nouveau concert d'anthologie ! Et patatras. La basse de Shane lâcha au terme du second morceau, obligeant à tout arrêter le temps de s'en occuper. Cette panne était plus grave qu'en apparence, et on perdit une vingtaine de minutes dessus. Une partie de l'assistance ressortit, d'autres restèrent à blaguasser en se disant qu'au moins il était déjà certain que cet énième passage de Napalm resterait dans nos mémoires, afin de conjurer l'angoisse de voir que ça s'éternisait. Finalement l'un des groupes de première partie prêta sa basse et l'on put repartir.

Vous devinez que la reprise était un poil énervée. Les titres plus récents étant tout autant appréciés des fans, ce fut un flot continu de slammers qui écumaient (…) de la fosse en ébullition. Le son arrivait passablement modifié au détriment de la batterie après cet incident, mais quelques coups de mollette sur la table de mixage y remédièrent. Les discours de Mark Greenway se suivent et se ressemblent depuis des lustres, pourtant il s'y perdit une fois en oubliant le nom du classique pourtant obligatoire "Suffer the Children" qu'il devait annoncer, soufflé par John Cooke à son oreille (c'est dire s'il a pu s'intégrer !). Puis quand Barney expliqua soudain que le groupe était formé de gens qui écoutaient un tas de choses très différentes on se demanda qu'est-ce que cela annonçait, et ce fut ce "Self Betrayal" moins que probable, exhumé d'un vieil EP de la période groove, jurant par son rythme lent, sa longueur et son sarcasme dépité, qui dérouta légèrement la fosse. Normalement c'est sans doute ce choix qui aurait dû faire l'originalité de cette rencontre annuelle. Suivit le traditionnel passage par le Grind pur des premières origines, où le public annonça lui-même l'imparable "Scum" à l'oreille tendue de Barney. Au terme de ces quelques minutes de folie particulière et incontournables, chacun put distinguer les deux titres les plus courts de l'histoire de la musique.
Ayant trouvé une place dans un bon angle de vision et dans l'axe d'un ventilateur, j'ai pu tenir bon tout le set mais la salle s'était vidée un peu. Les moshers arrivaient encore parfois entre mes mains, péguant de plus en plus la sueur à mesure ! La première reprise, déjà entendue la dernière fois, était celle des Punks Suédois d'Anti-Cimex. Après être revenu à des titres plus récents pour un ultime tour, l'autre reprise carrément rebattue mais toujours sincère vu les propos introductifs passant par le français, des Punks Californiens. L'horaire étant largement dépassé du fait de la sortie de route initiale, les Midlanders n'en restituèrent pas moins le set complet prévu, achevé par ce "Siege of Power" rogue et idéal pour finir sur ce solo rare chez eux et totalement déglingué. Aucun rappel ne fut même demandé, vu l'épuisement général et l'heure.

Unchallenged Hate/ Instinct of Survival/ Continuing War on Stupidity/ When All Is Said and Done/ Smash a Single Digit/ Everyday Pox/ Standardization/ Suffer the Children/ Breed to Breathe/ Call That an Option?/ Self Betrayal/ Scum/ Life?/ Control/ Deceiver/ The Kill/ You Suffer/ Dead/ Cesspits/ Victims of a Bomb Raid (Anti Cimex)/ Silence Is Deafening/ How the Years Condemn/ Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys)/ Siege of Power


Même en repassant par un certain nombre de figures imposées, même quand la malchance s'en mêle, Napalm Death demeure un monument incontournable, qui ne déçoit jamais ses fidèles, ni ses valeurs. Nous voilà regonflé jusqu'à la prochaine, et paré pour de prochaines aventures dans des territoires assez différents.

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