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lundi 3 juin 2019

Peter Hook and the Light Rockstore Montpellier 4 mai 2019

D'habitude je ne me sens pas obligé de revoir un groupe que j'ai déjà recroisé un an ou deux avant, mais en ce moment c'est fréquent. Là il s'agissait d'une légende vivante qui repassait à trois rues de chez moi, le bassiste de Joy Division puis New Order qui a décidé de célébrer l'histoire de ses anciens groupes une fois consommée la rupture avec ses ex-compagnons. Et j'avais bien envie de revivre la date de Paris que je vous avais raconté à l'automne 2017, au point d'avoir réussi à motiver quelques vieux amis à s'y joindre.

Malgré le fait que la billetterie soit encore ouverte à l'entrée, ce cher vieux Rockstore a dû finir à peu près complet et j'ai bien fait d'arriver tôt pour prendre une bonne place, sachant qu'il n'y aurait pas de première partie sinon un double set. Comme toujours le public était assez mûr, le merch' était sensiblement renouvelé par de nouveaux t-shirts, mais seulement des vinyles au rayon audio.

Au terme de l'intro' PETER HOOK et ses actuels comparses formant THE LIGHT pénétrèrent sur scène, le chef ayant revêtu un t-shirt hilarant représentant des pilules d'extasy mêlant le smiley traditionnel avec le motif de la jaquette d'"Unknown Pleasures" ! Toute une vie résumée en un symbole !
Comme plus ou moins annoncé le set démarra par "Regret", single phare de l'album "Republic" plus apprécié en Amérique que par chez nous mais parfait pour mettre tout le monde dans le bain et commander les derniers réglages d'un doigt autoritaire… On continua dans les surprises avec "Vanishing Point" tiré de l'album le plus House de New Order, songe drogué d'une nuit d'été à Ibiza, chanté en grande partie par le guitariste David Potts (ancien compagnon de Hook dans feu le projet Monaco). Ensuite le programme se rapprocha de celui de 2017, empruntant aux singles compilés dans "Substance", collection de tubes énormes emballant un public pourtant relativement peu mobile, à l'exception de boulets venus s'incruster à nos côtés… Hookie se montra assez peu en voix même s'il est acquis que Pottsie assure tous les vocaux les plus aigus du répertoire de New Order. Le second bassiste qui assure l'essentiel n'était plus Ian Bates, le fils du patron, puisqu'il a trouvé un vrai groupe en rejoignant récemment les Smashing Pumpkins. Le père, en fin de compte, ne fait que doubler les parties où la basse est en avant et laisse généralement son instrument pendre bas quasiment aux genoux. Le son était impeccable, autrement, les chœurs du public et la qualité de l'interprétation instrumentale finissaient de compenser la faiblesse vocale. Il faut reconnaître que pour New Order beaucoup tenait aux samples et synthés tenus dans l'ombre par le cinquième membre, y compris les beats électroniques laissant le batteur Paul Kehoe gérer le restant à coup de charleys et plans basiques pour doubler tout en regardant le plafond avec désinvolture.
Après quelques vieux titres plus Rock, conformément à l'Histoire "Blue Monday", un peu poussif au démarrage et rythmé des poings de Hookie en personne sur une petite batterie synthétique, marqua le basculement du set vers les gros titres dansants embrochés sans pause à part un bref court-circuit qui fit rire tout le monde y compris un Hookie plutôt bougon comme toujours. Cette collection bien connue des fans de titres forgés dans la House et la Dance de club des années 80 créa plutôt une communion durable plutôt qu'amenant à un sommet, si l'on excepte les mouvements créés par les déplacements du boss d'un côté ou d'un autre de la scène pour balancer – enfin – un passage de sa basse de temps en temps. La variété rythmique se résuma au final par l'enchaînement du quasi comique "Bizarre Love Triangle" avec le puissant, populaire et élégant "True Faith" pour parachever un temps de jeu d'une heure vingt, offrant un déjà-vu qui comblait le spectateur.

Après quelques minutes de pause meublée discrètement par un doux remix, le quintet revint acclamé pour donner ce qu'ils restent les derniers à maintenir vraiment, le New Order actuel étant revenu à la position antérieure de ne plus assumer grand-chose concrètement de la période avec Ian Curtis.
Le timbre grave de Hookie étant assez proche de celui de son défunt compagnon de scène, il assura cette fois la très grande majorité des vocaux en dépit de quelques placements plus faciles que les versions originales et des effets moins marqués… sauf quand Potts vint parfois à son secours. Cette fois encore le programme privilégia les singles et raretés malgré un départ offrant trois titres d'album mythiques, celui commençant "Unknown Pleasures" et par lequel le monde commença réellement à connaître Joy Division, puis les poignants "Isolation" et "A Means to An End" du second album. À présent les samples étaient moins présents quoique non disparus. En voyant Hookie demander au mixeur – qui s'endormait littéralement ! – à ce qu'ils soient moins poussés, on se rappelait le constant reproche qu'il fit jadis à Martin Hannett de négliger la base Rock qu'il souhaitait donner. En tout cas cette fois le mix était à sa main, avec un son décidément parfait en ce sens plus Rock, à part donc quelques insuffisances vocales. Parfois Hook échangea sa basse contre une guitare, et c'est surtout le batteur qui put se mettre mieux en valeur avec le programme beaucoup plus Punk amorcé par le "Warsaw" emblématique des premiers efforts sous ce nom, le pogo prenant enfin une dimension un peu conséquente puis rafraîchi par un "Leaders of Men" rare et mid-tempo, et plus loin par le lent "Autosuggestion", un morceau de basse comme par hasard. Une ligne droite finale de tubes incontournables suivit, marquant toujours leur puissant effet. Un bref intermède s'y glissait toutefois par l'instrumental "Incubation", permettant à Hook de faire une vraie pause en coulisses tout en mettant ses partenaires en valeur, Joy Division sans Joy Division. "Atmosphere" fut dédié cette fois à un ami de Salford dont je n'ai pas capté le nom, décédé dans la semaine, titre simple et toujours bouleversant. Peut-être la raison pour laquelle Hookie était resté encore moins causant qu'à l'accoutumée. Enfin un enthousiaste, attendu mais toujours déchirant "Love Will Tear Us Apart" acheva le parcours en apothéose et cette fois il jeta pour de bon son t-shirt qui devint pour le coup une relique mythique comme celle qu'il met en vente ces temps-ci. Je vous laisse imaginer le ventre de sexagénaire aux poils blanchis ornée de quelques médailles laissé comme dernière image à un public peu pressé de quitter la salle, comme pour prolonger cette expérience collective rare et précaire de reconnecter avec les racines d'une musique qui vous a tant donné.

Regret/ Vanishing Point/ Ceremony/ Everything's Gone Green/ Temptation/ Blue Monday/ Confusion/ Thieves Like Us/ The Perfect Kiss/ Subculture/ Shellshock/ State of the Nation/ Bizarre Love Triangle/ True Faith

Disorder/ Isolation/ A Means to An End/ Warsaw/ Leaders of Men/ Digital/ Autosuggestion/ Transmission/ She's Lost Control/ Incubation/ Dead Souls/ Atmosphere/ Love Will Tear Us Apart

Sur la foi d'un tuyau, nous sommes allés prolonger la soirée un peu plus loin dans le bar d'after à peu près officiel où le groupe devait passer. On ne vit que Paul Kehoe mais ce n'est pas grave, au moins ce n'était pas tout à fait faux et la seconde partie de soirée fut bien assez agréable. Quant au concert, je n'avais nul regret d'avoir à peu près revécu le précédent vue la qualité de la prestation au service d'un témoignage si précieux.

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