Ce soir j’ai failli me planter d’adresse, pour commencer, entre le Black ceci et le Black cela. Heureusement, Jérôme de Morgue-400 the Cat m’avait repris à Today is the Day, et nous voilà à bonne destination malgré la foule en ville.
Bien qu’ils existent depuis un temps certain, je découvrais le quartet Marseillais THE DAWN, qui m’a fait penser à des Converge, Breach, Tantrum ou Calvaiire, aux quelques ouvertures Noisy et Sludge évidentes. Ça hurle généreusement, d’autant que le guitariste appuie souvent le chanteur. Le tempo varie souvent, on nous a fait les coups du break silencieux et de l’arpège de batterie. Il semble que les morceaux les plus lents soient les plus récents, une inflexion est en cours. Honnêtement ce n’est pas très original mais les fans de HC New School haineux, fuligineux et puissant ne pourront qu’apprécier. De toute façon ils doivent déjà connaître.
Dans l’arrière du bar, bien isolé en priorité du voisinage au cœur d’un immeuble ancien de la vieille ville (comme le dit le nom de la rue), nous devions être une bonne quarantaine d’habitués de divers publics de la ville. Stuntman draine en effet au-delà de la bande Noise-Stoner, ils captent aussi des Métalleux plus purs.
Pas de changement de style avec 400 THE CAT, qui vit toujours parallèlement à l’activité de Morgue. Mais les limites s’élargissent nettement et on y retrouve la pesanteur de Knut, une dinguerie plus extravertie qui rappellerait Spinningheads avec une folie plus menaçante. Il y avait de la frustration à faire sortir… Patrice s’accrochait aux spots, slamma à plusieurs reprises puis s’avachit longuement aux pieds de ses comparses sur l’étroite scène. Cet abattage spectaculaire dérangea parfois la batterie, sans la gêner définitivement pour autant. Le groove dégagé par Jean-Michel n’est pas pour rien dans l’efficacité des morceaux portés par les riffs d’un Max qui peut mieux se lâcher qu’avec Morgue. Ce chaos est particulièrement imprévisible, tapant volontiers dans des terrains moins conventionnels avant de ramener sa rage. Apparemment c’était une reprise de Nirvana (?!) qui vint terminer l’affaire avec des plans nettement plus directs que ce répertoire capiteux et explosif. Probablement la meilleure perf’ que j’ai vue du groupe, qui augure du meilleur si "l’autre groupe" lui laisse de la place.
Le temps de se faire inviter au bar après une longue attente (merci à qui saura), les Sétois de STUNTMAN avaient commencé. Ils ne jouent pas spécialement souvent sur leurs terres, et depuis le dernier album il a fallu changer la moitié du personnel autour du noyau originel. Cela n’a pas empêché le groupe de progresser encore, de poursuivre le durcissement constant. Le côté Stoner s’efface au profit d’un vrai GrindNoise ultra carré, où Rodolphe au chant se démène comme un fauve, se lâchant également dans la communication (qui se politise). On songerait presque à PanterA quand arrivent les riffs les plus directs et lourds. Ou à Coalesce, autrement. Les diverses facettes du groupe s’ensauvagent, conglomèrent pour frapper toujours plus dur. De telle sorte que même la Mosher Team, plus amatrice de NYHC, Crust, Grind ou Thrash, s’est laissée prendre au pit. Jouer devant la famille n’a complexé personne. J’ai trouvé le show assez court mais c’est bon signe car ils ont quand même balancé une dizaine de titres.
Au final un bon petit concert et une excellente soirée, comme quoi ça valait le coup de se sortir.
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