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jeudi 15 septembre 2016

Agnostic Front Sworn Enemy Evergeen Terrace Rockstore 21 novembre 2007

Quasiment un an jour pour jour après Sick of It All, c'est l'autre grande légende du HardCore New-Yorkais qui venait se produire au Rockstore. L'affluence a été pourtant moindre, peut-être parce que la tête d'affiche était déjà passée il y a quelques années (en Province, c'est suffisant pour démobiliser les masses…). Il y avait environ un gros tiers de Coreux de la jeune génération, un tiers de Skinheads et un petit tiers de Metalleux de tout poil.

EVERGREEN TERRACE a donc ouvert le ban devant une salle presque vide, le chanteur nous demandant si le HC vivait encore en France. Ce premier quintet joue du MetalCore très classique, alternant les passages plus ou moins incisifs et refrains mélodiques. À bien les écouter, ces mélodies font plus HardCore californien que Death suédois (d'ailleurs l'un des guitaristes porte un vieux t-shirt de Bad Religion) et sont, franchement, assez nauséabondes. Cette impression venait aussi des chœurs assurés par l'autre guitariste, qui chantait faux. Heureusement, le chanteur titulaire est meilleur à ce niveau en dépit de poses bizarres qu'il prit parfois (le manque d'expérience scénique d'un jeune combo). Les titres s'enchaînèrent, interprétés correctement mais non pas vraiment carrés tout de même. Le groupe tâchait de compenser en montrant son enthousiasme. Peu à peu, l'affluence croissante adhéra, les passages lents provoquèrent les premiers mouvements de boxe de l'ombre et Evergreen Terrace put s'éclipser avec la satisfaction du devoir accompli pour le jeune groupe qui chauffe la salle, sans pouvoir prétendre à mieux pour le moment.

SWORN ENEMY est un autre quintet beaucoup plus pro et velu. Le ton devenait beaucoup plus sérieux et le concert montait d'un niveau avec leur très bon NYHC New School, à la production métallisée. Du reste, l'un des guitaristes et le bassiste portent les cheveux longs et l'habillage noir des musiciens les feraient aussi bien passer pour une formation de gros Death Metal au moment où ils entrent en scène. Les riffs sont nettement plus agressifs, le groupe maîtrise à merveille l'art du BeatDown et de l'accélération et le public plus fourni fut aussitôt emballé. Il faut reconnaître que les titres sont assez mortels. Comme de juste, le chanteur au style très yankee asséna des harangues en vue de nous faire rejoindre un pit déjà bouillonnant, ou tout simplement acheter leur album (professionnalisme disions-nous). Si son timbre est rageur, il manque cependant de coffre comme je le remarque souvent dans ce créneau. Ce genre de groupe, tout en étant bien de son temps, souligne le lien étroit entre l'antique HC du début des années 80 (tel que la tradition en est conservée en Nouvelle-Angleterre) et notre bon vieux Thrash. Il y a le même sens du riff efficace à défaut d'avoir le même souci de construire des morceaux où les sons se répondent – comme aurait dit Baudelaire. Cette tuerie s'est achevée sans rappel alors qu'on en aurait bien repris une louchée.

AGNOSTIC FRONT fait partie de ces groupes fondateurs qui incarnent complètement leur genre sans imiter personne. C'est le NYHC Old School comme Motley Crüe est le Glam ou Entombed est le Death n' Roll suédois. Les titres se succédèrent presque sans pause. Ils sont simples mais bien construits, de vraies chansons, avec quelques authentiques hymnes délibérément rallongés pour qu'ils soient repris en chœur jusqu'à l'ivresse. L'assemblée meuglera même ensemble vers la fin le fameux cri de ralliement "oï ! oï ! oï !". Quelques titres plus récents se trahirent par des mélodies plus faciles, encore que d'autres plus anciens soient tout aussi mélodiques mais avec des plans plus brefs. Ils alternaient avec une majorité de morceaux plus directs, dans la grande tradition. En dépit de quelques solis bien sentis, les guitares sont moins poussées chez la vieille garde, c'est un trait typique de cette génération. Tout comme le chant très roué n'est pas beaucoup poussé. Il faut y voir un signe d'intégrité chez un groupe qui veut rester le même au mépris des progrès techniques. De toute façon, leur longue expérience fait qu'ils jouent très carrés pour le coup, donc pas la peine de se cacher derrière un mixage flatteur pour faire mal. La puissance vient en grande partie de la double grosse caisse qui roule très souvent (et ça, on aime).  Pour en revenir à l'attitude, la sincérité des déclarations d'affection aux amis et à la famille est palpable en ce qu'elle s'étend envers les fans ; dans ce style d'expression de la sympathie profondément américain, à la fois direct et ouvert, qui marque à jamais l'esprit du HCNY. De l'authentique ; du naturel ; une rage forte, sincère et sans arrogance. Le petit rappel assez délirant confirma l'excellent état d'esprit d'une soirée pourtant mal partie.

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