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mercredi 31 août 2016

Depeche Mode Motor Carcassonne 6 juillet 2009

La plus folle semaine de concerts que j'ai jamais vécu commençait donc dès ce lundi avec l'ouverture du festival de Carcassonne. Pas de problème pour rallier sans bouchons la ville chère à Viollet-Le Duc, en passant par la charmante route du Minervois plutôt que par l'autoroute. Pas de souci non plus pour garer au plus près quand on connaît les ruses. Le spectacle n'avait pas lieu dans le cadre prestigieux de l'amphithéâtre de la Cité médiévale mais dans celui, plus commode, de la place Gambetta en bas dans le Bourg (la ville "normale" de l'autre côté de l'Aude, juste à l'entrée du pont). Toutes les portes des maisons étaient placardées du rappel à leurs habitants qu'il était interdit de filmer ! Quelques-uns s'étaient quand même installés pour regarder et même un certain nombre massés en haut d'un toit ! Mais comme il restait un peu de temps, on en a profité pour entrer dans une des brasseries de la place (avec "Violator" à fond en sono) pour se désaltérer puis vite aller s'installer au mieux, sachant que je n'avais pu me caser qu'en deuxième série, vers le fond, avec les pauvres et les moins motivés. L'air était très lourd.

Pendant que les gens affluaient, il a fallu subir MOTOR. Cet obscur duo nous a infligé en première partie une Techno basée sur un seul rythme, deux notes, trois effets et quelques vocaux distordus. Une mini-batterie, une petite console et un micro y suffisaient largement. Pendant plus d'une demi-heure, c'était agaçant. Oh certes, ils se sont bougés pour nous chauffer et ça a semblé marcher un peu vers le devant.
S'était finalement formée une foule nombreuse plutôt trentenaire et quadragénaire comme d'habitude, d'où surgissaient quelques têtes connues voire de métalleux identifiables comme souvent avec DM, beaucoup de t-shirts à la gloire du groupe mais aussi d'autres projets Electro et même de KMFDM (cocasse quand on connaît la blague sur la prétendue signification de ces initiales !). Et c'est alors que le ciel, couvert depuis un moment, a ouvert les vannes et pas qu'un peu. Rien à faire si ce n'est se mouiller en silence, quand d'autres avaient des parapluies ou des k-way et que les VIP mettaient leurs chaises sur la tête, et faire des blagues sur une possible annulation pour conjurer le malheur alors que la douche ne cessait pas. En plus, alors que le set avait commencé en avance sur d'autres dates et malgré les appels d'une foule ruisselante, rien n'arriva jusqu'à 21 h 25, quand l'énorme boule surplombant la scène conçue par Anton Corbijn afficha le logo et déclencha une première acclamation.

Mais comme Dieu existe, le déluge cessa lorsque DEPECHE MODE apparut cinq minutes après – David en dernier avec son habituelle révérence au centre, dans une avant-scène détrempée.
Le set commença par "In Chains", une entame un peu difficile avec un chant à moitié mâché et une animation bizarre (deux visages évoluant sur fond rose et cette fille qui marche projetée sur la boule toute rouge en haut). Mon placement lointain a peut-être accentué cette impression cependant le son était moins fin que sur l'album, mais plus Rock avec de grosses basses et la batterie de Christian Eigner bien présente – lui et Pete Giordeno mériteraient vingt fois d'être intégrés officiellement depuis le temps. Cette impression s'oublia rapidement dès "Wrong" joué en suivant, single avec lequel le choix des couleurs saturées s'annonçait définitif pour l'illustration, si importante chez Depeche Mode… et bien pratique pour suivre depuis le fond quand le flot mouvant des têtes l'empêchait.
En troisième position, "Walking in my Shoes" a vraiment lancé le public, avec son beau clip renouvelé (un corbeau vient se poser sur un piquet au bord d'une dune, alors qu'un œil ouvert et mobile façon Sauron est projeté sur la boule centrale). Alors qu'on en était au contrepoint final de ce titre inusable, grosse frayeur ! Le son fut coupé sur toute la place pendant quelques secondes ! Heureusement, il n'y a pas eu de réitération.
"A Question of Time" (version album) aussi reste un grand classique de tournée, réarrangé cette fois de manière à faire encore plus Rock par sa ritournelle devenue riff… et Dave de plus en plus lâché prenant en main son organe sur la caméra en contre-plongée devant une foule aussitôt en délire ! Vêtu du même gilet que pour la tournée de 2006, il tenait une forme incroyable pour quelqu'un qui sort d'opération imprévue et nous a fait ses numéros habituels avec le pied de micro, bête de scène increvable qui n'omit pas non plus de nous tendre ledit micro sur quelques refrains.
"It's no Good" s'intercala dans une version lourde, plus sèche mais cohérente avec l'esprit du nouvel album, rehaussé d'un petit effet en final qui le modifiait un peu plus. Mais c'était carrément la divine surprise quand montèrent les premières notes de "Fly on the Windscreen", à peine retouché pour garder sa froide rythmique, pour des fans aux anges (la plus forte réaction de la bande de filles hystériques mais connaissant bien les morceaux sur ma droite…).
Comme toujours, Martin Gore assura un petit break de deux titres avec notamment un "Home" très touchant, accompagné seulement par Giordeno au piano, montrant la splendeur d'un des plus beaux titres de DM même débarrassé de tout son apparat symphonique d'origine. Les applaudissements ponctuant ses silences augmentèrent à la fin de ce petit moment d'enchantement alors qu'une partie du public entonnait l'air du final original du morceau ; il s'est alors permis de nous faire un peu prolonger cet instant en dirigeant des bras ce chœur improvisé.
Étonnamment, "Peace" fut agrémenté d'un clip tranchant par son réalisme, reprenant des scènes de festival hippie, de manifestations anti-guerre chargées par des polices du monde entier, ou de démonstrations militaires aériennes et de défilés, la boule symbolisant une horloge. C'était comme un petit retour aux thèmes politiques de naguère. Illustré d'un poème mystique tapé à mesure à la machine en clip, "Precious" vint rappeler le précédent album, avec un son de guitare comme lissé, bien loin de notre Metal habituel et même de la version studio. Martin a passé beaucoup plus de temps d'ailleurs à la guitare qu'au clavier, changeant d'axe presque à chaque fois ce qui permit de revoir certaines de ses guitares déjà vues jadis par les vieux fans. Il en joue parfois fretless, et met toujours des tenues pas possibles. "Come Back", très planant, fut joué avec plus d'assurance et de justesse vocale que les premiers titres, avec un clip presque à la The Gathering où la boule devint cette fois une Terre qui tourne.
Retour ensuite au Rock avec "In Your Room" un peu expédié sobrement mais enchaîné avec un "I Feel You" implacable à la basse vrombissante dans un bleu omniprésent. Enfin des titres de "Violator" arrivèrent avec d'abord un "Policy of Truth" nonchalant et légèrement remixé mais fort bien suivi par le public, et l'incontournable "Enjoy the Silence" pendant que la pluie revenait un peu, où Dave laissa l'assistance transportée faire le refrain. Mais malgré ce et un clip amusant (les trois compères en cosmonautes mélancoliques), cette énième version d'arrangement n'est tout de même pas extraordinaire, comme souvent d'ailleurs de tournée en tournée. Enfin vint un "Never let me Down Again" roublard de version live (cf. "101") au terme duquel Gahan ne manqua pas de nous faire lever les bras et chanter à la fois.

Ce n'était pourtant pas fini ! Après une pause ils revinrent pour un "Stripped" très fidèle à l'original, puis "Master & Servant" dans une version tout aussi fidèle, sèche, et dure. David ayant couvert sa petite gorge, vint aussi "Strangelove" rehaussé d'un clip à l'érotisme franc et décalé, notamment par son rythme bien moins allègre que celui du morceau.
Enfin un second rappel nous offrit "Personal Jesus" avec une guitare qui fuzzait pour Martin, tandis que l'animation rigolote le montrait headbanguant véritablement, entre autres. Pour vraiment finir sur une note apaisée "Waiting for the Night" fut interprétée en duo, et réarrangé plus à l'avantage de David, selon une version plus intimiste et aussi tronquée de son final. Et quand David, justement, dit "See you next time", on sait que c'est vraiment fini.

Quelques détails ne doivent pas faire douter que c'était un très bon concert d'un groupe immense, un mythe encore parfaitement vivant et à la hauteur de sa légende. L'avantage d'être dans la "vraie" tournée et pas seulement dans une prolongation sur une période favorable comme il y a trois ans pile a permis d'avoir de bons rappels.
Mais il ne fallait pas traîner parce que le lendemain il y avait MetallicA !

In Chains
Wrong
Hole To Feed
Walking In My Shoes
It's No Good
A Question Of Time
Precious
Fly On The Windscreen
Little Soul
Home
Come Back
Peace
In Your Room
I Feel You
Policy Of Truth
Enjoy The Silence
Never Let Me Down Again

Encore #1
Stripped
Master And Servant
Strangelove

Encore #2
Personal Jesus
Waiting For The Night (Bare Version)


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