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samedi 20 avril 2019

Incantation Defeated Sanity Skinned TAF Saint-Jean de Védas 21 mars 2019

Parfumez vos mouchoirs, ça va bien sentir le bouc ce soir ! Cette tournée s'arrêtait peu en France, mais parfois on a la chance que ça arrive près de chez vous. Bien que la date soit calée depuis beau temps, j'ai eu de la peine à m'extirper des tracas de la journée et craignais d'arriver en retard. Nenni, je pénétrai à temps dans les lieux, que j'avais un peu délaissés ces derniers mois.

Si l'on pouvait constater au stand que SKINNED a une discographie étoffée, je m'étonnais que ce nom ne m'évoque pourtant rien. En plus ils sont actuellement signés sur l'excellent label Français Xenocorp. C'est un vieux groupe du Colorado, qui se présentait ce soir en formation trio. Leur Death brutal se résumerait en basique et bien fait comme un bon vin de table. Les titres ne prenaient aucun risque, leurs intitulés étaient courts et simplissimes, la communication était minimale. Les compositions étaient… basiques... et tombaient comme du plomb sur les tympans. L'ancienneté du groupe avait l'avantage de conserver une recette traditionnelle, sans abus de caisse claire, un growl naturel, le rejet de la facilité excessive des riffs slams à vide. Avec une seule guitare pas poussée de reste au mixage cela pouvait gêner certains, quand cela me permettait d'apprécier un peu mieux la section rythmique, simple question de préférences. Ce n'est peut-être pas le meilleur groupe du genre, mais ils ont offerts une bonne immersion dans la soirée et se feront peut-être mieux connaître des fans européens par cette tournée. On a souvent vu bien pire à cette place.

Finalement l'affluence était assez correcte, renforçant mon opinion que dans l'extrême il vaut mieux faire une affiche typée plutôt que de mélanger des groupes disparates. Certaines personnes avaient fait de la route.

DEFEATED SANITY était déjà passé il y a six mois à peine, et pourtant en discutant avec les uns ou les autres il apparaît que beaucoup de gens ne l'avaient pas su. Certainement parce qu'en septembre ils étaient tête d'affiche d'une tournée plus modeste, et non pas rattachés à une locomotive prestigieuse. Pour ma part donc pas de surprises, c'était un festival de gravity blast entre quelques ponts complexes, avec un son impeccable et le growl ô combien guttural de leur chanteur Américain. Le pilonnage était exécuté plus en finesse encore, de la grande boucherie rendue possible par une haute maîtrise technique au service d'une brutalité trop ancrée dans le Slam à mon goût. Contraints par le temps, les blancs entre les titres se faisaient moins sentir. Même si cela avait moins de saveur en les revoyant à si peu d'écart, même si je suis agacé par cette caisse claire qui plaît à tant de gens et ce flirt trop poussé envers un courant un peu  fourvoyé, c'était bien pour passer les énervements des derniers jours à coup de marteau de guerre virtuel.

Il fallut que le public entende les premiers riffs d'INCANTATION pour s'arracher à la fraîcheur printanière de la cour extérieure. Au terme du premier titre John McEntee nous prévint qu'ils venaient nous botter les fesses avec du Death Metal, ce n'était pas une menace en l'air. L'évolution de la scène a fait que son groupe a désormais un statut comparable aux pères fondateurs, ayant une influence majeure sur la génération du renouveau Old-School. Le set assez long amenait à s'immerger dans un Death Metal composé avec intelligence et très lourd. On qualifie parfois Incantation de Death mid-tempo mais en réalité les rythmes sont variés et passent du Doomy écrasant (remarquez le t-shirt Saint Vitus du bassiste) à des galopades pachydermiques dirigées par un Kyle Severn arborant un sourire détendu assez décalé avec la noirceur oppressante de l'ensemble.
À la différence d'autres formations voisines, McEntee ne surjouait pas le chef bourru, mais faisait les cornes à tout bout de champ. Évidemment pas de pogos, cela s'est limité à quelques coups d'épaule ; mais le gros headbang généralisé a fait que j'ai dû passer plus de temps les yeux vers le sol qu'à regarder la scène, sur la durée d'un long set de plus d'une heure. C'était dense comme au fond des abysses, et les cris ou distorsions par la seconde guitare rendent les ponts encore plus éprouvants. Le micro de McEntee rendit d'ailleurs l'âme en cours d'exercice ce qui laissa le growl fort peu audible pendant une paire de titres. Le rendu sonore, à part cet incident, était impeccable. L'avant dernier morceau fut dédié à Killjoy décédé il y a un an environ. Il n'y eut pas de rappel, qui eût été franchement superflu vue la force de la démonstration.

C'était une belle remise au point de haut niveau sur le Death Metal de tradition Américaine, qui va nous laisser la conscience tranquille pour tout le printemps si jamais on se retrouvait devant des choses plus gaies et légères.

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