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mercredi 31 août 2016

Metallica Mass Hysteria arènes de Nîmes 7 juillet 2009

La tête et les articulations encore pleines de Depeche Mode la veille, j'ai donc fui Montpellier bloquée par le Tour de France pour le concert de Metal le plus attendu dans le secteur cette année. Aucun problème pour se garer en reprenant les ruses de la Feria. En s'arrêtant aux Trois Maures, célèbre café devant les arènes, j'ai eu un certain trouble en y entendant du PanterA à plein volume en lieu et place des sévillanes plus habituelles en ces lieux. C'est que ce jour était exceptionnel. En plus, il faisait beau et pas trop chaud, un temps idéal.
Le public commençait déjà à rentrer, masse fort éclectique tout compte fait. Au vu des t-shirts il y avait énormément de grands fans du groupe, mais en grattant on voyait bien que le nom de MetallicA rassemble en réalité du fan de Black à celui de Manowar en passant par ceux de bon Rock tout simplement en passant par tous les styles possibles. Cette audience très large était très différente d'un grand concert normal et montrait autant que la diversité des immatriculations la portée de l'événement. Naturellement, on y fit quelques retrouvailles (notamment une paire d'enragés de concerts qui étaient aussi à Carcassonne la veille !) puis on entra.

L'avantage des arènes est que ce n'est pas si grand par rapport à un stade. En tribune, on peut avoir une très bonne vue. Même s'il y avait déjà beaucoup de monde, il était encore possible de se faire bonne place sans trop chercher. Pour la première fois, j'ai vu la scène des arènes ouverte sur son fond, alors même qu'elle ne peut s'installer au centre de la piste ovale. Et comme annoncé, les places du fond, côté Toril, étaient ouvertes alors que la configuration habituelle les laisse donc vides. Par conséquent, les veinards qui étaient dans ce secteur étaient bien bas et tout près de la scène. Autre conséquence, il n'y avait pas de grands écrans de côté pour cette fois.

Le trio toulousain MY OWN PRIVATE ALASKA a donc ouvert le ban. Je suis d'accord pour qu'on se présente au début si on ne veut plus avoir à parler en cours de set, mais il reste très prétentieux de remercier son staff à l'avance quand il suffirait de le faire à la fin. Cette impression de pédanterie s'est confirmée en voyant que le chanteur-crieur restait assis et de profil. Il est puissant (et surmixé), alors que la batterie privilégiait fortement le ternaire et que l'unique instrument était ce piano synthé qui faisait tout le reste du boulot avec des mélodies absconses aux trémolos pénibles. Mais je suis loin d'être le seul à ne pas avoir apprécié. Déjà, quand le batteur a balancé une bouteille d'eau dans la fosse celle-ci la lui a aussitôt renvoyé. Et ils sont repartis enfin sous une petite bronca.

J'avais perdu de vue MASS HYSTERIA depuis des lustres mais on les a déterré pour l'occasion. Et ils n'ont pas changé depuis la fin du siècle dernier quand le Metal français se cherchait désespérément un leader et qu'ils arrivèrent avec leur Néo-Fusion énergique boosté à l'aide de bonnes boucles façon Techno et un chant francophone. Après une entrée en matière bien gentille ("salut les furieux et les furieuses, on sait pourquoi vous êtes là…") on se rendait vite compte que leur son était évidemment pourri. En privilégiant leurs vieux titres, cela permettait à beaucoup de monde de leur génération de les reconnaître comme il y a dix ans. Le propos musical est léger et efficace, mais le chanteur est toujours aussi exaspérant avec son attitude beaucoup plus proche du Reggae – qu'il reconnaît aimer – et ses prises de position à prétention intellectuelles de fumeur de joint. Il n'est pas méchant avec ses trois idées, mais on peut doucement rigoler quand cela amène à donner des leçons d'attitude et donner des noms sur "Killing the Hype" ou prêcher l'ouverture du Death Metal au Reggae (encore lui ?) comme une fin en soi. D'autres thèmes comme ceux abordés dans "Babylone" et "P4" sont d'ailleurs totalement pompés à cette culture verte-jaune-rouge, et la focalisation sur des thèmes de politique franco-française (au sens large du terme) est aussi cohérente avec l'emploi du chant français et ce discours sur la musique. Bref, Sinsemilia fait du Metal. Ce conformisme rassemble tout ce que je hais, personnellement, dans la partie la plus visible de la scène nationale. Enfin bon, il faut sans doute se souvenir que la soirée était dédiée au Metal généraliste et non pas extrême. Ça bourrinait bien avec des titres accrocheurs et bien connus, une bonne part du public est bien entrée dedans. Un Braveheart, une petite photo de famille en partant et les quarante-cinq minutes réglementaires étaient passées.
Pendant la longue pause, agrémentée de classiques, le check laissait promettre un excellent son, plus agressif qu'au Parc des Princes en 2004.

Comme la moitié d'entre vous y étaient et que le DVD va arriver, ce n'est pas la peine de vous faire un grand récit. Cependant, j'ai eu une grande émotion à entendre monter "The Ecstasy of Gold" dans un lieu chargé de souvenirs personnels presque autant que d'Histoire, un des monuments emblématiques de la région dans laquelle METALLICA ne s'était pas arrêté depuis vingt ans !
Et on a commencé sur une première boulette, le retard d'entrée en scène laissant un blanc succéder à l'intro enregistrée de "Blackened", silence largement couvert par la clameur d'une horde en délire. Plus méchant en live que sur album, ce premier titre a été enchaîné avec le quasi-éternel second, "Creeping Death" toujours aussi mortel. "Fuel", entraînant à défaut d'être génial, a employé les torches pour la première fois (j'ai eu peur pour certains des micros placés autour de la scène). "Harvester of Sorrow", paradoxalement, est vraiment un titre qui passe bien alors même que c'est un titre long à la rythmique pesante, avec le coup de la pause où tout le monde est suspendu à James. L'intro de "Fade to Black" offrait un premier bref relâchement général, alors que le travail d'éclairage montrait sa pertinence par rapport à l'enceinte. Pour ma part, j'ai encore mieux profité de tous les classiques du fait de ne pas les avoir révisés.

Le show MetallicA est toujours le même, mais c'était bien ce que tout le monde était venu voir ce soir. Il y a toujours les gimmicks de Lars qui se lève toutes les trois minutes, James qui harangue les troupes avec un coffre vocal qui n'a pas bougé ces dernières années, une paire d'envolées solitaires de Kirk plus mesurées et moins brillantes que jadis, et Rob qui joue accroupi comme s'il peinait à couler un bronze.
Enfin venait une première incursion dans le présent avec "Broken, Beat and Scared" dédicacé à nous public (une habitude dans ces arènes quel que soit le spectacle) puis un méchant "Cyanide" qui représente vraiment pour moi le renouveau du groupe, sur lequel nous avons été invités à chanter. De même pour ouvrir "Sad but True" entonné par la foule puis terminé par un petit solo de Rob Trujillo, classique enchaîné par "One", son intro et sa structure en montée, magnifiquement mise en valeur par les flammes multicolores et les jeux d'éclairage dans la vaste cuvette.
Très habitués à cette configuration 360°, MetalllicA n'a jamais oublié le fond de l'arène, James Hetfield est même allé très souvent planter ses bottes devant eux. Il a dit plusieurs fois la joie du groupe à jouer dans un tel lieu historique, cela fait commercial mais je pense que c'est aussi le reflet de leurs petites réflexions faites au cours de l'après-midi, il était drôle avec sa prononciation "Nim'z" !.
C'est avec "All Nightmare Long", efficace mais un peu longuet, que MetallicA a commencé à nous perdre, laissant sentir la fatigue. D'autant que le fameux vent tournoyant des arènes, tant redouté des toreros, se levait de plus en plus, nuisant à la qualité sonore (ce qui disparaîtra au DVD). Accueilli avec réserve, "The Day that Never Comes" s'est montré lui aussi bien fichu dans sa montée quoiqu’un peu redondant comme venant du même album – si bon soit-il.

Après une surprenante intro de Marseillaise entamée qui passait musicalement très bien, "Master of Puppets" nous fut offert en version complète et, si j'ose rajouter, sans merci. Il est heureux que depuis une dizaine d'années maintenant, ils se soient décidés à ne plus tronquer ce titre fantastique qui ne perd rien de sa sublime puissance en live. "Dyers Eve" n'est plus une surprise maintenant, mais il fait son effet de titre bien bourrin, par rapport au mixage originel qui gommait ce potentiel. Étrangement, "Nothing Else Matters" n'a pas souffert de pain majeur, dans sa version live désormais habituelle, James commençant seul, rejoint ensuite par Kirk puis encore après par les deux autres. Globalement, il y a bien eu quelques pains mais pas aussi lourds que d'autres fois, à mon avis. Mais il fallait encore de l'énergie pour affronter un "Enter Sandman" puissant comme jamais, rehaussé d'un petit feu d'artifice de bon effet. L'un des riffs les plus célèbres la remontée en force pour la dernière ligne droite était assurée.

J'ai eu peur, quand "Frayed ends of Sanity" était esquissé pour meubler le retour en rappel, parce que je saturais de la période "… Justice", espérant plutôt – en vain – un second titre du troisième album. Mais ce fut un "Stone Cold Crazy" méconnu d'une partie du public qui ouvrit les arrêts de jeu. Et "Motorbreath", inusable missile Thrash, a déchaîné une fois encore le public dans un cadre qui croyait pourtant avoir presque tout vu. Et d'ailleurs, James nous resservit son speech archi-rebattu mais tellement vrai sur l'énergie à donner à MetallicA pour que les arènes n'oublient pas leur passage pour les deux mille années à venir, avec "Seek & Destroy" en final ! Le lâcher de gros ballons a provoqué sympathique foutoir, les four horsemen les renvoyant dans le public à coup de pied, Rob se mettant aussi à tourner sur lui-même.
Cette fois c'était vraiment la fin après un long salut général la traditionnelle distribution de reliques aux fidèles (baguettes ou médiators), petits mots de chacun des quatre et collecte de drapeaux jetés sur scène.

Évidemment, j'ai revu quelques personnes dehors (le meilleur étant mon cousin militaire qui vit à Nîmes et avait mené quelques collègues sous-officiers juste prendre un verre devant les arènes !). Après hésitation, pas de t-shirt souvenir pour moi.

Rompu par l'enchaînement, je suis reparti, très content d'un superbe et inoubliable concert même si j'aurais proposé de légères retouches à la set list et de franches décapitations aux premières parties ! METALLICA RULES !

01. Blackened 02. Creeping Death - 03. Fuel - 04. Harvester Of Sorrow - 05. Fade to Black - 06. Broken, Beat And Scarred - 07. Cyanide - 08. Sad But True - 09. One - 10. All Nightmare Long - 11. The Day That Never Comes - 12. Master Of Puppets - 13. Dyers Eve - 14. Nothing Else Matters 15. Enter Sandman - Rappel : 16. Stone Cold Crazy - 17. Motorbreath - 18. Seek and Destroy.

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