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jeudi 28 juillet 2016

Obituary Grave Pathology TAF Saint Jean de Védas 20 avril 2011

Et c'est reparti pour du Death Metal en ce charmant printemps… Obituary est l'un des groupes qui m'a fait aimer le Metal extrême, mais j'avais peur quand même vu les extraits live des dernières années (alors que le concert de Toulouse en 2006 était encore très bien) et la qualité dangereusement déclinante des albums depuis la reformation. Au point que je me demandais s'il y aurait un peu de monde. Avec ça, Obituary n'était pas revenu depuis 1997 à Montpellier (à Victoire 2 toute proche, avec Uncut – les futurs Eyeless – en ouverture). Mais le public et la scène a tellement changé depuis… Quelle angoisse !

La Secret Place a l'avantage d'être située sur la route de mon cabinet, j'ai dîné sur place, me suis changé et en avant. Première bonne surprise, la foule est là !  Dans le patio doucement rafraîchi, il y a même des rencontres parfaitement improbables en plus des habitués, plus un bon quota de fans venus de loin. Sur une table, Ralph Santolla consultait paisiblement Facebook dans les dernières lueurs du jour. La salle est presque pleine d'une assemblée motivée au taquet, beaucoup comme moi portaient des t-shirts à la gloire des Floridiens. Pour la première fois, on voyait des plaques métalliques basses étaient installées pour séparer discrètement mais clairement la scène du reste… on sait qu'Obie n'aime pas le stage diving.

PATHOLOGY déblaya le terrain avec comme handicap un son épouvantable. La guitare sonnait moisie, la batterie était bien trop poussée et les gruiks faiblards. Mais le quintet ne s'est pas démonté avec un style distinct des deux autres groupes. Ils font encore assez jeunes malgré leurs états de service dans des groupes déjà connus. Leur Death Brutal m'a fait penser à un Dying Fetus plus brutal, à Deeds of Flesh, à Disgorge (US) et Cattle Decapitation logiquement (un des membres y est passé). Tous les riffs étaient déjà vingt fois entendus mais le groupe a l'avantage de ne pas être statique du tout. L'assistance a donc très bien réagi à un set bien court mais efficace, porté par des harangues mal compréhensibles tant le son était mauvais. Si d'un côté on se disait que les groupes français de la semaine dernière sont clairement meilleurs que ce qu'on avait sous les yeux, de l'autre c'était potable et digne d'une seconde chance à l'écoute.

Un coup à Toulouse, un coup à Aix il y a cinq mois à peine, GRAVE passe tous les ans par nos contrées maintenant et ça devait bien finir par s'arrêter un jour au Clapas. Leur Death Mid-Tempo au son purement suédois est bien installé dans le paysage après vingt ans d'acharnement à tourner, et cela allait parfaitement avec la tête d'affiche. Après une brève intro, le public a pu se lâcher déjà copieusement. Car pour la majorité des gens qui ne passent pas leur vie à sillonner le Midi à faire tous les concerts, Grave restait un classique inédit. Cet enthousiasme communicatif m'a aidé à ne pas faire mon blasé et je me suis déjà pas mal dégourdi sur un répertoire pas génial mais efficace et bien typé. Les autres fois, Grave n'avait pas eu un public aussi chaud.
Le grain suédois des guitares faisait oublier que le son était presque aussi mauvais que pour Pathology, sachant que sur album, Grave est déjà peu exigeant. Le chant était même inaudible au tout début du set. Malgré une paire de petits pains sur un répertoire pourtant peu difficile, le groupe s'imposa sans difficulté en terrain favorable. Les titres ont alterné selon les albums mais il n'y avait aucune différence sensible, même si la set list avait évolué depuis l'automne dernier : certains titres avaient permuté et le temps de jeu était rallongé à trois quarts d'heure (c'est l'avantage de tourner à trois plutôt qu'à quatre ou cinq). Le public fit les chœurs sur le premier riff de "You'll never See" et la fosse est restée bouillante jusqu'à l'incontournable "Into the Grave" en final. Globalement c'était le meilleur set de Grave que j'ai vu à ce jour, avec l'aide du public.


Suivit un intermède longuet qui nous mena tard et provoqua quelques réclamations. Les balances enfin faites, OBITUARY pulvérisa tous les doutes avec un son enfin impeccable, propret et puissant, LEUR son floridien si reconnaissable. Le premier titre instrumental permet de mettre les gens dans le bain puis de tout détruire avec un enchaînement mortel pour la première moitié du set : "Redneck Stomp – On the Floor – Chopped in Half – Turned Inside Out – Dying – The End Complete – Threatening Skies – By the Light". Avec ça, le public était à fond et la fosse devenait un cratère bouillonnant où les slammers (et une slammeuse !) surnagent et coulent brutalement (on a eu mal pour quelques-uns et on en a aidé d'autres). Je n'ai jamais changé de position en bordure de fosse, et pourtant mes voisins changeaient tout le temps d'un instant sur l'autre ! Soit dit en passant, Obituary s'est donc décidé à enfin rejouer des titres de son mythique troisième album.

À la place des solos d'Allen West que tout fan connaît par cœur après des années d'écoute de ces classiques, Ralph Santolla pose des envolées originales et certainement à moitié improvisées. Pour ma part je trouve qu'ils peuvent coller même si on apprécierait de retrouver les fondamentaux dans leur perfection d'origine. D'ailleurs le père Ralph est moins stone que lorsqu'il était avec Deicide il y a quatre ans (peut-être parce que quand on est catholique convaincu c'est plus facile d'être avec les Tardy que chez Benton). John Tardy a peu perdu avec le temps, qu'il s'agisse des cheveux ou de son chant. C'est un fort argument car à travers lui c'est l'Obituary éternel qui est toujours bien là. On a pu mieux encore profiter de lui car il montait sur les petites grilles pour dominer des épaules le public. Il est charismatique à sa manière, le bougre, avec ses harangues et son timbre inégalable ; il a même scandé des chœurs. Trevor Peres a doublé de volume depuis les photos d'époque ça fait peine à revoir, Don Tardy a été sans faute même si maintenant il ne s'offre plus de solos intermédiaires. Enfin Terry Butler n'a pas eu à se mettre spécialement en valeur pour remplacer Frank Watkins parti récemment vers Gorgoroth ; mais lui aussi est une figure historique de la scène. Nous étions de plain-pied dans la légende du Death Floridien ce soir…

Le set était conçu à l'inverse du schéma habituel puisque en seconde moitié ce sont des titres récents qui ont été joués. L'ambiance retombait lentement malgré quelques accélérations et quelques gueules cassées s'extrayaient du magma humain devant… Enfin vint le traditionnel "Slowly we Rot" pour clôturer le set. Ça paraissait un peu court sur le moment car le premier album était réduit à cela et que le quatrième passait totalement à la trappe. Mais si le groupe tient à défendre ses dernières productions à leur détriment, on n'y pouvait rien. Au moins, la première partie du set était une anthologie inoubliable et terrassante ; en cette Semaine Sainte, la messe était déjà dite.

Nous reviendrons d'ailleurs très vite puisqu'il y a encore du Death Metal et Sybreed la semaine prochaine.

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