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vendredi 12 août 2022

Fange Pilori Skullstorm TAF Saint Jean de Védas 22 octobre 2021

 Si les concerts internationaux ne reprennent qu'au ralenti, c'est maintenant que nous pouvons nous féliciter que la France ait su accoucher au fil du temps d'une scène solide. Ce soir, on devait même carrément en prendre plein la tête. Il était néanmoins évident qu'il n'y aurait évidemment pas beaucoup de monde, une grosse quarantaine de téméraires amateurs de Crust en général et de musique atteinte en particulier. Nous étions déjà revenus à la Secret Place depuis la Libération décrétée cet été, mais ils ont complètement changé la carte des bières qui sont dorénavant servies en verres, rompant d'antiques habitudes ce qui vaudra peut-être un macaron de plus au prochain Michelin.


Les Sétois de Stuntman, qui affrontent à nouveau un changement de personnel semble-t-il, ont dû laisser la place à leurs camarades de SKULLSTORM pour faire le groupe local d'ouverture. Au reste, c'était plus cohérent avec les visiteurs. Rassemblant quatre membres d'autres formations Montpelliéraines, ils ont bombardé à nouveau leur Crust coupé au HardCore chaotique avec la maîtrise de musiciens qui ont accumulé de l'expérience. Le son était parfait, suffisamment clair à tous les postes sans perdre en compacité. Les breaks typiques du HC le plus barré s'emmanchaient avec la rage urgente qui reste la formule de base, et laisse le propos enraciné d'abord vers Cursed plutôt que vers le Converge même le plus enragé. L'attitude explosive du chanteur (familière pour les autochtones) était en accord avec l'âpreté des riffs. Comme on l'avait découvert l'an dernier, Skullstorm est déjà une valeur sûre de la branche la plus intense d'un style pas spécialement ramolli.


Avec les Rouennais de PILORI, premier combo extérieur, l'orientation de la soirée n'a pas beaucoup évolué. Toutefois, le Crust montrait avec eux un visage plus divers, laissant deviner qu'ils écoutaient aussi Napalm Death puisqu'ils introduisaient une inspiration Grind Death rendant leur musique aisément abordable pour un Metalleux extrême lambda, au-delà de l'éclairage rouge à la Slayer. La base Punk n'était pas oubliée. Le son m'a semblé légèrement moins lourd mais il était aussi bon que précédemment. Le chanteur longiligne, malgré sa première apparence de gendre idéal, se jeta un peu partout dans le maigre public comme celui de Skullstorm juste avant (aïe, mon pied !). Il était appuyé par les chœurs secs du bassiste. Je ne connais pas les états de service des membres du groupe mais l'interprétation était pareillement impeccable, proférant une musique extrêmement agressive là où il serait si facile de tomber dans la bouillie. Jusqu'ici, la soirée était d'excellente tenue.


Pendant la pause, on discutait avec le batteur de Verdun de l'actualité du groupe et d'un certain concert de Will Haven avec Fear Factory, il y a plus de vingt ans, qui nous avait tous deux marqués pour des raisons diverses alors que nous ne nous connaissions pas encore.


La rumeur disait bien qu'en deux ans à peine FANGE avait notablement évolué. C'était visible puisque dans la pénombre de la scène en cours de montage il n'y avait que trois membres et une console de samples posée à même le sol du fond de la scène à la place du batteur, condamné à une Spinal Tap définitive. Plaisanterie à part, il y a bien un nouveau style chez les Rennais qui ont servi un Sludge Industriel avançant lentement sur le rythme lancinant de boucles programmées venues de l'arrière. Les basses qui en formaient la structure faisaient un contrepoint intéressant avec la basse instrumentale. L'éclairage se limitait à une succession binaire de grands flashes blancs alternant avec l'obscurité, sur le tempo de la musique, contribuant à l'effet de malaise et de grande noirceur. C'est un peu de même aussi que le chanteur alternait beuglements et lamentations déprimées, sur des paroles en français, titubant fréquemment. La Suze consommait au goulot en cours de set y aidait peut-être un peu. Les riffs, sales et assez vicieux, donnaient un peu de chair à une musique oppressée, l'agressivité ressortant par moments dans les attitudes comme ces crachats vers le public. Et d'un coup on finissait par réaliser que les titres devaient être très longs puisque les pauses étaient très rares.

Ce nouveau répertoire plus Industriel et plus homogène que le millésime 2019 m'a mieux plu. Fange ne se disperse plus parmi des inspirations trop nombreuses qui laissaient un doute sur la volonté de cohérence. Le résultat fait passer de la folie dangereuse à la déprime la plus abyssale. Un peu d'humour pince sans rire pendant les intermèdes, ou les asticotages des membres de Pilori au pistolet à fléchettes depuis le côté (une histoire de Normands et de Bretons…) détendirent un peu l'esprit plombé d'un set plus long que les précédents. À mesure, le chanteur se laissa choir par terre de plus en plus souvent, et nous touchâmes enfin à une fin abrupte, sans cérémonie, comme une petite mort au bout d'un froid désespoir. Au demeurant, je n'ai pas traîné moi non plus.


Les petits concerts pas chers où les fans d'extrême en ont largement pour leur argent, ça nous avait terriblement manqué aussi. Pourvu que ça dure !


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