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samedi 14 avril 2018

Cannabis Corpse TAF Saint-Jean de Védas 28 mars 2018

C'est officiellement le printemps ! Pour la première journée vraiment douce, ça tombait bien, il y avait un concert attrayant bien que réduit à deux groupes. En arrivant à peu près à l'heure, ce n'était pas la foule des grand-messes, mais il y avait au moins la brochette des mordus de l'arrondissement.

Pour l'ouverture ce n'était finalement pas Zoldier Noiz, mais les voisins ALTERED BEAST venus de Béziers. Ce quintet formé il y a quatre ans seulement a décidé de prendre la mode à rebours et de nous replonger dans le ThrashCore des 90's, avec son premier album récemment sorti. Revêtus de t-shirts de classiques (à part le chanteur arborant le logo du groupe lui-même), ils ont enchaîné sept titres qui faisaient souvent penser à Channel Zero pour le chant clair et mélodique ne craignant pas quelques tremolos Heavy, ou évidemment à PanterA, et encore au riffing de Prong et surtout de Fear Factory (sans les effets). Alors que photographes et camera captaient cette performance, La recette qui a fait ses preuves à l'époque provoquait quelques légers mouvements des nuques. Elle rencontrait toutefois la faiblesse courante chez les débutants du genre, jadis comme aujourd'hui : l'impression d'entendre trop souvent le même riff revenir d'un titre à l'autre, sur divers tempos. Sans doute qu'une production bien compressée favorisait ce sentiment. L'attitude modeste et appliquée du collectif est encourageante pour le long terme. En avant-dernière position, la reprise sans risque de "Roots Bloody Roots" souffrit d'un petit pain sans gravité avant un ultime titre bien à eux. Il faudra que je me penche sur l'album.

Le public était arrivé pendant ce temps mais profitait en bonne part de la belle soirée dehors. C'était prévisible, avec deux groupes au programme à la notoriété forcément disparate.

Et de fait, après quelques notes et cymbales à vide pour rameuter dedans la populace, CANNABIS CORPSE justifiait rapidement de sa réputation. La réduction à quatre membres d'un groupe et tout son registre drôle et peu méchant ne nuisent nullement à son professionnalisme relax. Leur Death Metal est clairement d'orientation vieille école américaine, et l'inspiration d'un certain groupe au nom ressemblant est évidemment dominante, jusqu'au quelques cris aigus lâchés régulièrement par Landphil au milieu d'un growl classique. Sa basse, par contre, sera restée un peu noyée dans le mix. Il introduisait les titres aux formulations parodiques par des plaisanteries et anecdotes débonnaires qui tournaient presque toujours autour de la consommation d'herbe et ses effets.
Mais s'ils quittaient tout ce décor humoristique et végétal pour des thèmes plus classiques, leur musique resterait aussi bonne. La fidélité à l'ancienne tradition d'outre Atlantique et aux racines Thrash (pratiqué dans un autre groupe connu par certains membres) donne des compositions dans l'ensemble sérieuses, variées, travaillées. Il y avait de quoi pogoter en diable, ou headbanguer pleinement selon les moments et les goûts. Les solos de guitare se ressentaient bien entendu aussi de cette facture old-school, notamment par une mise en scène comme on n'ose plus. Forcément, un pétard sorti de nulle part circula de la scène au public (en était-ce vraiment ?). Même sans cela, tout amateur de Death Metal passait un bon moment. Si bien qu'un rappel fut finalement consenti au terme d'un répertoire tapant dans toute la discographie, pour un dernier circle pit frénétique.
Il était encore assez tôt pour pouvoir prolonger un peu cette bonne petite soirée de Death Metal dans la bonne humeur, échanger sur les sorties à venir et nos derniers concerts ici ou là et autres choses bien plus importantes que la paix dans le monde.

jeudi 5 avril 2018

Morse Quasar LØvve Black Sheep Montpellier 9 mars 2018

Ce concert initialement programmé il y a quelques semaines pour célébrer le nouvel album de Morse avait dû être repoussé en raison de l'accident d'un des membres. Enfin nous y voilà, dans les entrailles de ce bon vieux mouton noir, farcies de copains des musiciens.

Le programme était très hétéroclite, tout de même. Les Tourangeaux de LØVVE ouvraient le combat dans le style annoncé par le titre de leur album : PowerViolence. Ce style semble enfin sortir de sa confidentialité en France depuis quelques années. Mais la manière de sonner et l'attitude du quartet demeuraient clairement sous l'influence du D-Beat Punk. Les membres ont roulé leurs bosses dans d'autres groupes, l'emploi d'une chanteuse apporte un feeling colérique bienvenu. Le souffle explosif de ce mélange emporta une bonne part de spectateurs dans la fosse, certains étant venus principalement pour eux. Grâce à l'expérience des membres, cette musique assez primaire à la base atteignait une rigueur, une férocité non garantie habituellement dans ce style, abrasif et déjanté mais pas toujours aussi révoltée. Ils ont dû jouer des titres inédits, je présume, pour tenir une durée de set potable avec un seul album et des morceaux atteignant rarement les deux minutes dans les poches. Si des amateurs ne connaissent pas encore, je pense que ça leur plaira.

Grand écart avec le premier groupe local QUASAR (prononcez le u), que j'avais déjà vu il y a un certain temps. Eux jouent un HardCore qu'ils aiment qu'on qualifie simplement de moderne, et que plus clairement j'oserai rapprocher de l'Emo et du Metal polyrythmique, avec des influences logiquement tirées aussi du Post-Core. Les paroles sont en français, ce qui passe sans mal dans leur propos. Leur style globalement plus lent, au son plus propre et assez curieusement compressé à mon oreille, fit inévitablement retomber l'ébullition de la fosse. Mais d'autres personnes ont pu investir le devant et headbanguer. Sauf sur le début de l'un des titres, attaqué carrément par un plan au blast. Cela n'est pas mon genre de prédilection mais on peut profiter le temps d'un set. La difficulté de se présenter entre deux groupes plus violents, dans un créneau musical déjà sujet à de nombreux sarcasmes, m'aura poussé à une certaine bienveillance. D'autant que je ne vois pas tellement ce qu'on pourrait leur reprocher sur les bases : ça jouait correctement, ils n'étaient ni prétentieux ni tétanisés.

Cela fait drôle de reconnaître que MORSE est maintenant un groupe ancien de la scène, dont la longévité se compare avec celle des groupes précédents des membres et n'est qu'une de leurs multiples activités (autres groupes, direction de label, programmation de la salle où nous nous trouvons, vie de famille en option). Après un long larsen d'ouverture, la tornade fondit à nouveau sur nous autres. Le second album, chroniqué il y a quelques semaines sur votre site, ne marque pas de changement fondamental. Les quatre Languedociens mélangent toujours à toute blinde Noise, HardCore New School, et une facette Sludge à présent un peu mieux marquée par certains riffs moins rapides en guise de fugaces répits. Cette énergie primaire révoltée et – faussement – chaotique m'a toujours semblé aussi payer un tribut au Grind Core (surtout dans la direction Noisy ouverte par Brutal Truth sur son ultime album). Comme d'habitude, une fois après avoir quitté son blouson cuir le chanteur se jeta à corps perdu dans l'assistance à plusieurs reprises, et le pogo causa quelques violents dégâts ici où là. Comme vous l'avez deviné, le gang a les compétences techniques de ses ambitions et même dans ces conditions spontanées la combinaison ne part pas en bouillie. Le répertoire s'étant donc rallongé, le set a suivi le mouvement, perdant peut-être le côté bref et explosif des performances de naguère, mais gagnant en consistance sans mollir en brutalité. Le terme sec maintient quand même vivant l'ancien esprit.

Cette soirée assez éclectique se poursuivit un peu plus loin mais cela ne vous appartient pas…