UZUL PROD est un groupe lyonnais de trois ou quatre membres qui recourt au mur d'images. Il n'est ni original ni bâclé, développant des thématiques diverses pour chaque morceau, évoquant surtout sous divers angles exemples d'oppression dans le monde moderne (guerres, dictatures, génocides, exploitation en usine, répression anti-drogue, etc.). Les rythmiques sont classiques et les effets oscillent entre Industriel et Dark-Ambient, un peu comme la tête d'affiche mais la ressemblance ne va guère plus loin. En effet, ils usent ponctuellement de la guitare ou de la basse. Les morceaux sont répétitifs mais c'est une des règles fondamentales du genre, on s'enfonce aisément dans leurs textures respectives. Le projet est cohérent et classique dans son genre, ce qui est gage de qualité. J'ai toutefois moins apprécié le dernier titre avec ses quelques accélérations. On comptait enfin quelques erreurs de goût, avec certains des samples vocaux qui étaient mal placés harmoniquement.
Heureusement par rapport au retard, on enchaîne très vite. SCORN est une légende vivante de la scène extrême, la chose de Mick Harris qui occupe la scène seul et sans illustration visuelle. Il n'a pas beaucoup changé depuis ses années dans Napalm Death ; son expression et son visage sont les mêmes malgré le rasage minutieux des cheveux. Il va s'affairer consciencieusement sur ses consoles, faisant montre sans ostentation d'un doigté subtil. Je ne connaissais qu'un vieil album ("Gyral") et quelques titres épars, je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre car la discographie de Scorn est pléthorique bien que difficile à dénicher. Mais je m'y suis retrouvé tout de suite par rapport à ce que je connaissais. C'est une cacophonie travaillée qui se développe sur la base de rythmes doux et lents posés par de lourdes basses : chuintements, sifflements mécaniques, échos, résonances, réverbération discrète (recours parfois abusif à mon sens), souffles étranges savamment contrôlés, distorsions douloureuses, bruits non identifiés et chocs de divers matériaux. C'est une musique très cérébrale, hermétique et épaisse. La moitié de l'assistance au bas mot a fini par déserter progressivement au long d'un set interprété d'une traite sans interruption, ni aucune parole envers le public.
J'ai bien aimé cette soirée mais paradoxalement, il est bien possible que mon état de grosse fatigue l'ait favorisé.
On revient le lendemain pour une autre affiche moins prestigieuse mais plus conventionnelle.
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