Enfin la rentrée des concerts
après ma pitoyable étourderie au sujet de Kampfar et mon absence pour Will
Haven. Le public était plutôt Blackeux en majorité dans la cave du Mojomatic,
lieu familier en plein coeur de la vieille ville.
C'est pourtant une formation fort
éloignée de cet univers qui va entamer la soirée avec un set interdit aux
mineurs – vous comprendrez pourquoi. SAGG (Sodomie Aux Gros Graviers) se
présente sous la forme d'un quintet venu d'Avignon, avec un batteur caché lors
de quelques morceaux par un sombrero sur la tête et deux chanteurs. Le ton est
donné par la projection en fond de scène d'un film porno amateur exhibant les
ébats de quinquagénaires grassouillets. Et il s'agira bien de Porno Grind tout
à fait semblable à Gronibard, Genital Grinder ou Depraved. Conformément à la
dégaine des membres, le groupe n'a pas de facette Death à la Lividity et consorts. Mais
derrière un humour très présent, il donne un répertoire intelligemment varié, alternant
brutalité et passages en violents mid-tempo, titres ultra brefs ou de format
plus habituel et donc un peu plus élaborés, voire avec quelques courts passages
presque groovy. L'absence des samples a donné un ton plus direct au répertoire.
Le son était classique pour le genre et les musiciens – qui fêtaient leurs dix
ans de collaboration – maîtrisaient leurs instruments, ce qui est un point
essentiel en matière de Grind pour être crédible et emballer. On ne peut donc
pas les accuser de vouloir se cacher derrière leur humour omniprésent. En effet,
le ton a été à la franche rigolade avec les vannes (souvent scato) que
s'envoyaient surtout les chanteurs mais aussi le reste du groupe, reprenant
Fernand Raynaud, jouant deux fois un titre ultra court ou "Satanus".
Le sommet a été atteint lorsque ont été distribué des baguettes de pain et du
camembert dans le public, pour reprendre en chœur les paroles de "Pain,
saucisson, camembert et reblochon". L'assistance était conquise depuis
longtemps, comme le prouvaient les pogos réguliers.
Je pense qu'il y aurait mieux à
projeter en fond de scène, y compris en voulant rester dans l'humour gras, mais
l'essentiel est surtout qu'on tient un groupe qui n'a pas de complexes à nourrir
envers ses confrères plus visibles cités auparavant. Ça vaudrait le coup de
s'accrocher.
Changement d'ambiance pour les
deux autres groupes que j'ai brièvement suivi le temps d'un titre ou deux,
parce qu'ils n'étaient pas du tout dans mon genre. NEO CULTIS est un trio sans
batteur qui fait du Black Moderne souvent relevé de nappes symphoniques ou
carrément Industrielles, et qui souffrait d'un son vraiment pas terrible. La
projection de pentagrammes à bouc et d'images plutôt urbaines soulignait
l'orientation moderniste. ALIEN DEVIANT CIRCUS est un duo avec l'un des
chanteurs de SAGG et un guitariste, qui jouait avec un tissu noir lui tombant
sur le visage, au milieu d'un cercle de petites bougies tandis qu'une rangée
d'autres bougies bordait le devant de la scène. C’était encore une BAR qui
remplaçait la batterie… Après une longue intro d'Ambient-Indus oppressante ils
ont envoyé un Black au son très Raw et visiblement structuré selon des morceaux
longs avec des breaks un peu après le milieu, à l'ancienne.
Je suis désolé pour eux mais ce
n'est pas ma tasse de thé et comme il faisait très bon nous avons préféré
remonter blaguer dehors puis aller en écluser une dernière ailleurs, sans
rancune.
Il y a pas mal de bons concerts à
la fin du mois, je vous en parlerai.
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