Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

vendredi 10 avril 2020

Stolearm Black Sheep Montpellier 14 février 2020

Se décider au dernier moment d’aller au concert donne à toute la soirée la saveur des plaisirs imprévus. La reformation d’un groupe local qui ne m’avait pas laissé indifférent, après des années d’absence, s’imposa comme une raison suffisante à mesure que la fin de journée approchait. Stolearm avait laissé en peu de temps une discographie fournie, talentueuse et travaillée sur un créneau Synth-Rock périlleux, ainsi que des lives léchés qui n’étaient pas encore oubliés. Le chef de projet a ensuite fondé un label (Linge Records) et lancé quelques autres groupes de moindre intérêt. Le retour au meilleur devait être encouragé.
L’horaire étant assez tardif, la chère vieille cave du Black Sheep fut assez longue à se remplir. Passé un certain cap sur le cadran, les gens peuvent se dire qu’il y a le temps de dîner avant, surtout un vendredi. L’affluence s’étant révélée importante au final, ce choix s’avéra finalement tout à fait intelligent. Le style musical honoré ce soir est peu apprécié dans nos contrées hors des grands classiques, il fallait réussir un fort taux de mobilisation au sein du petit créneau pour arriver à ce succès.

En première partie c’était un projet voisin qui revenait aussi. ANIMAL se présente comme un duo avec un programmeur et un chanteur déjà vu dans divers projets locaux. L’intro samplée sur "Le roi Lion" et le port d'un masque animalier vite enlevé par le claviériste ne laissait pas présumer l'enchaînement sur la suite. Après un ou deux titres qui faisait plus Electro-Indus gaie, il s'avéra qu'il s'agissait en réalité d'une Synth-Pop épaisse dont la base rappelait Mesh, empruntant souvent des motifs mélodiques à la Future-Pop ou des passages à l'école allemande lorsque cela s'apaisait un peu. Le temps d'un set, pourquoi ne pas se replonger dans ce qu'on avait exploré à une lointaine époque ? Si la partie synthétique était bien restituée par l'ingé son local dont la polyvalence est légendaire, le chant paraissait sous-mixé mais c'était plutôt la conséquence, à mon avis, de ce que le second membre sautillait tout le temps avec sa grosse mèche qui frôlait les poutres basses, ce qui n'est pas compatible. Le fait de jouer chez soi favorisait une communication accrue, autour d'une setlist puisant allègrement de vieux morceaux. Le côté queer perceptible et des références culturelles typiques de la génération Y, ou encore la distribution de masques animaliers (à nouveau) dans le public, tenaient lieu de personnalité. Le set s'acheva sur un dernier titre dédié à Greta Thunberg (!).


Après s'être installé tranquillement sous le son de classiques l'ayant inspiré, STOLEARM mit en branle son set sous la formule duo qui avait été principalement utilisée par le passé par la tête pensante. Ceux qui connaissaient peu ou prou le répertoire pouvaient remarquer tout de suite qu'on ne se contenterait pas de le rejouer timidement mais que, comme jadis, les morceaux étaient réarrangés comme des travaux toujours en cours vers une perfection idéale et pour les adapter aux circonstances du live. C'est aussi un moyen d'explorer ensemble toute la palette, large mais cohérente, des influences qui ont nourri la tête pensante du projet. New Order et Cure y côtoient the Human League, Devo, Yello (en mémoire aussi des liens avec la Suisse) l'EBM et le Shoegaze et surtout, surplombant le reste, NIN. Il y a une inspiration propre qui se coule dans tout ça et en tire une sensibilité particulière, perceptible dans l'interprétation des paroles ou l'énergie mise dans la partie instrumentale. La guitare rythmique tenue par le second membre du groupe ne sonnait pas du tout lourde mais apportait une puissance discrète et importante. La sauce prenait au sein des dizaines de spectateurs qui dansaient quasiment jusqu'au fond. Avec la puissance de l'excellent matériel local et les qualités déjà soulignées d'Arbre aux manettes, cela prenait la dimension qu'on pouvait seulement deviner à l'époque.
Fidèle à la tradition des reprises, le duo devint quartet le temps d'un titre en invitant la première partie à les rejoindre (honte à moi je n'ai pas du tout su identifier le morceau, ce qui a achevé de me convaincre de télécharger Shazam le lendemain !). L'humour plus marqué dans d'autres projets parallèles n'était pas absent, par exemple lorsque le chanteur montrait au guitariste comment marchait un potard… alors qu'il montra par la suite qu'il maîtrisait parfaitement les petits claviers lorsqu'il lâchait la hache à cordes ! Curieusement le gratteux multiinstrumentiste se tenait souvent plié ou sur les retours, comme pour laisser plus de place à son grand partenaire sur l'étroite scène. Sur une grosse dernière partie de set, cela devenait chaud sur la piste alors que le son sec, aux rythmiques agressives, virait passablement vers l'EBM virile à la manière de Nitzer Ebb, influence déjà connue mais moins marquée auparavant. Un rappel aurait été fort bienvenu, mais il était déjà plus tard que d'habitude.
Honnêtement je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi bon ce soir, et il faut espérer que ce retour ne sera pas une célébration ponctuelle. Cette bonne dose de légèreté raffinée nous met dans de bonnes dispositions pour de prochaines expériences beaucoup plus barbares.

Pastors of Muppets TAF Saint-Jean de Védas 8 février 2020

Le décalage, l’expérimentation et l’autodérision ont une place ancienne dans le Metal, plus ou moins tolérée selon les conceptions de chacun. Pour moi, l’idée du Brass Band de reprises me plaît bien. Voire, j’avais déjà vu Pastor of Muppets dans un festival de fanfares de rues il y a longtemps, et conservais un souvenir assez bon pour remettre le couvert. Hélas, en ce samedi soir, l’affluence était bien faible dans la cour et la salle de la TAF. Organisée par une structure extérieure cette fois, la soirée était à un tarif relativement cher qui a pu dissuader une partie du public potentiel.

Un mot sur le groupe local de première partie, DIG UP THE 90’s, qui comme son nom l’annonce servait des reprises de la dernière décennie du millénaire précédent. Les dégaines tatouées et assez white trash américaine des quatre instrumentistes et de la chanteuse ne laissaient pas deviner, par contre, que le programme irait des tubes du HC mélodique qui avaient percé la bande FM jusqu’au pires abominations de l’Eurodance restituées en instrumentation Rock. Je ne pense pas que le groupe aie quelque autre ambition que de partager le plaisir de ranimer une époque. Le panel des styles abordés est trop large pour dessiner une cohérence, à part le fait que Noir Désir, Culture Club et Blink 182 ont eu du succès pendant cette fourchette temporelle.

PASTOR OF MUPPETS arrivait avec sa farandole de déguisés et entamait sa partie à douze, avec un vrai batteur au fond, sur deux reprises purement instrumentales de Machine Head et Megadeth qui résumaient bien le concept. Le combo invite à la redécouverte de classiques mille fois entendus, c’est l’intérêt profond de la chose au-delà des dégaines parodiées. En les adaptant à une instrumentation totalement différente, on y fait entendre des choses auxquelles l’auditeur porte moins attention d’habitude. L’assistance étant introduite, le chanteur sortait des coulisses pour faire le treizième (…) avec son costume et son visage de démon à petites cornes qui allait à ravir avec son attitude lente, réservée et menaçante. "Blind" de Korn s’adapte évidemment très bien à l’exercice sans rien perdre de sa puissance. Les pastiches d’Axel Rose, Slash, Lemmy, Abbath ou Anselmo côtoient des figures plus fantastiques comme ce chanteur luciférien ou les deux jumeaux maléfiques aux trompettes. Selon les moments de bravoure des uns ou des autres, ils se succédaient au centre du demi-cercle très serré ou au gré de chorégraphies plus élaborées sur des riffs célèbres. Je n’avais jamais vu autant de musiciens se quicher sur cette petite scène en quinze ans de fréquentation ! De temps en temps certains s’échappaient dans le public.
Le programme ne s’échappait pas de groupes et titres connus. Il faut admettre que le Metal plus extrême se prête moins à cet exercice. Toutefois ils proposèrent au public un test d’identification sur un titre assez complexe dont ce qui semblait être le riff principal me disait immanquablement quelque chose… Quelqu’un proposa assez intelligemment dans les réponses le nom de Dream Theater, mais il s’agissait du "Master’s Apprentice" d’Opeth que j’avais effectivement bien usé en son temps ! On revint ensuite sur le registre grand public avec par exemple un redoutable "Domination" dont le riff final ne perd rien à la transformation (Slash y perdant sa perruque !), un "Freedom" de RATM vindicatif ou ce "Rock is Dead" de Manson où le chant passait particulièrement bien. Jadis quand je les avais vus, tout était instrumental ; mais l’intégration d’un peu de chant sur certains refrains ou totalités de morceaux parfois est pertinente, et globalement bien pensée au cas par cas. Sans accaparer du tout l’attention, le chanteur sait même se mettre en retrait au profit des instrumentistes en jouant de son personnage réservé mais très sûr de lui (on ne sait jamais, avec un démon…), comme un cérémoniaire. De plus, il allège la charge de la communication auparavant assurée uniquement par Slash, probable meneur de la troupe, qui partage ainsi ses vannes avec quelqu’un qui est plus à l’aise pour ce faire (nous appeler systématiquement "Nîmes" sur le ton de la provocation innocente prouve que le guitariste à chapeau connaît suffisamment bien la région et ses gens !). Et les standards se succédèrent, laissant une bonne place au Néo avec SOAD encore, mais Machine Head et Megadeth revinrent, seuls groupes repris deux fois… On tenta un Braveheart que le public un peu trop âgé pour ça n’honora pas autant qu’il aurait fallu. Mais la bonne humeur régnait. La fin approchait clairement avec la présentation des membres sous leurs pseudonymes et de l’association organisatrice, tandis que je me disais que la setlist qui empruntait naguère au Heavy s’était décalée vers le Thrash et au-delà dans l’évolution. Le rappel nuança cette sensation car il s’agit d’un brillant et complet "War Pigs" annoncé sous son nom traduit, comme plusieurs autres reprises avant lui. Une photo de famille clôtura pour de bon le set.
Maîtrisant finement son concept après des années de performances à travers la France, Pastor of Muppets ne saurait se comparer aux grands groupes établis auquel le groupe rend tribut, mais au-delà de l’humour qui baigne tout le set, les extraits choisis regagnent en intérêt après des années d’écoute, nous rapprochant autant que faire se peut des sensations inoubliables de la découverte.
L’année avançant, nous attaquerons dans quelque temps des rendez-vous un peu moins bon enfant. Enfin.

Incite Skaphos TAF Saint-Jean de Védas 30 janvier 2020

Il est assez fréquent que j’aille dans des concerts peu chers ou à prix libre, mais cela faisait longtemps que je n’étais pas allé à un spectacle gratuit. C’était même assez surprenant puisque la tête d’affiche jouit d’une certaine notoriété en Amérique, et que c’est le groupe du fils adoptif de Max Cavalera, né de la première union de Gloria son épouse (celle par qui le drame serait arrivé selon certains historiens…). Comme je le craignais il n’y avait pas foule, même si évoquer un bide serait aussi hors de propos. Les concerts gratuits marchent plus facilement quand c’est dans le centre et qu’il y a pas mal de promo’. Et du reste, il y avait aussi du Metal ailleurs en ville ce qui a contribué à diviser les troupes. Enfin, vous connaissez ma sentence habituelle : ce sont les absents qui ont tort.

En voyant les filets de pêche posé sur les retours et les chaînes pendant au micro central, j’étais perplexe envers SKAPHOS sur qui je ne m’étais pas renseigné à l’avance et je n’étais pas d’humeur à me farcir un mini Alestorm. Loin, de là les cinq Lyonnais arrivèrent dans une pénombre où on distinguait à peine des visages fardés sur des dégaines suggérant plutôt le Black Metal, ouvrant le set sur un sample de bruits abyssaux. Musicalement c’était du lourd, du bien lourd, ce Death à influence Black à la façon de la décennie qui vient de s’achever, dans ces tréfonds sans lumière où se tapissent Sulphur Aeon, Mitochondrion, Portal ou Teitanblood. On ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi extrême en première partie, mais ce n’est pas moi qui irai m’en plaindre. Quelques ponts aux riffs lisibles assumaient la filiation avec un Death plus traditionnel, derrière ce chant très rauque et l’épaisseur apportée par deux guitares. C’était surtout le batteur qui attirait l’attention avec sa frappe basse qui ne me paraissait pas être du pur gravity blast. Le son grave de la caisse claire était un détail capital pour la cohérence de l’ensemble. Parfois il put passer quelques breaks à la place des riffs, notamment un arpège de cymbales simple mais pertinent avec l’ensemble. Quelques samples aquatiques suggéraient Ce style ne porte pas au pogo ni aux grands discours mais plutôt au headbang mesuré et à la communication réduite (un peu de voix claire surprend toujours dans ce maëlstrom même si ce n’est que pour les pauses !). Plutôt que de paumer sa vocation, ce jeune groupe apporte une contribution de qualité dans un style encore assez neuf, où notre pays ne s’était pas encore vraiment illustré à ma connaissance.

Changement d’atmosphère avec INCITE, qui nous ramenait instantanément aux années 90 et leur cortège de groupes de Thrashcore à la suite de PanterA, Machine Head ou Prong. On avait généralement la dent dure contre ces disciples dont la vie fut généralement courte, mais ceux-là amenaient pour aujourd’hui de leur Arizona une énergie contagieuse. Richie Cavalera, au chant, sautait partout sur l’étroite scène et haranguait son petit public avec une attention régulière envers le fond et les côtés. L’attitude globale du groupe illustrait bien le professionnalisme du Métal Américain dans ce qu’il a de meilleur : les trois compères se bougeaient aussi, sans fausses notes, avec autant d’entrain que s’ils étaient sur un gros festival. Le son était le seul point faible du spectacle, puissant mais primaire, assez sale pour un groupe aussi costaud par ailleurs. Mais avec une telle envie et des titres aussi pêchus, cela restait bien plus excitant qu’un Lamb of God mollasson et propre. Décidé à ne pas laisser de temps mort, Richie C. n’oublia pas pour autant de faire acclamer le "first band" dont il ignorait le nom ni d’inviter les gens à venir au stand acheter du matériel (le professionnalisme à l’américaine, disais-je…).
L’enthousiasme du quartet et les annonces bourrées de clichés et d’emphases (dans le genre "et maintenant nous allons vous tuer, soyez prêts, etc.,") laissait tout de même un arrière-goût de surjoué quant au fait que les compositions étaient certes efficaces, mais nullement inoubliables, ni novatrices. Mais par chez nous, les gens ne détestent pas ces manières. Incite est clairement un groupe de scène, comme on le vit aussi lors des deux minutes de gloire ménagés au guitariste pour qu’il tente quelques improvisations à la Kirk Hammett sous les objectifs des téléphones… Il n’y eut pas de rappel au bout d’une heure de set passée somme toute très agréablement (professionnalisme américain là encore). Il faut enfin souligner qu’aucune allusion au lien de proche parenté avec l’une des grandes figures de la scène Metal n’a jamais été faite au cours du set : aucune référence dans les nombreux laïus ; aucune reprise, pas même pour recaser quelques secondes un riff célèbre pour un pont ou une clôture… Noblesse oblige, au-delà des facilités que cette filiation procure inévitablement pour naviguer dans le réseau des orgas et des labels, ils entendent faire leurs preuves par eux-mêmes musicalement. Ce qui est cohérent avec le fait de partir tourner gratis dans des villes européennes de province. Cela devrait forcer le respect de certains.

Melechesh TAF Saint Jean de Védas 15 janvier 2020

La trêve des fêtes devient parfois une vraie traversée du désert tant l’activité des concerts en arrive à se caler sur le rythme des festivals. Et la reprise étant lente, le début d’année est souvent propice à des découvertes ou des expériences hors des sentiers battus. C’est comme ça que j’allais à un concert estampillé Black Metal, moi qui en suis peu consommateur, et avec allégresse en plus. La soirée était bien douce pour janvier, en accord avec un programme qui sentait bien plus la Méditerranée que les fjords. Le public était présent mais pas non plus en masse, peut-être parce que Melechesh était déjà venu il y a un certain temps.

Le temps que je fasse les formalités d’adhésion de début d’année à l’entrée de la salle, les Lombards de SELVANS avaient entamé leur temps de jeu. C’est encore un jeune groupe même si l’on ne peut plus parler de débutants. Seul le grand chanteur avait le visage peinturluré sous son chapeau, mais ils avaient tous des colliers de bois ou d’ossements en lien avec le concept forestier du groupe. Musicalement leur Black était très classique, à fort volume, plutôt orthodoxe mais ouvert à des couches de claviers de temps à autre ou des chœurs pas envahissants. Le mixage primaire n’aidait pas à distinguer les instruments, mais dans ce style musical il ne faut pas y voir forcément une faute. Et déjà sur la petite scène ils étaient obligés de se serrer ! Les riffs étaient corrects bien qu’ordinaires. Le public réagit tout aussi correctement jusqu’à une reprise de Carpathian Forest (toujours le thème sylvestre…) qui fit sentir sa différence avec ce groove bestial bien restitué qui laissait enfin entendre un peu la basse, et encouragea légèrement plus les réactions après un répertoire passablement écrasé par les guitares. Ceci dit ces Italiens ne prennent pas les choses trop au sérieux, comme en témoignait la fiasque de vin ramenée du pays ou le petit jeu du chanteur qui avait remarqué en fin de set qu’un côté de l’assistance réagissait mieux que l’autre et joua un peu avec. Bref, la première partie classique avait fait son travail d’immersion.

À première vue les quatre Athéniens de W.E.B. se donnaient l’air de clones de Behemoth avec leurs costumes et leurs corpsepaints. Les grands effets symphoniques enrobant un Death Black pur, propre et classique des débuts confirmaient ce qui crevait les yeux. Quelque chose semblait néanmoins clocher et le guitariste chanteur gaucher chercha un moment avant de comprendre que son instrument n’était pas branché. L’amélioration fut évidente, même si la – jolie – bassiste demeura noyée dans le mixage à part les quelques chœurs qu’elle prodigua sans effort. Au moins sur la musique, l’impression s’élargit et l’étiquetage de premier abord dût être nuancé par la présence d’éléments moins extrêmes. Les ambiances un peu spatiales, quelques plans vraiment compliqués à la batterie que les trois autres accompagnaient avec application, une intro enregistrée à moulinets de guitare rappelaient le Djent. Avec les poses grandiloquentes, une certaine chaleur derrière les grimaces revues, quelques trucs de scène connus depuis les débuts du Heavy, cela ressortait comme une comédie sympathique à défaut d’être sulfureuse. Le masque de Skeletor-Eddie enfilé par le guitariste-chanteur sur un titre en convainquait définitivement. Un amateur de Metal futuriste pouvait y trouver son compte le temps d’un set qui eut le bon goût de ne pas durer au-delà du sentiment d’avoir fait le tour de l’affaire.

MELECHESH arrivait alors que nous étions encore tout à fait captivé par le demi de la pause de ravitaillement. Une fois encore, le niveau de la tête d’affiche par rapport aux ouvertures était clair. Le groupe Sumérien est là depuis longtemps et a amassé beaucoup d’expérience en dépit des fréquents changements de personnel autour d’Ashmedi. Le temps passé n’a pas eu d’effet sur l’homogénéité d’un répertoire étoffé et suffisamment original. Les riffs rapides, les plans variés et les structures sont profondément marquées par l’héritage oriental, qui rapproche à mon goût leur musique des techniques du Flamenco de manière adaptée au Metal. Il n’y a qu’à regarder le bassiste, qui n’était pas spécialement servi dans la balance mais assurait très à l’aise des parties tout à fait exigeantes à vue d’œil (on sait qu’il a succédé à des titulaires prestigieux). Il y a aussi un peu de Death dans leur mixture, mais il me semble que ce n’est pas vers Nile qu’il faut le chercher. Les influences de Melechesh sont plutôt dans le Death Thrash galopant des tous débuts de la scène Floridienne à mon sens. Tout ça m’excitait plus que les clichés du Black scandinave. Les intros et arrangements divers étaient enregistrés, l’instrumentation classique du groupe invitait à profiter plutôt qu’à bader. Le public Black n’est pas porté au pogo mais bougeait bien, chacun à sa place. Les poings levés, ou les triangles à deux mains remplaçant pour une fois les cornes, suffisaient comme signes de ralliement. Et pour ma part ce Black métissé m’a bien emballé le temps d’une soirée, peut-être aussi grâce à la liesse de la rupture du sevrage.
Ashmedi, qu’on imagine aisément dans une autre tenue au fond d’un souk, maîtrise le français au-delà des banalités habituelles quand il s’agissait d’être aimable, mais préféra rester à l’anglais pour les annonces. Un titre trancha enfin en s’ouvrant sur du blast, figure évitée jusque-là. Ce pied au plancher était en réalité l’accélération finale, puisque c’était le dernier morceau. Le groupe s’en alla sans aucun rappel, et le public repu ne poussait pas son contentement visible jusqu’à réclamer.
Satisfait également, nous échangions quelques plannings à venir entre habitués, qui présage d’un hiver mieux rempli que ce que nous craignions, voire passablement violent comme on l’aime.

dimanche 2 février 2020

Godspeed You ! Black Emperor Paloma Nîmes 17 novembre 2019

Pour ce troisième weekend à la Paloma, l'horaire était bien plus précoce, dimanche oblige. En cette saison cela ne dérangeait personne, il faisait déjà nuit et froid quand j'arrivai sur le parking, à nouveau bien rempli, pour une seule affiche programmée cette fois. Les gens étaient venus de loin. L'assistance étant logiquement bien au-dessus de trente-cinq ans même si quelques Metal-Progueux aidaient à diminuer la moyenne. Était-ce surprenant ? Le programme ne s'adressait pas ce soir aux amateurs de musique simple et directe, comme vous confirmera en bougonnant le fan de Thrash-Crust venu accompagner sa femme.
Le spectacle était cette fois dans la grande salle, dont les gradins étaient déployés de manière à occuper la moitié de la place du public. Craignant les effets soporifiques d'un siège cossu sur une telle musique je n'étais pas intéressé et de toute façon l'accès était trié.

La première partie était offerte à la saxophoniste Danoise METTE RASMUSSEN, toute seule avec son instrument, pour nous montrer ses improvisations Free Jazz. Sans autres moyens, elle en tirait des sons rarement entendus par les profanes, parfois en changeant de bec, mais elle restait contrainte par la contingence physique de la respiration humaine qui ne peut assurer plus de quelques mesures avant de devoir reprendre son souffle. Cela rendait l'exercice vite austère, servi haché par périodes d'une poignée de secondes. Un ensemble aura toujours plus de possibilités sur ce plan. Mette obtint tout de même des applaudissements plus que polis. Sur la troisième séquence, le secours d'une réverbération remédia comme il fallait au morcellement des plans, donnant une dimension de plus à l'exercice, une meilleure capacité au décollage de l'auditeur. Hélas, on revint au système sec dès le thème suivant, et j'ai décroché pour retrouver dans le couloir les compères de Morgue-Mutism reparler de nos dernières batailles.

Malgré la hauteur de la scène assez proche, il y avait tellement de monde qu'il ne fut pas toujours facile de voir les sept membres de GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR dans une pénombre constante, à peine mitigée par une lumière rouge orangée tamisée qui donnait un agréable côté concert au coin du feu. Leur Post-Rock est assez extrême avec ses titres durant au moins un quart d'heure, lentement immersifs dans une masse épaisse de nombreuses couches où s'empilent peu à peu guitares, basses, violon et contrebasse, qui captivent ensemble l'auditeur comme une coulée où surnagent au bout d'un moment des notes claires. Une boucle complète se formait puis se dénouait peu à peu sans se hâter, comme une décomposition naturelle. C'est une vraie expérience musicale. Wagner aurait aimé et le Metal extrême n'est pas loin. On aurait aimé mieux voir les musiciens jouer mais l'éclairage et leur disposition en demi-cercle n'aidaient pas beaucoup.
Pour renforcer l'aspect onirique d'un son magmatique, des illustrations étaient projetées au fond de la scène, quasi exclusivement en noir et blanc, et elles aussi enchaînées en boucle lentement évolutives. Au début elles étaient assez abstraites, ou d'inspiration naturaliste comme un vol d'oiseaux ou un jeune cerf en négatif, oppressantes avec ces tours résidentielles sans base ni sommet apparents. Plus tard cela prit un tour plus ouvertement politique avec des images de manifestations réprimées ou de bagarres entre militants opposés. Cette progression et l'accumulation de titres très costauds à digérer en direct apportaient une lente et profonde tension qui s'émettaient C'est la seule manière que le groupe conservera pour s'exprimer un peu, à part quelques gestes de remerciements parfois, fidèles en cela à leur réputation de gros taiseux : pas un mot, même à l'attention d'un public francophone. Une musique purement instrumentale trouve ses échappatoires dans les notes claires, sur des mélodies simples mais raffinées. Mette Rasmussen fut conviée à revenir sur un titre où elle s'installa au centre du demi-cercle mais dos au public, apportant une fine couche supplémentaire avec son saxo'. Le set dura ainsi une heure cinquante, procurant étrangement la sensation d'effort joyeux plus habituelle dans la pratique du sport. Chaque membre s'éclipsa l'un après l'autre, laissant la musique expirer très lentement, deux d'entre eux revenant au bout de quelques instants tripoter trois potards pour abréger un peu l'agonie.
On sort d'un concert de cette trempe un peu plus lentement que d'autres. Il était bon qu'il soit encore tôt grâce à cet horaire de dimanche, pour pouvoir papoter encore un peu et rallier la voiture sur le même tempo calme. Et puis aussi pour prolonger les sensations, car dans les semaines qui viennent c'est malheureusement le grand désert question programmation…

Birds in Row Paloma Nîmes 8 novembre 2019

Nous voilà de retour à peine quelques jours après à la Paloma. En vérité, c'était parce que j'ai raté deux fois la tête d'affiche cette année quand elle est passée dans ma ville, en raison d'autres concerts. J'ai donc saisi cette troisième chance offerte avec la venue de Birds in Row chez nos voisins mal-aimés, facilité par le covoiturage avec un ami plus véritablement fan du groupe que moi. Au reste, le cadre d'une salle spacieuse et moderne est certainement moins attachant, mais plus confortable. Le parking était bien plein, mais il se révéla une fois passé l'entrée que Camelia Jordana était programmée en même temps dans la grande salle. Un autre monde.

Nous n'avons regardé que trois titres de DÉCIBELLES, trio formé par deux amies d'enfance rejointes par un bassiste. Ces Lyonnais envoyaient du Rock Noisy franchement pêchu, allegro vivace, avec des paroles en français. Les flammes en carton, les dégaines coupes au bol-fripes et surtout la jovialité enfantine de leur musique plaquée sur des thèmes de la vie des millenials, ça se situe au-delà de mes capacités d'ouverture. Il valait mieux se retirer vers la cour avant de se mettre de vilaine humeur.

L'arrivée des autres spectateurs, la lente montée dans les enceintes de "War Pigs" nous signala l'intermède et, laissant le froid aux autres, nous allâmes en sens inverse nous replacer dans la petite salle rouge bien moins garnie que la semaine précédente, mais atteignant un niveau correct pour un style demeurant assez confidentiel.

L'autre trio BIRDS IN ROW venait de Laval comme il fut rappelé d'entrée de jeu. Avec un son ultra propre et bien équilibré, les évolutions passées de leur HardCore Emo assez orienté vers le Post laissaient place à une unité apparente. Pas question d'assagissement pour autant car leur musique est pour le coup énergique, pleine de rebondissements, et rapidement prenante. Au fond de la scène était projetée une performance de bondage en suspension, très soft. Le chant assez reconnaissable du guitariste était parfois doublé par son compère bassiste. C'est un gros atout car cela donne une petite originalité au milieu de la scène, tout en restant parfaitement dans les canons. Les titres des Mainiots sont pleins de sentiment, intenses et urgents : aucun délayage, les fins sont brutes. Les quelques passages aérés ne tombent jamais dans la mièvrerie qui piège trop souvent ce style, notamment parce que l'interprétation physiquement explosive est plus pertinente que ne le seraient une surcharge sonore ou le recours à un effet artificiel.
La sincérité se mesurait aussi aux interventions du guitariste chanteur Bart' Hirigoyen derrière sa mèche, pleines d'idéal bienveillant quoiqu'un peu confuses, interrompues une fois par un quinquagénaire agacé des premiers rangs. Ces façons d'être sont typiques de cet univers musical, mais on lui aurait pardonné bien pire : c'est peu courant de voir une guitare Rickenbacker ! Pour une musique changeante il vaut mieux avoir un bon batteur et l'arrivée d'un nouveau titulaire il y a deux ans est parfaitement digérée. Il emballa des plans bien contre-intuitifs qui ne tenaient que par lui. Les quelques vrais fans du groupe pouvaient arborer un grand sourire. Le dernier titre se termina aussi brutalement que les autres et le groupe disparut en un éclair en coulisses, histoire de ne pas rester désarmés devant l'assistance satisfaire (comportement typique là encore).


En retournant au parking les grappes de gens n'ont guère dérangés les sangliers qui exploraient sans grand succès le bassin de stockage jouxtant la salle.
Nous reviendrons bien vite sur place, et nous reverrons volontiers Birds in Row une autre fois.

The Murder Capital Whispering Sons Paloma Nîmes 2 novembre 2019

L'air de rien cela faisait deux ans que je n'étais plus retourné à la Paloma, mais dans les prochaines semaines nous y serons bien présents comme pour rattraper. Avec la forte pluie automnale sur l'autoroute tout le long du trajet, il fallait se mériter ce grand retour à la SMAC bâtie il y a sept ans à l'est de Nîmes. C'était certes une bonne introduction pour un programme Irlando-Belge. Comme on pouvait s'y attendra rien qu'au coût du billet, cela s'est tenue dans la petite salle, la red room comme je l'appelle. La jauge était tout à fait bonne, elle aura été bien remplie. La moyenne d'âge était assez élevée, même compte tenu de la présence de plusieurs familles venues avec les enfants. Les quinquagénaires étaient même en nombre. C'est un paradoxe que ces groupes, dont les membres ont la vingtaine, séduisent des fans notablement plus âgés qu'eux. Un certain nombre pourraient être leurs parents. Il y avait quelques métalleux assumés dans le tas aussi.

Comme beaucoup j'ai découvert WHISPERING SONS avec le premier album sorti il y a un an à peine. Les cinq jeunes Belges tournent assidûment pour consolider un succès assez fulgurant. Dès les premières mesures menées par la basse et la guitare tintante, on replongeait en plein dans les années légendaires du label 4AD, un terrain parcouru jadis par Bauhaus, le Dead Can Dance des touts débuts et principalement Joy Division. Cette référence trop usée parfois s'impose ici avec une évidence saisissante. D'une part en raison de ces synthés, un peu en retrait dans le mixage mais aussi essentiels que les contributions de Martin Hannett. Et surtout bien sûr de par le charisme singulier de la chanteuse Fenne Kuppens, blonde mince à l'apparence quelque peu androgyne, dans une tenue entièrement blanche faisant songer à une espèce de banshee citadine. Son timbre très grave et puissant est aussi expressif que son engagement sur scène. Elle vit ses textes avec une intensité dramatique, dont la sincérité n'égale que la force étonnante d'un physique quand même plutôt frêle. À tel point qu'on ne peut que penser aux shows de Ian Curtis en son temps, en y ajoutant une maîtrise plus accomplie des émotions. L'allégresse des acclamations à la fin du premier titre atteignait un niveau rare dans ces circonstances, signe que quelque chose se passait.
L'heure suivante se déroula à l'avenant. Ce Post-Punk bourré d'émotions froides, sombres, claustrophobes et fortes, va chercher plus loin dans la tradition que les grands classiques du Revival ou que la retenue lénifiante du Shoegaze. Ce n'est pas par opportunisme mais parce qu'il y a urgence à extirper l'angoisse de la grande ville, parce que c'est le terrain où les Flamands pouvaient exprimer ce qu'ils avaient à dire. Les quatre garçons se tiennent un peu en réserve et concentrés, le batteur debout ne se laissant pas prendre en défaut. Le volume était assez fort mais ne nuisait pas à la clarté du mixage. Certains spectateurs découvraient sur place mais l'enthousiasme parti haut ne fit que progresser, comme les cris de quelque fanatique au beau milieu. L'excellence des compositions ne doit pas être oubliée, car sans cela on se contenterait d'évoquer un potentiel. Mais les Whispering Sons n'ont déjà plus beaucoup de marge de progression à ambitionner sur ce point. Le programme piocha dans l'album et les minis qui l'ont précédé. Il y a deux titres que je n'ai su identifier, qui devaient provenir de leur toute première démo.
La communication de la chanteuse était très sobre – ç'aurait été superflu –en français simple (reste de l'école flamande où la langue de Poelvoorde reste obligatoirement enseignée) puis en anglais, plus facile peut-être au bout de trois quarts d'heure de don total à sa performance. Un dernier titre assez compact fut accordé en rappel.
Dans l'ultime ovation flottait une impression très particulière que je n'avais plus ressentie depuis quinze ans, quand Gojira mettait à sac une à une toutes les sous-préfectures de France par ses premières tournées et que l'on savait qu'on assistait à la naissance d'un monstre déjà promis à aller beaucoup plus loin que l'horizon immédiatement visible, à un moment important d'Histoire en cours. C'est sans comparaison avec la petite joie fréquente de découvrir un bon nouveau groupe. En tout cas, la frustration de l'annulation de Soft Kill cet hiver était balayée.

Ces fortes impressions n'étaient quand même pas une raison pour bouder les cinq Dublinois de THE MURDER CAPITAL après une confortable pause et un titre entièrement enregistré diffusé dans la pénombre précédant leur entrée. Une fois arrivés et baignant dans un éclairage assez cossu tout le long du show, leur Post-Punk à eux est de toute évidence bien plus ancrée dans leur génération temporelle, avec un pied dans le Rock Indé. Pourtant, il était vite tout aussi clair qu'on ne pouvait pas les classer hâtivement à la suite d'Interpol, Editors ou des Strokes. Ces qualificatifs obligés mais vagues abritent en effet au contraire une créativité propre, imprévisible, un mélange de dandysme et d'agressivité assez familier aussi dans la contre-culture Irlandaise (rappelez-vous Oscar Wilde, les Pogues et Virgin Prunes). L'attitude bourrue et nonchalante de James Mc Govern au chant au milieu de titres jolis et charpentés, mais plutôt lents, ne l'empêchait pas d'être concerné et surprenant. Par exemple, après avoir utilisé une première fois le tambourin à cymbalettes pour un effet rythmique somme toute peu utile, il l'envoya voler à travers la scène vers un roadie des coulisses apparemment habitué. Plus tard il fracassera brutalement sur le sol de la scène un bâton à cymbalettes tiré de sa poche arrière après un autre passage similaire. Mais entre-temps, la dynamique lentement montante du début de set avait été curieusement brisée par ce troisième titre minimal au chant murmuré et à la guitare, béant de silences, qui n'était pas forcément affreux mais que le sens commun aurait plutôt placé à la fin. Après, il ne faut pas s'étonner de devoir demander au public s'il est vivant…
Fort heureusement, le redémarrage fut possible grâce à des morceaux de plus en plus nerveux voire plus rapides, bien qu'ils soient restés loin du Punk binaire. Le chanteur descendit une première fois de la scène dans l'assistance pourtant bien massée, avec son micro filaire que le même roadie multitâches s'employa à faire suivre au mieux. Sur un autre titre peu après, Mc Govern se jeta à nouveau sur nous, sans prévenir, dans un slam à longue portée assez dangereux pour lui mais bien géré par un public prévenant. Imprévisible, je disais. On s'attendait alors à une fin exutoire. Revenu sur l'estrade et après avoir jeté son micro au sol d'un geste rageur (ouille les tympans !), le chanteur se retira sans crier gare suivi de ses musiciens. Et malgré les exhortations d'une partie significative du public ils ne revinrent jamais, les cris d'invitation muant peu à peu vers la colère des spoliés. Le fait est qu'ils avaient joués sensiblement moins longtemps que la première partie.

Après un tour au stand où les Whispering Sons discutaient tout sourire avec l'équipe locale, je ne traînais pas même si la pluie avait cessé. Sur le retour, on voyait encore très bien depuis l'autoroute que côté sud, vers la mer et le littoral, l'orage continuait à déchaîner des éclairs impressionnants qui perçaient la nuit noire. C'est le genre de détails périphériques qui risque de s'attacher à une soirée inoubliable.