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lundi 8 mai 2017

Wovenhand Paloma Nîmes 2 mai 2017

Souvent il y a un effet d'entraînement sur les concerts, on suit un compère motivé qui se porte garant et prend en main l'organisation. Je connaissais bien sûr Wovenhand, mais j'aurais hésité plus longtemps à faire le court déplacement vers la Paloma sans quelqu'un. Et puis il y avait la frustration d'avoir dû sacrifier les Chameleons à Toulouse la veille.
Dans le coucher de soleil d'un printemps précaire, je me demandais qui viendrait pour cette affiche qui avait l'avantage d'être exceptionnellement peu chère pour un artiste de renom. Quelques fans de Sludge et Stoner assez confits pour s'y être laissé prendre aussi, forcément. Globalement, le public était bien plus quadra et plus qu'étudiant et, en effet, fourni. Arrivant un peu juste à l'heure, je ne m'étendrai pas une fois de plus sur le confort de la Paloma, la qualité de son matériel et de sa programmation au fil des ans.

En première partie locale HAROLD MARTINEZ était inévitable. Ce chanteur guitariste issu du cru évolue en duo avec un batteur à l'équipement restreint, et propose un Country Rock Folk sudiste typé. L'atout maître est ce chant juste, doté d'une âme certaine, surplombant des riffs assez bons bien que peu originaux. Les paroles tournaient forcément autour de la thématique de rédemption chrétienne au cœur du style, 16 Horsepower, Nick Cave, Johnny Cash n'étaient pas loin mais peut-être sur un registre plus catholique pour ce que j'en ai saisi (ce qui détonne dans un pays à forte identité calviniste). Devant des compatriotes emplissant abondamment la salle rouge (la plus petite), le succès était acquis d'avance. Le son était impeccable, l'interprétation attentive malgré la simplicité de la formation, de telle sorte que se dégageait un groove suffisant pour taper du pied à défaut de décoller haut. Astucieusement, la set list avançait vers des titres de plus en plus lourds (en termes de Rock, hein). Je crois qu'il faudrait mûrir encore, traverser de vraies épreuves pour toucher le Ciel, mais une demi-heure à ce régime était déjà sympathique.


David Edwards et ses trois partenaires actuels de WOVENHAND entrèrent après une intro chamanique préparant l'esprit à ce qui allait suivre. Le mélange de Country, de Blues et de Rock Gothique, passait à merveille avec une production puissante propre à satisfaire le hardos de passage, et un mixage parfait comme la variété des éclairages. L'immersion était rapide dans un répertoire ample qui invite au vrai voyage, celui qui n'est pas seulement un périple exotique mais une authentique quête spirituelle. Edwards est tout fluet, bourré de tics qui parsèment ses récits entre quelques mimes, la main fermée un peu au-dessus de la tête, ou mordant son poignet. Surtout, son regard restait constamment caché par l'ombre du chapeau dont c'est d'évidence la vraie utilité. De même la distorsion forte de ses vocaux empêchait toute intelligibilité des textes, comme s'il les dissimulait également au profit d'une musique cohérente mais sans pareille. L'autre guitariste posait les quelques chœurs, tandis que le bassiste restait en retrait aux côtés du batteur. La basse tient une importance notable pour charpenter l'ensemble du son de Wovenhand, bien qu'aucun passage en arpège ne lui soit accordé.

Entre la marche avec le Christ (remarquez la croix pectorale à moitié enveloppée que portait Edwards), la danse tribale rituelle et l'histoire de saloon, c'est l'âme du Colorado rural qui s'emparait d'un auditoire captivé. La communication était minime (mais les "merci beaucoup" sans aucun accent), la communion profonde autour d'une musique dense comme bien des metalleux chevronnés finissent par le privilégier. Puis, le gourou prit une mandoline dans les mains au lieu de ses guitares, ce changement marquant un virage vers un répertoire encore plus contemplatif qui laissa très progressivement sortir quelques spectateurs à mesure que l'on s'avança vers le terme, signifié par le retour du sample tribal. Mais rapidement un rappel fut offert en revenant avec bonheur au tout électrique le temps de quelques titres. Le salut final assez étrange confirmait que nous nous étions laissés une fois encore envoûtés par l'un de ces grands timides bourrés de talent qui se subliment dès qu'ils prennent leur instrument.

Après un regard au merchandising assez fourni et quelques saluts, un peu de route n'était pas de trop pour atterrir de cette expérience. Mais si vous préférez du méchant, de l'explosif, je vous donne rendez-vous assez vite…

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