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jeudi 15 septembre 2016

Tamtrum Herrschaft Nemesys Antirouille Montpellier 20 décembre 2007

Légèrement concurrencé par le passage de Mayhem sur Marseille au même moment, le concert de ce soir est un petit événement dans le paysage local. En effet, le Midi de la France (au sens le plus large) est un véritable désert martien pour ce qui est de la scène EBM, Harsh-Electro, Electro-Goth', Electro-Dark et compagnie. Passé Genève et Lyon, c'est une terre de mission. Une fois encore, l'Espagne est en avance sur nous car beaucoup de formations de la scène y vont en tournée depuis l'Allemagne ou la Suisse sans jamais s'arrêter en chemin. Sans parler du Mera Luna, un festival comme le Dark Omen ou les quelques concerts parisiens font rêver les quelques amateurs (dont la quasi-totalité sont également de vieux Métalleux). D'ailleurs, c'est l'association Metal Command qui a organisé ce concert, elle qui s'efforce de faire vivre le Metal Extrême UG à Montpellier depuis une paire d'années. Tamtrum représente donc quelque chose de fort y compris pour l'ensemble de la petite scène nationale, plus encore que Loudblast, Aggressor ou Massacra dans leur créneau voici quinze ans.
Il y avait donc de quoi se réjouir de voir une petite foule se presser dans le froid devant l'entrée de l'Antirouille. Un public plutôt jeune et parmi lequel certains étaient mis de façon excentrique, Gothique oblige. En tout cas, le coinsto avait répondu présent.

La première formation, N.E.M.E.S.Y.S., gravite dans l'orbite de Tamtrum. C'est un trio auquel s'ajoute une danseuse. La particularité tient surtout à la guitare qui vient renforcer une Electro-Dark dépouillée. Un petit mur d'images au-dessus de la scène, étalant des scènes SM (mais encore assez peu violentes dans le fond). Même thème en bas sur scène où la chorégraphe se dénude un peu, se fait palucher et prend diverses poses suggérant les mêmes fantasmes de domination soft, en passant la moitié du set attachée ou en proposant un coup de masque à oxygène au premier rang. Les morceaux sont pas mal, bien que tout cela soit sans beaucoup de puissance : le son est propre et bas, les rythmes nonchalants structurent un double nappage de synthé et de guitare parsemé de mélodies plus clinquantes à la Hocico. Bref, c'est classique dans le style. Un des titres est chanté en français avec des paroles hélas fort pauvres. Je ne sais pas quelle est l'ambition du projet mais c'était tout à fait adapté pour entrer dans la soirée.

Vêtus de noir, les quatre garçons de HERRSCHAFT proposent un Metal Electro surtout fait de Black New School et de boucles. Au départ, l'absence de basse surprenait mais cela se révélait sans importance grâce au bon batteur. Ce qui était beaucoup plus embêtant, c'était que les deux guitaristes masqués façon Hannibal Lecter ne pesaient pas du tout. Leur volume était affreusement faible. C'était le chant qui dominait l'ensemble. Difficile d'emballer dans ces conditions calamiteuses. J'ai mis cela sur le compte de la sévérité bien connue de la salle sur le point du volume sonore. Essayons quand même… Les compositions de Herrschaft sont simples, il y a quelques bons riffs et des boucles accrocheuses, en dépit de tout. À la longue, les derniers titres finissaient par décoincer les premiers rangs tandis qu'on sentait arriver la fin. Hélas, c'était au tour du micro de chant de connaître des problèmes. Il lâcha finalement sur le dernier titre (une reprise, je crois). Si l'on essaye de mettre à part les conditions épouvantables, ce jeune groupe a quelques qualités mais a encore bien du chemin à faire pour approcher des formations comme Kovenant ou Diablerie.

Je vous fais grâce de la "performance" aperçue de loin, où une jeune fille en résille se dépouillait partiellement et étalait du hachis frais et saignant sur un drap blanc tandis qu'une boucle passait en fond sonore…

Heureusement TAMTRUM débarque avec un vrai son, enfin ! Puissant comme il le faut. La soirée était sauvée, le public composé de nombreux fans était dedans dès les premières notes. Le trio Aixois fait donc de l'Electro-Dark aux influences claires, venues d'Outre-Atlantique, dans la droite lignée de Velvet Acid Christ ou Hocico et assez distante de la tradition de l'EBM nord-européenne. Il y a une batterie pour donner de la vie à l'ensemble, selon une pratique bien connue dans le milieu. Le micro n'était pas beaucoup plus en forme au début, mais grâce à la longue incursion d'un roadie sur scène en début de set, toutes les mises au point nécessaires furent faites.
Une musique symphonique et pompière qui s'assume, noire et agressive, à laquelle les Provençaux rajoutent une bonne couche de lourdeur et de rapidité dans les beats. J'avais tendance à voir dans ce procédé une manière facile de brouiller une filiation visible mais en Live, cela donne une efficacité redoutable. Je n'ai pas cessé de danser comme les trois quarts de l'affluence, tels une assemblée de réplicants. Je ne connais que quelques titres (j'en ai reconnu plusieurs) mais un novice peut rentrer facilement dedans en suivant le rythme. Les fans étaient aux anges et les groupies eurent le plaisir d'intervenir plusieurs fois pour faire les chœurs. En fait, il n'y a qu'un inédit au rythme bizarre qui passait plus difficilement. Mais à défaut de beaucoup varier les sonorités, le set alternait intelligemment les rythmiques.
L'expérience scénique des prouvençous se sent, par leur aisance et le charisme retenu du chanteur (auquel le rasage de tête va pas mal). Malgré un tenancier réticent, ils nous ont offert un rappel vite torché avec deux titres brefs, encore plus bourrins.
Les Aixois n'ont certes rien inventé dans le courant de l'Electro Goth' où ils se placent – et que j'ai délaissé depuis quelque temps pour ma part. Mais ils tutoient largement Grendel ou Punto Omega et mériteraient de s'exporter dans les pays où cette scène marche mieux.

Au final, un nouveau succès vient récompenser le risque pris par Metal Command.

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