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jeudi 15 septembre 2016

The Old Dead Tree Blazing War Machine Victoire 2 Saint-Jean de Védas 1er mars 2008

Enfin ! En-fin un concert excitant dans le quartier ! Laissez-moi vous parler un peu de cette salle d'une zone d'entrepôts de la banlieue. Victoire 2 est une salle gérée par le Conseil Général, qui avait largement concurrencé le Rockstore pour accueillir de belles affiches au cours de la décennie 90 : Morbid Angel, Paradise Lost, Fear Factory, Obituary, Napalm Death s'y étaient alors produits. Il y a quelques années, la salle fut fermée pour réfection complète mais depuis sa réouverture, il n'y est presque plus question de Metal (le Reggae et autres musiques politiquement rassurantes, par contre, ils en bouffent…). Depuis la vieille époque, le local a été entièrement élargi et la billetterie déplace pour donner beaucoup plus de profondeur également. C'est devenu une belle salle très spacieuse et peut-être un peu froide pour les affluences moyennes comme ce soir. Nous étions 200 personnes environ paraît-il, pour une affiche très éclectique.

Je suis arrivé un peu tard ce qui m'a fait rater HYPNO5E. Ceci dit je n'ai jamais accroché à ce groupe de chez nous qui, heureusement pour lui, n'a pas eu besoin de moi pour se tailler un beau succès à la suite de la sortie de son premier album.

Alors nous commencerons avec MYSTRIAE, un quintet qui sort de je ne sais pas où mais bien méridional à l'accent du chanteur. Le style est immédiatement reconnaissable : c'est du Heavy de tradition, dans la lignée de Judas Priest pour situer. La guitare rythmique est propre mais pas très poussée, les solis impeccables, le chant juste mais limité. Même si ce n'est pas du tout ma came habituelle cela reste du Metal et je me suis laissé aller à taper du pied parfois… Mais les gimmicks Heavy étaient gênants comme faire tout le temps les cornes, prendre la pose pour les photos pour l'un des guitaristes. Après tout, cela fait partie du délire et les fans de Metal pour Troll des Cavernes doivent se rappeler que ce style-ci était présent avant et que sans lui peut-être… Ce qui était plus profondément gênant, c'est qu'on a attendu pendant longtemps que ça accélère, comme sur certains vieux Priest. Du Heavy jamais Speed. La double roulait souvent mais le rythme ne se lâchait jamais. Ce qui fait que j'ai finalement décroché et qu'on est parti boire un verre au fond avec Xavier d'Overmars qui faisait le chauffeur pour la tournée. En gardant une oreille sur ce qui se passait, il s'est révélé qu'à la fin du set le dernier titre le batteur trouvait enfin la cinquième ! Choix artistique de rester dans l'esprit des tous débuts du mouvement ou incapacité du batteur à tenir un rythme plus élevé ?

BLAZING WAR MACHINE joue carrément à six, deux membres sont issus de Dagoba : le batteur et l'un des deux guitaristes. Dès l'intro et si jamais on avait aperçu les dégaines, il était évident qu'il allait s'agir de Black new school à claviers. Les morceaux de BWM sont plus agressifs et plus modernes que du Black Sympho. Le synthé est omniprésent, donnant des motifs simples qui viennent souligner les passages les plus accrocheurs, en les rendant assez dansants. Ce qui rapprochait finalement surtout du Black Sympho Electro de Kovenant ou de Daemonarch (le projet Black de Moonspell). Je suis bien rentré dedans. Le côté théâtral se retrouvait dans les looks assez léchés et un peu fashion, les poses évocatrices du chanteur mais peu autodestructrices ni spécialement malsaines. Il a aussi la drôle de manie de répéter souvent le nom du groupe. Ces détails trahissaient clairement qu'il s'agissait plus d'un groupe de gens qui écoutent du Black que de Black puriste. Il est plus question de faire plaisir et se faire plaisir que d'exprimer quelque effrayante noirceur ; il n'y a nul sentiment de danger ni de méchanceté authentique mais personnellement, la true-itude, ça m'est bien égal. L'expérience acquise ailleurs profite : cela joue très bien à tous les postes (notamment le chant même s'il n'est pas hurlé), l'aisance scénique convainc le spectateur et par dessus tout, cela apprend à écrire des morceaux efficaces. Je trouve  même que le projet est mieux positionné à mon sens dans son créneau que Dagoba dans le sien. J'aimerais bien l'avis des connaisseurs. Je crois qu'il y a eu une petite reprise casée sur la fin mais je n'en suis pas sûr. Comme ils disaient, "Mangez-vous les uns les autres".

THE OLD DEAD TREE était déjà venu en 2003 au Rockstore avec Paradise Lost comme Manuel le rappelait. Les cheveux sont plus courts mais le répertoire plus étoffé. Le trait le plus frappant de TODT est la voix de Manuel. Chaleureuse, expressive, claire et nouvellement puissante, car elle ne l'était pas jadis. De plus, il est capable de passer sans peine à un excellent growl. Il ne faut pourtant pas se laisser complètement happer par un frontman charmeur, car les autres musiciens, plus en retrait, apportent beaucoup à leur Doom-Rock. L'accordage n'est pas très bas et les riffs ont des sonorités très variées, loin d'être toujours lourds. Ils sont fréquemment répétés de manière lancinante, à l'image de toute peine que le cœur ressasse. Le groupe maîtrise étonnamment bien pour un groupe français l'art des contrepoints mélodiques et des arpèges, qui incluent parfois la basse. Il y a enfin quelques effets, comme ce bruit de vieille pendule parfaitement amené. Manuel a eu à subir quelques problèmes de guitare qui n'ont pas beaucoup gêné dans les faits. Cela fut plutôt l'occasion de se montrer tout autant à l'aise pour chanter les mains libres, en profitant pour occuper tout l'espace scénique à pas bondissants. Quant à s'excuser de problèmes de chant, franchement, on ne s'en serait pas aperçu ! Un rappel fut réclamé à grand et joyeux cris par l'assistance qui avait régulièrement participé par applaudissements (c'est le Midi). Mais il était plus réactif sur les anciens titres, mieux connus. On sent une petite évolution vers une musique plus Rock et légère, comme si l'on passait doucement de Katatonia vers Anathema. Lors du salut final, le nouveau batteur était tout ébaubi que ça se soit bien passé ; il avait parfaitement assuré. TODT est certainement l'un des groupes français les plus talentueux, sans avoir besoin de chercher à paraître original.


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