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lundi 15 novembre 2021

Déluge Dvne Areis Montpellier The Black Sheep 26 septembre 2021

La jouissive sensation de reprise après la grande soirée d'il y a quelques jours pouvait encore être approfondie, tant qu'il manquait encore les groupes étrangers. Avec le report de la tournée de Carcass et Behemoth, j'ai craint que pendant un long intermède encore il faudrait se contenter de groupes nationaux. Mais les Écossais de Dvne, eux, ont tenu leur agenda. C'est la même association, décidément très active, qui organise cette soirée d'un autre format – et qui devrait occuper un certain nombre de nos soirées cet automne si tout se passe bien. Cette fois, c'est dans la cave du bar "The Black Sheep" que nous retournons après un an et demi de pause, lieu de tant de petits concerts même du temps lointain où c'était un restaurant qui occupait le rez-de-chaussée. Ici aussi, on inaugurait le premier concert depuis un long moment et l'émotion déjà décrite était en partie encore présente. C'est sans doute pour cela qu'il y avait affluence, alors que c'était un peu plus cher et plus tôt que dans le monde d'avant.


Lorsque je descendais le jeune quartet Gardois AREIS venait d'entamer son set. Cela commençait comme du Black… avant d'explorer beaucoup d'autres choses, du Hardcore lourd au Sludge pesant en incluant quelques accélérations. En plus, il y avait un peu plus de riffs et de risques assumés que dans l'ancien groupe Death Mélodique de certains membres. Comme le suggère leur nom tiré de la langue d'oc, ils mettent en musique des faits divers jalonnant l'histoire régionale. Si le chant était potable, il y aurait des progrès à faire dans la communication en pensant par exemple à articuler les annonces dans le micro, mais ça viendra avec l'expérience. D'ailleurs le merch' autour du premier album qui vient de sortir, assez sérieux pour un nouveau groupe, exprimait une certaine ambition à terme. On y remarquait notamment un t-shirt vaguement BM avec la croix toulousaine, qui fera gémir les mythomanes prétendant à l'oreille des ignorants que leur Gard natal serait un ancien territoire provençal… Pour en revenir à la musique, dure mais assez variée, on en ressortit avec le sentiment peut-être commun mais pas toujours garanti d'une première partie digne d'encouragements, qui a au moins une personnalité sans compromis.


Il faut avouer que voir DVNE quand une nouvelle adaptation du roman de Frank Herbert est sur les grands écrans, c'est assez marrant. À dire vrai, ce groupe Écossais a un membre français. Après une mise en place minutieuse, ils ont attaqué en pleine puissance un mélange de Stoner et de Sludge épique au son propre et plein. On dirait du Kylesa ou du The Ocean (en mieux) réagencé en compos montant progressivement vers des fins exutoires, avec des moments à la guitare claire beaux et froids. L'éclairage nature monotone était dommageable dans cet univers, en plus d'être inconfortable pour notre compatriote à la neuf cordes dont le crâne rasé cuisait sous une lampe trop proche. Du reste, la touffeur typique de cette salle, qui nous avait manqué aussi, convenait bien. Le chant était partagé entre les guitaristes, l'un faisant le growl et le Français assurant des parties claires hélas restituées avec peine. C'était le point faible évident d'un ensemble pourtant très prenant en live. Les grandes acclamations de l'assistance le prouvaient. Si bien que les austères Écossais se lâchèrent un peu mieux, la claviériste sautant le bras en l'air sur un pont alors que le mix, comme dans les versions studios, la met un peu en retrait. N'empêche qu'on voyait les cinq musiciens atteindre ensemble ce point de complicité rêvé de tous les pratiquants, quand chacun tire sa force des autres note après note, entraînant le public avec eux.

Les compos étant assez allongées, le set le fut également. Tellement que le grand batteur n'avait plus de baguette valide en stock, et dût se précipiter aller en chercher en coulisse pendant un passage calme. Il faut dire que sa frappe est à l'avenant de la force dégagée par le répertoire très homogène du groupe. Sur l'ultime morceau, alors que nous avions passés l'heure de jeu, le petit bassiste barbu se jeta dans le pogo libérateur qui s'était enfin formé tel Gimli dans la bataille. En dépit d'une discographie encore modeste, la scène peut déjà compter avec Dvne.

L'enchaînement avec l'interlude meublé par du Post-Punk récent était assez étrange.


Les Messins de DÉLUGE attaquèrent ensuite à leur tour un set plus coloré, en bleu et blanc pour ce qui était des éclairages, et par un plan Black qui évolua rapidement vers des sonorités plus délicates alternées avec le retour de passages agressifs s'achevant dans des samples de bruits d'eau pour noyer l'ambiance entre les titres. La formule ne varia pas beaucoup, révélant assez vite une sensibilité de HardCore à fleur de peau, comme une sorte de Converge solennel et sans folie avec la part Emo d'autant plus en avant. Le chanteur, emphatique, n'est pas pour rien dans ce dernier trait. Le groupe avait son public qui réagissait bien à une attitude plus communicative de l'ensemble de tous les six musiciens, vêtus à l'unisson d'un noir sobre. Eux aussi montraient une certaine synergie, par exemple sur cette intro hurlée à trois sur le seul micro du chanteur avec le claviériste et l'un des guitaristes. Si on pouvait un peu se défouler sur les passages majoritaires sur guitare rythmique au chant criant son désespoir en français, je dois dire que les moments apaisés formés de quelques accords franchement basiques étaient tristement banals, surtout par rapport à la complexité du groupe précédent. L'impression donnée par l'ensemble était une douleur puissante mais peu offensive. Le set fut du reste plus court et se termina par un slam du chanteur dans l'étroit espace entre les têtes et les poutres pour une communion prolongée avec ses fans. 

Après qu'ils aient salué Toulouse par humour, l'horaire théorique étant grillé, la salle se remplit d'un tube connu de Gesaffelstein histoire de bien faire comprendre que c'était fini… le goût de la chute incongrue qui s'était ancré en ces lieux avant la pandémie n'aura pas disparu. Pendant qu'on souhaitait un bon anniversaire au chanteur, je quittais la salle basse sur cette impression mitigée quant à la tête d'affiche, même si force était de constater que le style vers lequel elle se dirige tout droit conserve des adeptes.


Il fallait néanmoins venir car nous avons aussi langui de ces petits concerts. Et puis mon programme ne va pas reprendre immédiatement (je ne pourrai pas aller au mini festival prévu en petite Camargue avec Loudblast). Dans le monde d'avant ce n'était guère important, mais dans celui de maintenant, un ressac d'épidémie est si vite arrivé ! 


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