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mercredi 29 juin 2016

Kataklysm Septic Flesh Aborted Rockstore 2 février 2016

Les concerts, c'est tout le temps l'alternance de déserts à traverser suivis de brèves périodes folles, comme cette semaine rompant un mois et demi de famine. Et maintenant ce cher vieux Rockstore accueille si rarement du Metal extrême, alors qu'il y a douze ans tout se passait là quelles que soient les affiches ! Mais quand ça se fait c'est que ça doit être rentable et en effet, ce croisement de groupes connus dans trois directions divergentes du Death Metal a rempli la salle au deux tiers, le volume attendu et c'est déjà une satisfaction. Peut-être l'effet francophone, mais je n'y crois guère.

Cependant il faut toujours arriver tôt à cause de la seconde vie du Rockstore qui se transforme en boîte de nuit après chaque concert, et en me pointant à 19 h 25 j'ai eu juste le temps de me caler une pinte dans la main avant que n'attaque ABORTED. C'est agréable d'attaquer directement par un groupe de première division. Avec l'intro traditionnelle tirée d'"Hellraiser" puis une flopée de titres classiques mêlés à des créations plus récentes, je retrouvais Aborted là où je les avais laissés il y a cinq ans. Avec leur style entre GoreGrind, Death plus mélodique (double merci à Carcass) et Death américain bas du front, du reste, difficile d'être surpris. Dans une salle moyenne, les Belges ne bougent pas trop à part le bassiste et Svencho compense en faisant plus de blagues. Dans le même esprit, ils ont lancé assez vite un gros ballon dans la fosse que le public a volleyé un moment. Le son médiocre du début s'est heureusement amélioré en cours de set, laissant le loisir de jouir des duels de guitare. Dans cette configuration, Aborted dégage quelque chose de différent, plus posé. À défaut d'avoir repoussé les limites du genre, ils font du Death de tradition et le font bien, et le public a apprécié pendant trois quarts d'heure.

Pour la première pause, on pouvait voir que le merch' était fourni en t-shirts des trois groupes, revoir les uns ou les autres, et se délester au vestiaire.

SEPTIC FLESH, à l'inverse, a cherché dès le début de son histoire à ouvrir une voie nouvelle avec son Death symphonique qui lui valait ce soir l'accueil chaleureux d'un large public – il y avait même un drapeau hellène. Les vestes en simili peau de serpent et le plastron de Spiros n'ajoutent pas grand-chose, mais il sait haranguer ses fans d'autant mieux que ses parties de basse n'exigent pas beaucoup d'attention… Autant ils avaient retourné la TAF il y a trois ans, cette fois l'interprétation pas très carrée était dommageable, ça se calait trop approximativement sur les samples et sur une batterie performante mais paraissant presque isolée. Cependant pour beaucoup de fans, dans n'importe quel concert, le bonheur se résume à entendre les morceaux favoris à grand volume avec le groupe en vrai qui joue et prend des poses ; la perfection de l'interprétation étant secondaire. Cela ne bougeait pas autant que d'autres styles, mais tout de même. Les Athéniens ont forgé un style propre, le timbre de Spiros est reconnaissable entre mille, toutefois le passage pompé sur le thème de "Requiem for a Dream" m'a agacé. S'il est tout le temps question des anciens dieux de la Grèce et d'ailleurs (l'Égypte notamment) les cornes sont régulièrement demandées à l'assistance. C'était pas mal, mais ça pouvait être mieux et c'est dommage de donner ainsi un argument aux esprits fermés aux mélanges et ouvertures.

Bien que fan de la scène québécoise en général et admirateur de plusieurs albums produits par Jean-François Dagenais, je n'avais encore jamais vu KATAKLYSM. Et je me demandais si j'y arriverais en début de set, avec ce mitraillage de flashes répétés sur les premiers titres qui aveuglaient une bonne partie des gens, la pure fausse bonne idée qui gâche un concert… Deux estrades latérales qui permettaient aux instrumentistes de se montrer par moments. Le chanteur Iacono, bien sûr, jouait à fond la complicité francophone, le cousinage et un réel humour bon esprit (la poutine, tabarnak, dites-vous tune ou chanson, vous aut' ?, mon guitariste est bourré…) avec un moment de gravité en mémoire des victimes du terrorisme sans plus de précision (élargissement appréciable).

Revenant à un jeu de lumières plus classique, on pouvait profiter d'un parcours assez large des albums récents aux plus anciens, sans pour autant aller peut-être jusqu'aux tous premiers qui, à ce dont je me souviens, sont clairement plus primaires et bourrins. Le répertoire de Kataklysm étant bien fourni en vingt-cinq ans d'activité. Plusieurs titres avaient des intros parlées, en anglais ; les riffs étaient assez mélodiques mais puissants, parfois un poil désuets… et les plus accrocheurs étant dans les titres finaux. Ce que je regrette pourtant, tant sur les versions studio que live, c'est que Dagenais soit unique guitariste : cela ferait bien plus mal. Et même si le son était correct du début à la fin, il y avait là aussi comme en studio cette batterie sonnant ramollie, comme si les peaux n'étaient pas tendues. Cela ne rendait pas hommage à l'excellente performance d'Olivier Beaudouin prêté par Neuraxis.
Le succès remporté dans la fosse, malgré l'interdiction de slammer, et l'aisance du quartet ont justifié leur placement en tête d'affiche. Les Canadiens ont pu jouer ainsi plus de quatre-vingt minutes, les bons riffs ne manquant pas.

Je suis reparti très satisfait avec ma dose de Death sous des formules variées, une bonne pêche. Mais très vite arrive une autre échéance encore plus importante…

Machine Head Paloma Nîmes 4 février 2016

Salle encore récente dans le paysage méridional, la Paloma vise ouvertement le public Metal au vu de sa programmation générale. Un an et demi après Slayer, c'est donc Machine Head qui venait sur le concept "un soir avec vous", au commencement de cette tournée européenne (c'était la deuxième date, après Genève), un peu comme en 2009 où je les avais vus aussi sans première partie. Et chacun avait en tête l'affaire qui secoue encore tout le petit monde et où Robb Flynn a pris, volontairement, un certain rôle contestable.
Machine Head est un groupe qui explosait quand je découvrais le Metal et il compte donc beaucoup pour moi. Même si je ne bade pas tous les titres et tous les albums, j'apprécie les trois périodes et c'est ma cinquième rencontre alors que la dernière est encore toute récente. J'avais emmené un ami pour qui c'était la première par contre.

Le trajet fut compliqué par la série d'accidents sur le court trajet d'autoroute habituel, faire la moitié du chemin par la départementale encombrée nous a laissé entrer dans la vaste salle blindée comme une sardinade juste au moment où montaient les premiers accords d'"Imperium". C'était parti pour deux heures et quart de grand show professionnel… Je crois que je n'avais encore jamais vu la Paloma remplie comme ça, mais même en étant coincé au fond on pouvait bien voir. Cependant le son était similaire au rendu passable du second live, gros, efficace, équilibré mais sans finesse.
Les premiers titres ont posé la relation pour la soirée entre MACHINE HEAD et le public avec quatre titres massifs et typiques de la période actuelle, sans laisser reposer jusqu'à la sobre et sublime intro de "Locust". Avec sa flying V noire à pois blancs impayable, sa dégaine à la Tom Araya et ses mimiques, Phil Demmel devient marrant… De l'autre côté Jared Mc Eachern était déchaîné sur sa basse (il est sensiblement plus jeune que les autres, aussi). L'éclairage était d'un niveau remarquable et très varié, faisant du concert un vrai spectacle. Les toiles tendues en drapeau vaguement scandinaves en rouge et noir avec le logo et les lions un peu partout y donnaient un trouble côté totalitaire…

Bien que cette époque soit vertement critiquée aujourd'hui ils ont ressorti l'un de leurs titres Néo-Metal emblématiques avec un "From this Day" qui a réussi à faire sauter presque toute la vaste salle complètement immergée. De temps à autre montait le cri de ralliement planétaire des fans "M'chine fuckin' head !". Non seulement il prononce Nîmes presque comme un méridional, mais Flynn sait surtout conduire ses disciples, bien qu'il soit apparemment devenu sobre et qu'il ne jette plus de gobelets pleins aux quatre coins. Certaines intros acoustiques nous ont été évitées mais il put prendre plusieurs fois sa guitare sèche et, comme toujours, il se lança alors d'abord dans de vrais speeches… déclarant qu'après une folle semaine il préférait ne pas en parler (mais de quoi ?) et qu'il était très fier d'avoir autant de fans dévoués sans jamais avoir eu de tubes en radio ni vendu des milliards d'albums à travers le monde. Il avait vu qu'il était près de Marseille qui lui est chère. On pouvait savourer les solos soit en duel avec Demmel soit face au public, l'interlude de ce dernier en solitaire n'étant pas dans le style Kirk Hammett mais plutôt distorsion et vibrato.

Pourvoyant voracement son Metal pour les masses à coup de grands riffs, Flynn insiste sur l'accueil qu'il entend donner autant aux fans récents qu'aux anciens, alors que le balancement entre les vieux briscards survivants du PowerThrash et jeunes fans de MetalCore laissait un creux visible entre ces deux générations dans l'assistance. Mais qu'il s'agisse de faire les choeurs, lancer le circle pit ou autre, il sait se faire obéir. Dave Mc Clain et ses cymbales hautes perchées distinctives a eu aussi droit à son solo pour se mettre en valeur. Sans être forcément aussi bon que les grands batteurs de Death Metal il ne met pas de pains, j'ai toujours pensé que rentrer dans un grand groupe l'avait tiré au meilleur de ses capacités. Deux stage-divers ont pu tromper la vigilance des gorilles, dont l'un pour se jeter n'importe comment dans la fosse et Flynn ne manqua pas de le chambrer une fois le titre fini.

Quand "Davidian" tomba enfin, féroce et surpuissant, au bout d'une heure et demie, ce n'était donc pas la fin alors même que ce titre était devenu depuis beau temps le final obligatoire de tout concert. Ils nous emmenèrent alors à nouveau dans la période récente et pas forcément dans les meilleurs titres à mon goût (je n'ai jamais digéré "The Blackening" et ses scies Heavy emberlificotées), mais l'alcool et l'excitation aidant c'est bien passé tout de même, notamment avec la coupure d'"Old" revigoré par le retour de la seconde guitare, que Flynn laissait le temps de ce titre habituellement. Et finalement "Halo" nous acheva avec une pluie de papier rouge et blanche. Une photo de groupe, quelques reliques et "enquioulés !" jetés aux fidèles heureux et exténués, et monta dans les enceintes l'extrait de la BOF de "Gladiator" qui vient terminer chaque concert depuis dix ans au moins.

En allant voir Machine Head on ne vient pas chercher les mêmes choses que dans une petite salle au fond d'un bar. Difficile de résister à tous ces grands titres un peu faciles mais généralement inspirés, donnés par un groupe hyper pro dont le ramollissement scénique se fait toujours attendre !!
Ayant le temps de revoir rapidou les uns et les autres, je rejoins le regret que Flynn ne saisisse pas l'occasion d'un set exceptionnellement long pour écarter un ou deux titres récents et resservir deux ou trois titres plus anciens de plus à la place. Mais on sait qu'il n'aime plus beaucoup tout ça. De toute manière, force est de reconnaître que la troisième époque de MH, encore en cours actuellement, recouvre maintenant plus de la moitié de son histoire, que c'est elle qui lui a apporté le plus grand nombre de fans et les plus jeunes de surcroît… et qu'il y a beaucoup de très bon dedans aussi. Pas de quoi gâcher une grande soirée pour autant, et ce n'est pas mon chauffeur qui me contredira !

Imperium/ Beautiful Mourning/ Now we Die/ Bite the Bullet/ Locust/ From this Day/ Ten Ton Hammer/ This is the End/ Solo Demmel/ Darkness Within/ Solo McClain/ Bulldozer/ Killers and Kings/ Davidian/ Descent the Shades of Night/ Now I Lay thee Down/ Aesthetics of Hate/ Game Over/ Old/ Halo

Frustration Rockstore 6 février 2016

Et pour terminer cette dure semaine de concerts, enfin un concert non-Metal ! Mais la tête d'affiche peut peut-être intéresser certains parmi vous. Cela faisait des mois que j'étais resté en territoire obscur chevelu… enfin, je dis que ce n'est pas Metal mais en réalité les deux premières parties ont déjà fait le Saminayre.
Arrivé tôt je trouvais ce cher vieux Rockstore tristement clairsemé en raison des apéritifs prolongés par la pluie battante, certainement.

Comme toujours dans ces cas-là c'est pendant le set de WARTHOGS que ça s'est rempli. Le quartet joue avec deux Fender, sans basse mais avec une claviériste. Si le chant faisait peur au premier morceau ça s'est amélioré ensuite. Il s'agit d'un Rock Noisy mais assez Pop, léger, structuré sur des plans simples et répétés sur de sages variations très classiques. Aucune communication n'est offerte et le son reste très brut, mais c'est suffisamment accrocheur pour taper du pied.

J'ai déjà vu BRANKS il y a quelques mois, ouvrir pour un groupe de Grind Espagnol ! Le grand écart ! Autant dire que c'était le groupe le plus extrême du lot et de loin avec son HC Bostonien chaotique à la Converge, si typique de par chez nous. Malgré un micro filaire le chanteur se démena comme il se doit pour le style en se jetant notamment dans le public qui se tenait encore respectueusement loin. Mieux en place, le groupe me semble avoir subi des changements de personnel. Le chant manquait de puissance et par moment ça ne sortait même pas, mais l'engagement compense en partie ce défaut. Pendant le set les gens arrivaient encore et la salle était prise presque aux deux tiers, quasiment autant que mardi dernier pour Kataklysm et compagnie, en fait une bonne partie de l'assistance venait d'assez loin et les moins de trente ans se comptaient sur les doigts d'une main. Pour finir, on annonça la fin alors qu'il manquait encore un titre à jouer !

Cette fois, pendant les pauses, on revoyait d'autres vieilles connaissances appartenant à une sphère très différente des thrashers fous habituels, cela faisait plaisir aussi.

FRUSTRATION se tient à l'écart des grands circuits et je les ai loupés déjà d'autres fois faute d'une promotion de concert un peu large… Par contre ils se présentaient sous les acclamations dans des vêtements plutôt serrés (jean, chemise sombre ou Fred Perry…). La machine Post-Punk à synthé est très bien huilée, réinventant une période précise, dans le droit fil de Warsaw ou Crisis. Le chant de tête est en parfait accord avec le ton des ritournelles synthétiques.
L'énergie n'est pas sacrifiée au profit de la mélodie, mais au contraire maîtrisée en ce sens. Pas de politisation évidente, ni de vulgarité : à l'image de l'humour pince-sans-rire du chanteur (tapotant la calvitie du claviériste en cadence pendant qu'il jouait !), Frustration n'a pas cette idée du Punk. D'ailleurs le son était propre, bien mixé et le batteur n'avait pas besoin d'en faire des tonnes, d'autant qu'il était doublé par la batterie synthétique du claviériste. Les titres se prêtent d'évidence à des réarrangements d'intro pour chauffer la salle qui n'en avait guère besoin (étant entendu que dans ce monde-là il n'y a pas de mosh pit, hein, filles et garçons sautillent en l'air et chahutent dans le tempo). Un titre chanté en français est passé sans aucune difficulté dans le tas. À mesure que le set tirait vers sa fin, le chanteur s'amusa à annoncer à chaque fois que c'était le dernier titre (pour chambrer Branks ?). Et les Montpelliérains se souviendront qu'ils ont promis de revenir pour la réouverture du Mojo' ! Puisse cette prophétie se réaliser.

Morgue Michel Anoia Black Sheep 12 février 2016

Pour la release party ouvrant la tournée de Morgue et Michel Anoia, il n'y avait pas des masses de monde, sans doute à cause du temps. La cave du Black Sheep devait être pleine à moitié, mais c'était les vrais mordus des concerts du Bas-Languedoc.

Les Marseillais de LSDVM n'ont vraiment pas eu de chance. Le son a sauté une première fois entraînant une longue interruption, puis une corde du second guitariste a sauté un peu plus et au moment de se rebrancher cela a entraîné la mort subite d'un ampli (ce cri caractéristique !) et une autre pose interminable. C'est bizarre de voir les membres descendre de scène, prendre des bières tandis qu'une partie du public remontait. Une fois tout revenu enfin en ordre ils ont pu terminer un set tronqué et retardé. C'est frustrant car c'était du bon Black Metal, sans décor ni effets ni warpaints, orthodoxe et moderne à la fois, agressif et maîtrisé. Les musiciens ont déjà de l'expérience, le chant est bien et tout était bien en place à part ces incidents jamais vus en ces lieux. À revoir.

Je ne connaissais pas les quatre Lyonnais de MICHEL ANOIA qui nous faisaient faire un écart stylistique important. Dès le premier titre, l'inspiration venait incontestablement de Cephalic Carnage et Psyopus. Extrême, délirant mais bon enfant. La formule à quatre et un mixage équilibré permettaient de jouir des envolées Funky de la basse. Techniquement c'est au point à tous les postes, et de son côté le guitariste s'est penché plusieurs fois sur ses pédales pour en tirer des effets Psyché, détail très habituel en cette salle. Le chanteur s'est jeté tout le temps dans le public malgré son micro filaire, mais on en a l'habitude aussi. Il a fait un peu d'humour sur un ton très gentil ce qui collait bien au topo. Et pourtant quand il fallait envoyer ça y allait… M'étant éloigné de ce genre de Metal fou depuis bien des années je ne suis pas trop rentré dedans mais dans la fosse quelques fans plus jeunes étaient au taquet. Force est de reconnaître que les amateurs ont le devoir d'y prêter attention.

Il ne m'est pas facile de parler de MORGUE, étant donné les liens d'amitié qui se sont tissés avec le groupe au fil des ans. Et pourtant je dois témoigner que c'était un foutu bon nouveau set. Le nouvel album est évidemment à l'honneur ; ce répertoire est dans la lignée du Morgue de toujours tout en y apportant une nouvelle orientation plus PowerViolence, traduction de l'apport de la seconde guitare de Patrice qui épaissit sensiblement le son. Les compos conservent, dans ce chaos apparent, une réelle lisibilité mélodique. Tendu sur sa Stratocaster triturée, Max hurlait pour quelques fans dont les plus jeunes se jetaient les uns sur les autres d'une manière trahissant le manque d'expérience (mais ça viendra). Un tel déchaînement fait aussi du dégât dans le cerveau, sur le tempo inhumain délivré par Jean-Michel, torse poil et tête baissée sur ses fûts. L'abrasion s'est achevée sans anesthésie sur "5 days of Pandemonium", et sans rappel même s'il y a eu une hésitation. Ce mélange entre Death brutal, HC Noise et autres influences reste, à mes oreilles inégalé.

J'ai traîné au final pour récupérer au stand l'album qui ne m'est pas parvenu par la voie postale et blaguer des dernières affiches et prochains concerts entre enragés. Je serai étonné que d'anciens fans se perdent sur la route de cette nouvelle tournée, et la légère mise à jour achevée avec ce nouvel album peut au contraire élargir les portes sans retour de la célébrité.

Magrudergrind TAF 5 mars 2016

Les nombreuses voitures garées à l'entour de la Secret Place étaient trompeuses, il y avait peu de monde et surtout les mordus pour cette affiche, la Mosher Team et les abonnés. À cause du weekend ? Ou que le Grind ne ramène pas autant qu'on le voudrait ?

Pour commencer, MOSHPIG est un autre groupe formé autour de la Mosherteam, après Reptilicus et Terror Shark, en formule trio. Leur GrindCore est évidemment bourré de moshparts, entre SOD et Napalm Death des débuts. Il n'y a pas de bassiste mais le guitariste délivrait de bons riffs propres à emballer un pit clairsemé mais déchaîné, dans lequel le chanteur se jeta plusieurs fois. Le batteur est assez bon pour que ce ne soit pas servi en bouillie. Une flopée de rappels ont un peu prolongé le set, mais avec des titres courts et un set également bref, c'était nécessaire.

Je pensais me souvenir de PRIMITIVE MAN mais c'était une erreur, sans doute, entre divers produits de Relapse. Du Colorado ce trio de poids nous ramena un Doom Sludge aussi noir que leurs dégaines et leurs pochettes. Hélas à mesure, j'ai trouvé qu'il manquait la densité, l'engagement ou la fêlure indispensables pour qu'une musique aussi austère puisse captiver. En plus ils ont cassé une corde, malgré un son correct. Après avoir invité au circle pit par dérision sur le seul titre approchant le mid-tempo, Ils ont quémandé de l'herbe par deux fois ce qui explique sans doute cette mollesse profonde. Comme il faisait froid dehors je suis resté, m'enfonçant debout dans une torpeur béate…

Réveil assuré avec MAGRUDERGRIND ! Dès les premiers accords la fosse est repartie dans une folie grave, avec bien plus de monde dedans. Bien qu'ils fassent crevette par rapport à leurs compatriotes des montagnes, Les New-Yorkais ont envoyé une brutale leçon. Avi, le chanteur, est une pile explosive qui sautait entre deux cris et interjetait quelques "waow" d'admiration à l'adresse du pit. La frontière entre la fosse est le groupe, du reste, était très relative du fait de la surélévation très faible de la scène. Pas de dégâts, à part une baguette qui a volé à travers la masse.
Les samples qui faisaient l'identité déjantée du vieux Magrudergrind tendent à disparaître, à part celle en intro du set. L'absence de basse est compensée en partie par la limpidité de la batterie, prodiguant un hachage rythmique sanglant : ils sont venus pour tabasser. Leur GrindCore est encore plus radical, le groove repassera. Le guitariste a fait quelques vocaux. Le set fut éreintant mais assez bref, une quarantaine de minutes environ, achevant la soirée à une heure inhabituellement précoce pour cette salle.

Étant absent je n'irai pas à Suffocation au Korigan cette semaine et globalement, ça va être la misère question concerts pendant quelque temps je le crains.

Verdun Mudbath Black Sheep 2 avril 2016

C'était famine ces derniers jours, niveau concerts. Bon, ceci dit j'ai eu des empêchements et un manque de motivation sur ACxDC la semaine dernière. Reprenons donc avec une affiche ultra-classique par chez nous au Black Sheep. Tellement classique que les gens savaient trop bien qu'en indiquant 21 h pour deux groupes, ce n'était pas la peine d'arriver avant la demie. En plus, il faisait mauvais temps.

En fait je n'avais pas encore vu MUDBATH, bien que je connaissais. Il faut dire que ces jeunes Avignonnais ont de forts liens avec la scène montpelliéraine au sein de laquelle leur Doom-Sludge-PostCore a pleinement sa place. Avec eux les paroles sont assez rares, et se partagent entre trois des quatre membres dont le batteur. Si c'est toujours crié, les différences de timbre peuvent justifier cette organisation. Envoyant force fumée, les Comtadins ont développé des titres mêlant pesanteur Doom syncopée au son trapu et propre (merci la maison), méandres aériens à la Isis, et accélérations Black (oui !) qui concentraient la majorité des passages criés. L'architecture des titres est claire, ils sont aisés à digérer malgré quelques longueurs inhérentes au genre. Les membres sont plus jeunes que leurs compères languedociens, ce qui sera un atout pour une carrière encore débutante.

Je vois VERDUN à peu près une fois par an et là c'était une date importante avec l'album et un nouveau chanteur. Le groove obscur caractérisant leur Doom s'affirme toujours mieux, aux dépens de la facette Post-Core qu'on ne distinguait plus vraiment que par un arpège de basse (Rickenbacker) trop ressemblant au mythique "Dazed & Confused". Aussi tatoué que son prédécesseur, le chanteur recruté est Portugais. Il pousse encore un peu plus le côté théâtral, et alterne des chuchotements à peine audibles avec un anglais mieux prononcé qui tire l'ensemble vers le haut.

Le lacis des pédales d'effets coincés contre les retours produisait le son de Verdun habituel, pachydermique et oppressant mais propre au sens où le Sludge l'entend, avec cette touche de réverbération psychédélique sensible par moments – y compris vocalement. Le niveau de communion avec le public est spécialement fort sur certains riffs, même si le fait de jouer chez soi favorise cela, tous ces bras ondulant en cadence, c'est un bon signe. Il n'y a pas eu de rappel après cinquante minutes de jeu.

Si la promo se fait sur ce niveau, vous allez aimer. De toute façon, 16 sera l'année de Verdun… Sur ce constat, ressortons affronter la pluie.

Shai Hulud Terror Shark Quasar Black Sheep 19 avril 2016

Les terrasses bondées en semaine, les premières manches retroussées le soir… qu'il est bon ce printemps pour mon premier concert dans une autre vie ! Parce que en ce moment c'est un peu marée basse et il m'est difficile d'aller loin en semaine. Alors, pourquoi bouder une affiche convenable et un peu décalée par rapport au style habituel du Black Sheep ?
Entre quelques Moshers, des copains du premier groupe et vu le style de la tête d'affiche, le public était assez jeune ce soir en moyenne, par rapport à ce qu'on voit ici d'habitude. Il est bon qu'arrivent des spectateurs nouveaux loin d'être blasés. N'étant pas venu pour Karma To Burn la veille je pris des avis, plutôt réservés.

Le jeune groupe Montpelliérain QUASAR évolue dans un Screamo au son Metal, ouvert à des influences HC New School voire Post. Si c'est donc assez lent et encore soucieux de respecter les codes d'un genre pas très courant par chez nous, la vraie originalité réside dans les textes en français généralement. Mais avec le chant crié, cela ça ne saute pas non plus aux oreilles. Le groupe n'était pas du tout intimidé avec un peu d'humour détendant le propos – et ça faisait du bien vu le style. Sur le premier long titre, un second chanteur est intervenu tandis que le bassiste récemment intégré plaça aussi plus tard quelques chœurs. Globalement ça jouait bien avec le bon son garanti d'Arbre à la console. Le set resta bref mais pas ennuyeux, ça bougeait déjà.

À l'origine TERROR SHARK était un projet redondant pour la blague, sans assurance pour l'avenir. Mais une rapide progression rend la chose plus sérieuse. S'il n'y a toujours pas de basse, l'arrivée d'un meilleur guitariste, au niveau du bon batteur améliore très sensiblement la performance. Et avec le son  plus propre qu'ailleurs typique du lieu, ce Crossover Thrash-HC-Grindy recrée avec bonheur l'underground d'il y a trente ans, M.O.D. ressuscité. Jérôme a pris de l'assurance au chant et se jeta dans le public à l'unisson d'une fosse bien déchaînée malgré l'exiguïté du lieu. Les riffs devenus enfin audibles et précis n'écrasent plus la batterie par un surmixage déséquilibré. Plusieurs fois les moshers sont montés faire des chœurs au micro sur des refrains simplissimes, il était donc prévisible que tout le monde y aille pour les premières mesures d'un jouissif "United Forces" prévisible mais emblématique. Si on n'aime pas ce que veut faire ce groupe, pas la peine de se dire fan des styles cités en influence ! Assurément un excellent set.

SHAI HULUD est un groupe pionnier, qui prétend se rattacher à la scène HC tout en employant un son léché et puissant totalement Metal, à l'instar de beaucoup d'autres Américains de la même génération (Sworn Enemy, Animosity par exemple). Si l'on parle de MetalCore aujourd'hui ils y sont pour quelque chose, eux qui jouaient dans cette humble et chère cave à l'instar de bien des suiveurs de qualité aléatoire… Après s'être calés ensemble sur le riff de "Fade to Black", ils ont balancé un set homogène, des morceaux dans le vent mais de la qualité propre aux précurseurs.

Les plans ne sont jamais délayés et la corde à vide évitée bien à propos. L'accordage aigu favorise ce mélange de hargne et d'émotion, rendu par de bons musiciens et un bon crieur. À l'américaine, ils ont fait des tonnes pour flatter le public, s'excusant trop lourdement de leur origine comme si nous étions au lendemain de l'invasion de l'Irak, invitant la spectatrice qui faisait des bulles de savon sur le côté à changer de côté, haranguant le public en permanence. D'ailleurs c'est l'un des guitaristes qui en faisait autant que le chanteur. Et la fosse a bien marché, c'était intense bien que pas pied au plancher… à part cette reprise incongrue de NOFX en fin de set qui m'a fait l'effet d'un furoncle sur un visage plutôt mignon jusque-là… Un dernier morceau m'a évité que ça me reste en arrière-goût, enfin pas de rappel bien sûr.

Au terme d'un concert sympathique et sans prétention comme il n'était pas trop tard ça laissait le temps de blaguer un peu.

Sick of It All TAF 3 mai 2016

Il y a deux jours on ressortait les manteaux et là on tenait à l'aise en manches courtes dans la cour de la Secret Place.  Pas de quoi troubler la belle masse de Coreux garnissant les lieux : cheveux ras (voire calvitie, encore mieux !), casquette et barbe court taillée, skinheads bougons et leurs sœurs aux vestes en jean et jupes kilt, tatouages envahissants et t-shirts de groupes ressemblant à ceux d'universités ou équipes de base-ball… pas de doute possible sur le programme ! L'affluence était supérieure au tirage habituel, et c'était logique car SOIA passe généralement dans de plus grandes salles. La longévité des New-Yorkais drainait aussi plusieurs générations. Il n'y avait qu'une seule première partie, cela laissait le temps de mater le merchandising, refaire le HC avec l'un ou l'autre…

Vraiment ce n'est pas habituel de voir des groupes russes, mais SIBERIAN MEAT GRINDER le fait regretter. Ils sont six et ont fessé une fosse complice qui se chauffait dès le premier larsen accord… Leur Crossover penche vers le HC mais laisse une large place au Punk dans les mélodies simples et chœurs peu poussés, et aux Thrash par les riffs et les excellents solos rapides à la Kirk Hammett ou Suicidal… Voir les deux chanteurs porter des masques me donnait un mauvais a priori mais ça n'enlevait rien non plus à une férocité digne de l'ours qui leur sert de mascotte. Un seul des chanteurs faisait les nombreuses harangues, sans doute parce qu'il maîtrisait un bon anglais. Il me semble qu'ils ont casés une reprise d'Agnostic Front et en tout cas ils ont accepté un rappel arraché par la ferveur du public. Du reste, le batteur semblait à peine fatigué. Ils sont encore à un premier album et quelques EP ; n'empêche que c'est surprenant de voir une formation qu'il faut bien qualifier d'exotique à ce niveau.


Après une pause longuette vu qu'il y avait le temps, SICK OF IT ALL est même arrivé en retard dans la salle après qu'on répéta l'intro trois fois ! Mais une fois sur scène ce fut l'urgence la plus pure ! Je n'ai pas vu grand-chose par-delà le chaos du mosh pit d'où jaillissaient les slammers dont les pieds frôlaient le plafond. Pas grave, je connaissais. D'autant que c'est une tournée d'anniversaire, qui se focalise sur les classiques mythiques du répertoire. Quand ça ne galope pas, les plans mid-tempo sont implacables, créant une intensité comparable au Slayer de la grande époque. À rebours de la tendance plus que jamais dominante, SOIA refuse de sonner Metal en se contentant à l'aise d'une seule guitare, produisant un son plus équilibré et rêche, le pur NYHC authentique et sans gonflette !

Lou Koller non plus ne se cache pas derrière des effets et n'écrase pas ses trois compères (qu'il présenta en fin de set sans se faire présenter lui-même ce qui en dit long sur l'esprit), il s'en tient à son empathie et à son expérience, organisant magistralement le braveheart en haranguant chaque côté tour à tour, cherchant comme à chaque fois les quelques rares novices qui ne les auraient jamais vus et reprenant à l'envi la seule expression française qu'il maîtrise comme tous les bons frontmen ("Meurci biaucou !"). C'est vers la fin de set qu'il fallut recourir aux chœurs du public sur les titres le nécessitant, manière crue et vraie qui s'achevait évidemment dans des "oï !" de rigueur.

Au terme de cinquante minutes éreintantes et sans rappel, on peut dire "venierunt, vedierunt, vicierunt"… Je considère depuis toujours que SOIA a quelque chose que les autres pontes du HC et même du NYHC n'ont pas, qui tient à ce qu'ils butent partout sans avoir à faire les gros bras bourrus, faisant vivre inlassablement la scène dans la pureté de ses racines sans pour autant hésiter à passer par de plus grosses structures pour mieux la diffuser, au lieu de discourir sur ce que doit être le HC, son intégrité et sa fraternité. Une leçon pour toutes les grandes gueules qui jalonnent son Histoire.

À tantôt pour de prochaines aventures sur place qui promettent d'être autant saignantes.

Crowbar TAF 12 mai 2016

Officiellement le Moshfest deuxième cuvée commençait ce soir en dépit de ce que la tête d'affiche ne colle pas du tout à cette définition. L'affluence était bonne dans la salle de la TAF malgré la concurrence de Plebeian Grandstand au Black Sheep ce même soir (dommage de ne pouvoir se dédoubler)… et la ténacité d'un paquet de gens à ne pas vouloir mettre les pieds ici pour de vieilles histoires d'il y a dix ans même quand les affiches leur correspondent parfaitement.


Quand j'arrivais les Marseillais d'xINQUISITIONx avaient déjà entamé leur set. Comme ils le disent, c'est clairement du FastCore à trois sans basse et au taquet. Le chanteur n'était pas du tout impressionné, avec sa gouaille et son pur accent. Bien que le style soit limité il était bien maîtrisé et apprécié par une assistance encore sur la réserve. Deux reprises finales de Crippled Fox puis Minor Threat collaient parfaitement bien sûr. Sans prétention, ça se reverra avec plaisir.

Pendant le premier interlude on pouvait compter une bonne demi-salle d'affluence, faire des retrouvailles bien au-delà de l'inattendu, et échanger des infos précieuses sur de prochains concerts parfois bien loin du programme de ce weekend.

Bien qu'ils n'aient pas l'air jeunots je ne connaissais pas P.O.R.C. (Putrefaction of Rotting Corpses) sur la scène française. Les Pontoisiens ont tapé violemment avec un Death-Grind propre, dominé par une batterie dure et puissante et un growl profond. Les titres sont assez aboutis. Avec leurs mines sombres voire menaçantes, leur communication resta inexistante. Et avec l'imagerie austère, noire et apparentée à un style Crust crado se dégageait du groupe cette crédibilité que donne une méchanceté ombrageuse, alliée à une aisance musicale rossant toute contestation. La fosse put prendre un bon échauffement pour le lendemain en se donnant déjà bien. En plus le set fut très court, même pas demi-heure, rapprochant la sensation d'un tabassage au coin d'une rue obscure.

CROWBAR est un bon exemple de victoire de la ténacité. Reconnus aujourd'hui comme l'un des pères du Sludge, il faut se rappeler comme on considérait avec circonspection le projet de Kirk Windstein et ses compères dans les années 90, comme du Doom égaré dans le bayou, demeurant pour jamais dans l'ombre d'un Down au succès incomparable…

Le fait est que maintenant, ces riffs massifs de diplodocus au groove sournois ont inspiré bien du monde. Et à présent ils triomphent enfin aussi devant un public conquis. L'original sous nos yeux conserve sinon une certaine avance, au moins un savoir-faire implacable qui a entraîné allègrement le public. Windstein s'employait à nous parler, mais dans sa barbe d'alcoolique qui lutte, avec l'accent redneck par-dessus, c'était ardu d'y capter quelque chose. C'est typiquement le taciturne pas méchant. Les accélérations du saurien au galop débouchant sur des plans ralentis étaient irrésistibles, et certaines qu'on voit peu aux concerts et encore moins pour ce genre de programme étaient bien à fond. C'était clairement mieux qu'en 2010 dans une salle plus grande en ouverture de Sepultura. Ici en tête d'affiche, on était entre fans ou connaisseurs, une vraie communion s'est établie pendant une heure.

La soirée se terminant assez tôt, cela laissait le temps de finir les conversations dans la cour fraîche en attendant le lendemain qui promettait de taper bien plus dur. D'ailleurs je vous laisse, j'y vais.

MoshFest premier soir 13 mai 2016

Retour à la Secret Place pour le vrai départ du Mosh Fest. Et c'est une double déception car Doom avait donc annoncé peu avant qu'ils ne viendraient pas pour une sombre histoire d'avion réservé à de mauvaises dates. Et, peut-être à cause de cela, le public n'était pas au rendez-vous ce soir. Sans que ce soit le désert l'affluence était nettement en dessous de l'an dernier et de ce qu'on voit quand de gros groupes extrêmes passent en ces lieux. Il y avait les vrais enragés de concerts du quartier et des fans venaient de loin, pour quelques dizaines seulement de motivés. Même AC/DC à Marseille a formé une dure concurrence…
Tous les groupes avaient un peu de merch'. On se demande pourquoi, le flipper qui occupe normalement un coin de la salle avait été déplacé dehors…

Et pourtant ça valait le coup d'arriver à l'heure pour avoir peut-être le meilleur avec TREPAN'DEAD. Les deux chanteurs (le chauve et le chevelu) ont une pêche pas possible, les riffs sont diablement efficaces et la batterie massacrait tout ce qui bougeait. Et Dieu sait que ça bouléguait avec une fosse à fond dès le départ, de circle-pit faisant reculer les spectateurs passifs en pogo déchaîné avec un Vinz' survolté avec ses deux boudins ! Musicalement, cette agressivité m'a fait penser à Blockheads, pour ce Grind ouvert à d'autres inspirations digérées comme le Punk pour le côté révolté, le Brutal Death pour quelques plans écrasants selon les moments… et la basse assurait un certain groove vieille école absolument nécessaire à mon sens pour ce genre de musique. Au moins pour les présents, ce fest démarrait d'entrée au plus haut du style.

Je n'avais encore jamais vu les cousins Toulousains de NOLENTIA. À trois, comme chacun sait, ils font un Grind plus original mais pas plus mou ni abâtardi. Le mixage franchement différent, plus compressé fait valoir la facette Sludge, sale, Noisy, revendiquée par le groupe. Sans être du tout D-Beat, la rythmique est plus Rock aussi, mais une comparaison avec Rotten Sound me paraît erronée en dépit d'une indéniable connexion avec le Death n' Roll Suédois car Nolentia a plus de personnalité. Sans retomber lourdement (ça, c'était plutôt les slammers trop pressés, à qui l'un ou l'autre faisait le marchepied avec son dos) la fosse s'est un peu moins donnée, le style s'y prêtant légèrement moins.

Le temps venait enfin d'ouvrir les frontières avec les Allemands d'ENTRAILS MASSACRE, trio au look un peu décalé, institution ancienne dans un pays pas spécialement connu pour son GrindCore. Le batteur parlant assez bien français il s'est chargé de communiquer, là où le chanteur se contentait de "mercimerci". Avec un placement plus classique pour le style, déjanté aux entournures et sonnant moins grave (tout restant relatif…), ils ont ramené le pit au niveau antérieur, avec empilades sur scène sous la protection d'un service d'ordre complice, paquito digne de la feria qui se déroule un peu plus loin et tout ce qui va avant. Je me serais attendu à une facette Gore qui n'est pas venue, elle aurait été superflue parce que le groupe n'a rien à prouver. Une vieille reprise de Napalm en fin de set était en ce sens un pur plaisir anecdotique.

Retour dans le nord de la France avec les fêlés d'UNSU et leur Grind pur et bien bourrin (comment ça je me répète ?!?). Enfin, il y a quelques traces de Death dedans comme au début de leur carrière, et eux aussi ont compris que la touche de groove est essentielle pour que ça marche, plus encore que des variations du chant qui sont néanmoins bien présentes. L'activité de la fosse atteint un nouveau sommet car les chefs de meute pouvaient se permettre d'envahir la scène en taquinant tel ou tel en pleine action, avec les boudins c'était encore mieux. Ils ont eu un mot pour l'orga' du fest "qui n'est pas moche" (hihihohohaha), le chanteur haranguant l'assistance comme si besoin était. Ils ont (un)su me reprendre alors que la fatigue accumulée d'une semaine stressante par ailleurs était en train de me gagner sournoisement. C'est taillé pour le live.

Enfin faute que les autres soient là, il revenait aux Néerlandais de FUBAR d'achever les moshers et la soirée avec son style un peu différent, plus musical avec une vaste ouverture vers le Powerviolence qu'on voit moins en France. Ils se permettaient donc des plans ralentis usant de riffs à contre-emploi, un accordage de guitare différent, un chant moins guttural. C'était parfait pour se finir, sans pour autant perdre beaucoup en brutalité. Communiquant moins, le chanteur s'est fait enlever néanmoins dans le pit alors qu'il ne s'y attendait pas trop visiblement.

Quasiment tout le plateau de ce soir allait jouer à Toulouse le lendemain. Cette ambiance fraternelle restera incomprise de tous ceux qui n'arrivent pas à passer le déferlement de colère par lequel s'exprime le GrindCore. Espérons que la dernière soirée du MoshFest aura été plus populaire, il le mériterait d'autant que de prochaines éditions sont incertaines. Merci Ju' pour la chartreuse !

New Order Sonar Festival Barcelone 18 juin 2016

Trahissant toutes mes patries, non seulement je quittai la France au moment du festival Metal majeur, mais en plus c'était pour faire une soirée du Sonar, le rassemblement culminant de l'Electro qui se tient chaque année à Barcelone avec une audience planétaire. Mais je ne voulais vraiment pas crever sans avoir vu New Order au moins une fois, l'avenir étant toujours incertain pour un aussi vieux groupe qui a déjà connu de longues périodes d'arrêt. Mes empêchements lors des dates françaises de l'automne dernier et en 2012 ont fait que dès que j'ai vu que j'étais libre pour cette date j'ai organisé, et maintenu quand des collègues ont décommandé. Sachant que chaque matin à peu près 1% de la population Barcelonaise revêt un t-shirt à l'effigie d'Unknown Pleasures, connaissant aussi les liens de ce groupe avec Ibiza toute proche, l'importance de l'Electro dans cette ville et de ce groupe dans l'Electro, cet événement différent de nos soirées velues plus habituelles promettait d'être une expérience intéressante.

Les ex Joy-Division étaient l'une des têtes d'affiche du dernier soir du festival qui commence par un set en journée en ville, à Montjuic. Le "Sonar de noche" se tient dans le vaste parc des expositions de la proche banlieue sud-ouest, à portée de métro. Mais craignant (exagérément en fin de compte) la grève partielle des transports qui sévissait, je suis arrivé pour l'ouverture du site. La masse des festivaliers qui font le festival entier sur trois jours ne s'était pas encore ramenée depuis le "Sonar de dia".

C'est clairement très bien organisé. Le bracelet pass que l'on vous scelle au poignet en entrant sert de porte-monnaie virtuel que l'on va charger à plusieurs postes à nombreuses entrées, et vider en partant pour récupérer son cash. Avec cela vous réglez tout, y compris le rare merchandising que quelques groupes ont ramené. Et les queues ne sont jamais longues ni pour boire, ni aux divers food trucks... peut-être aux cagadous des filles, si, bien sûr.

Parmi les quatre scènes disponibles, NO était programmé sur la première aux entrées, et en deuxième position du programme. Je me suis donc assez vite placé vers le devant et au milieu pendant le set du DJ chargé de mettre dans le bain. Et je fis très bien car le vaste espace fut vite bondé quand les hordes débarquèrent. UNDO était pour moi un pur inconnu qui a balancé un mix assez minimaliste et versant nettement vers le monophonique, bien monté et influencé par la New Wave en général. J'ai apprécié le remix sobre de "Behind the Wheel", en bon fan de Depeche Mode.

Pendant que l'on changeait le plateau en un clin d'œil et que les écrans affichent dans la pénombre bruissant d'impatience le nom de NEW ORDER, on se souvenait qu'ils ont déjà honoré le Sonar depuis l'actuelle reformation. Vue l'orientation du dernier album dont le groupe assure encore la promotion, et la thématique purement Electro du festival, il fallait s'attendre à un set privilégiant nettement les titres récents, les vieux classiques les plus Disco et très peu de Joy Division. C'est ce qui se passa. Déjà, voir une batterie et des guitares sur cette scène devait être considéré comme un de ces signes d'ouverture et d'expérimentation, d'un point de vue Electro, dont ce festival se prévaut.
Après la longue intro wagnérienne de l'Or du Rhin déjà entendue, scandaleusement prétentieuse pour une entrée en scène, rappelant que l'on aime aussi NO parce que c'est souvent n'importe quoi, les choses sérieuses attaquaient avec une brillante version énergique de "Singularity", titre dansant et inspiré venant de "Music Complete", qui prenait une saveur profonde et tragique avec la projection de son clip fait d'images antiques de la scène Punk de Berlin-Ouest et de répression policière. Les bons classiques alternés avec les titres récents montraient que le Franco-Anglais Tom Chapman était l'homme qu'il fallait pour substituer Hookie à la basse, quoique son jeu soit plus tendu. Phil Cunningham ne remplace personne mais sert à tout doubler sur scène aussi : tantôt la guitare rythmique, tantôt les synthés, parfois les deux ensemble dans un même morceau (mais pas en même temps quand même), ou la batterie électronique. L'intensité des trois premiers titres, tous appuyés par la projection de leurs clips officiels respectifs, laissa place à la Disco mélancolique et slow de la première exhumation, "Your Silent Face" avec sa ritournelle douceâtre au Melodica, dont le joli clip très sobre et atmosphérique rappelait les noms du line-up actuel, comme un règlement de comptes en douceur…

Puis Bernie laissa une première fois la guitare pour chanter "Tutti Frutti" dont le style Italo Disco s'enchaînait si bien, avec son clip rose rappelant les (pires) heures de la période Ibizenca. C'est le NO qui me fait marrer plus que m'agacer. L'air de rien Sumner dirigeait autoritairement le mixage et fit baisser à plusieurs reprises les volumes des deux membres récents. Visiblement assez heureux d'être de retour ici, il limita globalement sa communication à des remerciements bilingues, son chant de fausset étant à peine marqué par l'âge et une vie d'excès. Stephen Morris, toujours voûté derrière sa batterie, était peu visible sauf quand il se levait pour utiliser sa batterie électronique. À part ses lunettes, il ne semble pas usé par le temps. L'intro se révélant peu à peu et les projections abstraites annonçant "Bizarre Love Triangle" entraînèrent l'hystérie du public Catalan et d'ailleurs, la folie collective se déchaînant tout au long du morceau, que je trouve depuis toujours hilarant là où beaucoup le trouvent génial (mon sentiment n'étant pas incompatible avec le leur). Le morceau-titre de l'avant-dernier album était hélas ensuite resservi dans cette version Electro appauvrie qui n'enchante par contre personne, et laissa retomber l'excitation malgré l'abus de multicolore cache-misère. C'est d'autant plus dommage que l'original Rock est franchement pas mal. Elle était effacée par l'ultime extrait du nouvel album, au clip mélangeant Star Wars et Kraftwerk pour un titre typé mais redoutable et fort bien accueilli encore.

Le temps étant très entamé, restait une dernière ligne droite de vieux classiques intouchables des Dancefloors. Pour le premier Bernie venant assister Gillian Gilbert sur son synthé Roland qu'elle pianotait en souriant depuis le début, toujours discrète bien qu'elle soit placée bien en avant sur son côté… il en profita pour la coller de telle manière que si j'avais été Stephen Morris, j'aurais quitté ma batterie pour te lui coller un pain dans la tronche !!! Suivit l'intro "de salope" irrésistible collée depuis quelques années au monstrueux "True Faith", avec des images reprenant des fragments du clip original mythique et démesuré, largement réarrangé dans un fatras de formes abstraites, option reprise plus tard au premier rappel. Enfin le set s'achevait avec la Disco à guitares rudimentaire de "Temptation", le titre qui impulsa la construction de l'identité propre de NO, largement délayé et repris par le public auquel Sumner tendit volontiers le micro.

Après un faux départ qui ne trompait personne au bout d'une heure vingt, le beat de "Blue Monday" fit exploser dans le noir une clameur générale, et cela tourna à la célébration du tube intergalactique sans qui ce festival n'existerait peut-être même pas. Et enfin, enfin vint l'attendu final habituel, unique évocation de "leur premier groupe", certainement le moment le plus Rock de tous ces trois jours, lui aussi repris en pleine communion sous de vieilles photos dont l'une particulièrement iconique de Ian Curtis… certains critiqueront l'exploitation morbide d'une figure dont la légende a déformé apparemment ce qu'il était vraiment. Sauf que ceux qui jouaient en-dessous étaient ses amis et pas des vendeurs de t-shirts et posters. À leur place je ferais sans doute pareil. Par contre, je ne crois pas une seconde Gillian Gilbert quand lors des saluts finaux, elle fit mine qu'ils allaient se coucher maintenant...

Malgré une certaine joie de l'avoir fait il faut reconnaître que NO est hélas pratiquement redevenu ce groupe Disco-Rock à la mode qui tournait largement le dos à un certain passé. La setlist était perfectible, mais je me doutais avant de venir que passeraient à la trappe tant les bons titres Rock de "Music Complete" que d'autres vieux classiques de cette autre facette du groupe. Bah, je sais que pour de longs sets avec beaucoup de Joy Division et des raretés de New Order, il y a Peter Hook et son groupe.

Set list : Intro "l'Or du Rhin"/ Singularity/ Crystal/ Restless/ Your Silent Face/ Tutti Frutti/ Bizarre Love Triangle/ Waiting for the Siren's Call (rmx)/ Plastic/ The Perfect Kiss/ True Faith/ Temptation.
Rappel : Blue Monday/ Love will Tear Us Apart.

Bien sûr je suis resté encore une bonne partie de la nuit sur place. C'est vraiment un autre univers plus superficiel, où les t-shirts de groupe sont rarissimes (à part justement une poignée de décalés avec des t-shirts de Mötörhead ou Napalm Death), beaucoup de gens vont d'un set à l'autre et sont surtout là pour faire la fête en bande. Des passionnés arrivent d'Amérique ou de bien d'autres pays d'Europe, teufeurs ou passionnés (une distinction stricte étant très exagérée en pratique, à bien y regarder). Il y a apparemment aussi un grand nombre de Barcelonais qui sont là par principe, souvent seuls d'ailleurs, parce que c'est l'un des événements de l'année où il faut être et où on va pouvoir draguer ou retrouver des connaissances de toute façon… Et le fait est que la qualité de l'organisation, encore une fois, dissuade de partir. Papillonnant moi aussi d'une scène à une autre, je dois dire que j'avais peu d'intérêt pour le marathon nocturne de Laurent Garnier ou Fatboy Slim, et que des sets lents et plats sur des vidéos de chatons me passent largement au-dessus du cerveau… Et malgré quelques plans sympas glanés ici ou là pour faire durer j'en suis sorti lentement pour retourner au métro dont le service continu était bien assuré. Pas de gâchis donc.

J'ai été trop long mais au-delà de passer un week-end de plus dans la cité comtale pour voir un groupe qui a fait l'histoire de la musique, c'était une petite expérience pour moi qui fais peu de fests, et encore moins d'Electro. Nous reviendrons bientôt pour des affiches mieux conformes à ce qui nous fédère, et aussi à Barcelone pour un autre groupe légendaire dans quelque temps…

Skeletal Remains Zoldier Noiz TAF 23 juin 2016

Pour purger et expier nos errances, ce retour aux fondements était salutaire. Le groupe d'ouverture de chez nous achevait sa tournée européenne, et la tête d'affiche est arrivée voici peu pour une tournée d'été en Europe qui sillonne la France où vous avez pu les voir notamment au HellFest. Bien évidemment, il fallait se contenter de la quarantaine de spectateurs dont la présence était prévisible à l'avance connaissant les goûts de chacun… Ce qui promettait d'être agréable dans le cadre de la Secret Place l'été, assez de place pour bien y voir et assez de monde pour qu'il y ait un peu de pagaille dans la fosse.

Le style de ZOLDIER NOIZ ne variera jamais et c'est bien ce qu'on aime : les baskets à languette plantés dans le très vieux Thrash à l'Allemande, voire Hellhammer, Possessed ou Impaled Nazarene ou les premiers Voïvod. L'air de rien le trio existe depuis bien quinze ans malgré les changements. Les vocaux réverbérés sous-mixés donnent un cachet glacial et Black-Punk antique, un titre étant beuglé par le bassiste. Bien qu'usé par la tournée le trio a délivré un set brutal au moins dans le rendu sonore, porté par quelque liqueur germanique, et une interprétation plus que correcte : s'ils voulaient ils pourraient tout à fait jouer ensemble des styles plus complexes. Et la rigueur d'interprétation bénéficie à l'impact, même en forme moyenne. Devant les copains, une communication naturelle tempérait la furie crade qui déboulait des enceintes.

Depuis le premier passage des Latinos californiens de SKELETAL REMAINS début 2015 en cette salle (ils y ont fait allusion), je suis devenu fan. Et sur ce court délai le groupe a franchement progressé sur la confiance sans perdre en férocité. Leur Death Thrash old-school reste très Américain et reprend le flambeau d'Obituary, des vieux Death, de Sepultura, d'Incubus sans tomber dans le pastiche bigot à la Gruesome. Comme l'autre fois le guitariste chanteur reste sur son côté au lieu d'occuper le centre, laissé au bassiste qui assurait des chœurs. En live le hurlement s'apparente plus à du Drunen qu'à du Tardy, pourtant, détail que je considérais comme purement fortuit jusqu'à la fin (vous comprendrez). La fosse s'est lâchée très vite sur ce Death assez rapide, qui sonne maintenant bien trop gras pour que la tentation de les rapprocher du revival Thrash plane encore sous le bas plafond de la TAF raclé par les slammers. La différence entre les titres verts du premier album et ceux plus travaillés second s'estompait à l'épreuve du Live, le style restant fondamentalement le même de l'un à l'autre.

Le groupe a gagné aussi en chaleur, communiquant mieux et demandant très simplement qu'on leur décapsule quelques bières. L'expérience prise en peu de temps semble partie pour nous taper encore plus fort et sans effet de surprise. La batterie tapait fort et vite (le mixage y aide), le jeu des guitares bavait comme il convient pour le live sans jamais déraper, la présence d'une seconde gratte faisant du jeune squelette une vraie masse qui défouraillait autoritairement une assistance de connaisseurs.
Un rappel étant vertement demandé, ils ont envoyé une reprise de Pestilence que j'ai eu du mal à reconnaître faute de bien connaître cette vieille légende. C'était un choix adroit de reprendre un morceau d'un style très apparenté mais tout de même distinct, hors de leurs inspirations évidentes.

Le genre de petits concerts à 5 pions que j'apprécie à fond ! J'aurais bien pris un t-shirt au merch' mais aucun ne m'a plu ! Au prochain tour, sans doute.

mardi 28 juin 2016

ouverture

Après avoir longtemps contribué au forum du webzine Metal francophone VS Webzine, notamment par des lives reports racontant les concerts auxquels j'assistais, j'ai décidé de poursuivre ces publications une fois que cet excellent site a cessé son activité.

Vous trouverez donc ici mes reports de concerts, dans le même esprit pour ceux qui m'ont connu sur VS. Il s'agit essentiellement de concerts Metal, mais aussi parfois Noise, Goth-Rock, Electro... s'étant déroulés généralement dans le Midi de la France, ma région.

Disposant d'une base remontant à presque douze ans de concerts, je compte publier aussi à mesure mes anciens reports des années passées, auparavant disponibles sur le forum de VS (et pour les plus anciens disparus avec les mises à jour). Et je me réserve le droit de parler éventuellement d'un album récemment sorti...

À bientôt donc,

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