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jeudi 17 octobre 2019

Dopethrone Wormsand Black Sheep Montpellier 7 septembre 2019

La reprise aura été précoce, et chargée de nostalgie. Ces "Cosmic Cactus Sessions" reconnectent le Black Sheep avec l'histoire profonde de la scène locale, les temps où les plus gros groupes de Stoner, Sludge et HC Noisy s'arrêtaient toujours par chez nous pour des cachets dérisoires, soit dans même cette salle, qui appartenait alors à un restaurant, soit dans une autre plus haut en ville à deux pas de là mais aujourd'hui fermée. Cet ensemencement a largement contribué à inspirer plusieurs groupes locaux, qui tournent aujourd'hui dans l'Europe entière. Le programme très homogène de ce soir, même si le prix a un peu augmenté, replongeait pleinement dans cette tradition.
J'avais lu les récits de mes collègues qui avaient vu la tête d'affiche au cours de l'été, mais j'étais décidé de toute manière avant. Et pour une fois qu'il n'y avait pas de première partie locale, le public était néanmoins fourni pour la petite salle, brassant les vieux habitués des premières heures, des plus jeunes et des rencontres inattendues.

Après une intro sobre, glacée et un poil longuette, WORMSAND balança de gros riffs Sabbathiens accompagnés des pas dinosauresques du bassiste, à la Gojira. Ce trio apparemment féru de matériel Gibson, Orange et pédales en masse évolue dans un terrain peu original mais très maîtrisé et habité avec sincérité, un Sludge Doom au groove puissant aux vocaux partagés entre les deux membres debout, et bien réverbérés. L'assistance avertie se laissa immerger dans ces morceaux assez directs dans le style, sombres, lourds mais entraînants. La recette éprouvée convenait à ce public insatiable en la matière. Tout au plus, le dernier titre mieux élaboré que les précédents perdait quelque peu en impact à mon avis. Malgré la durée inattendue d'un set qui approchait déjà l'heure  de jeu, les Mentonasques ajoutèrent un rappel après un bref flottement dans la petite cave bien réchauffée. Vu que le répertoire officiel se réduit à un EP aux titres drôlatiques ("Michel Sardoom" !), il y a certainement eu des inédits dans le tas. Wormsand est en tout cas plus qu'un potentiel, ils s'imposent déjà là.

Remonter au bar à la mi-temps pour prendre de la bière de marque est un exercice habituel en ces lieux, mais il n'aurait pas fallu traîner jusqu'au dernier moment pour redescendre car il ne restait que les derniers rangs, d'où l'on ne peut voir grand-chose quand il y a du monde. Sans s'attarder sur les odeurs suspectes, la qualité du matériel sonore de ce cher lieu compense heureusement par l'oreille ce que l'œil ne peut percevoir. Et DOPETHRONE sonnait bien différemment de sa première partie. Le Stoner Sludge des Québécois est en effet clairement plus marqué par le Punk-Rock, des traces de Mötörhead qui ne se limitent pas à la dégaine du batteur. C'est une autre manière de groover, où la basse se distingue mieux aux côtés d'une guitare accrocheuse mais pas écrasante. La guitare s'offre de temps en temps un solo qui aère et tend une ambiance déjà bien enlevée. Las, un pépin à la batterie obligea le batteur à s'éclipser quelques instants en coulisses de l'autre côté de la salle, avant de revenir conclure prestement avec son matériel réparé l'improvisation ébauchée par ses compères en attendant.
La chanteuse ne laisse pas indifférente avec ses tatouages débordants sur tout son minois, sa performance appliquée mais relâchée. Son timbre n'est pas écrasant mais prend sa place dans une formule taillée pour une efficacité de l'ensemble assez inattendue par rapport à mes souvenirs d'audition des albums il y a quelques années. Bien que fraîchement arrivée dans le collectif, sa volubilité attestait de sa parfaite assimilation. Par contre je reste plus agacé par la communication du guitariste cofondateur qui mélangeait ses propos à moitié d'anglais pour s'adresser à un public francophone comme lui. Je repensai aux ricanements des Québécois de l'intérieur sur ces Montréalais qui parlent anglais même quand ils sont entre eux. Bref. Son enthousiasme au headbang l'amena, à la suite de bien d'autres artistes avant lui, à coincer de temps à autre un dreadlock dans les échardes de la poutre passant bas au-dessus de sa tête. Le bassiste, plus discret en paroles mais autant agité, était pour beaucoup dans la réussite du set par son jeu précis au bout de ses bras pourtant bien maigrelets ! Le set fut à peine plus long que pour la première partie, mais il restait clairement plus endiablé.
Rassasiés de ce Metal resté savoureusement scotché en-deçà de l'an 1980, nous n'avons cependant pas traînés pour aller poursuivre la soirée dans un autre quartier, entre amis qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps.

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