Jusque là, OXBOW m'évoquait surtout une marque de t-shirts à la mode lors de mon adolescence. Je ne connaissais rien au quartet en tournée plus ou moins acoustique. D'une moyenne d'âge mûr, il porte un chanteur noir au physique imposant, complètement jeté, au charisme étrange et captivant. Arrivé en veste et cravate, celui-ci va se dévêtir au fil des morceaux jusqu'à ne garder qu'un marcel noir et un caleçon tout en demeurant très concentré sur sa performance. Sa voix chaude caractéristique offre une dimension intéressante à une musique plus Post-Rock que Post-Core. On regrettera un mixage hasardeux qui le poussait trop fort et empêchait de jouir pleinement d'un chant qu'on devinait plus pur sans l'intermédiaire d'un micro mal réglé. La musique autour est classique et bonne dans le genre, cultivant une relative simplicité à mon sens. Pas le style que j'écouterais chez moi mais très appréciable le temps d'une rencontre.
ISIS a beaucoup tourné et s'est présenté comme un groupe pro un soir de fatigue. Ils se sont donnés honnêtement mais sans être à fond, ne donnant pas de rappel alors qu'il y avait le temps. Le son était d'une propreté notable, comparable au rendu studio, ce qui lissait l'ensemble. J'ai essayé une demi-heure mais je n'ai pas réussi à rentrer dans leur musique. J'aime le Post-Core, mais celui de la bande d'Aaron Turner n'a pas le quotient de noirceur d'un Neurosis ou la froideur de Cult of Luna. En fin de compte, c'est vrai qu'il y a une petite influence Tool. Voire, les compos m'ont paru fort convenues, prévisibles jusque dans les envolées acoustiques et les fins brutales (ou alors c'est que j'ai déjà trop bien assimilé les règles du genre) et trop ressemblantes entre elles. Les bons passages ne manquent pas, mais jamais je n'ai trouvé une surprise qui accroche mon attention ; tout au plus l'un des derniers titres avec un riff lourd, groovy et basique répété. En discutant avec des amis retrouvés sur place j'ai pu voir que je n'étais pas le seul à rester sur une certaine réserve, mais le succès ne s'est pas démenti si l'on en croit les acclamations du public qui se trémoussait au long des rythmiques berçantes, et l'affluence au stand à la fin.
Une bonne soirée, mais dont je retiendrai probablement surtout les retrouvailles et l'after qui n'avait rien à voir.
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