Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

samedi 3 septembre 2016

The Young Gods Rockstore Montpellier 17 octobre 2008

Le Festival International de la Guitare est l'une de ces animations subventionnées qui jalonnent l'année culturelle en vue de sortir les jeunes actifs le soir. Mais parfois il peut y avoir de bonnes choses dans ce genre de manifestations. Personnellement, je n'avais plus vu de concert unplugged depuis la tournée acoustique de The Gathering. Le public était venu assez nombreux au Rockstore et pour une fois je passai pour assez jeune, c'était bien trentenaire voire quadra avec enfants. Il faut reconnaître que ça fait longtemps qu'on entend parler des Young Gods, pour ma part depuis mes quinze ans, rappelez-vous aussi le t-shirt de Shane Embury sur l'arrière de la pochette d'"Harmony Corruption". Je suis arrivé assez gai (en clair, avec une demi-bouteille de rosé dans le nez) et il le fallait bien parce que si je n'avais pas rompu le silence en lançant les applaudissements, personne ne l'aurait fait et ce n'est vraiment pas poli !

Les vétérans de l'expérimentation soft se présentèrent en effet à quatre, avec un troisième guitariste plus jeune et un peu intimidé. Ça faisait bizarre de voir des musiciens de chant s'asseoir et le percussionniste rester debout derrière son set, mais c'était la règle du jeu. N'empêche, ils ont complètement transcendé l'exercice en utilisant une instrumentation bien plus large que l'intitulé du Festival. Si les premiers mots de Franz furent "Amis de la guitare, bonsoir !", on en a vu beaucoup plus que ça.

Pendant une heure et demie, le répertoire des Suisses a été complètement remanié. La voix chaude, un peu sèche, très claire et ample de Franz collait parfaitement avec les sonorités des guitares, et les instruments apparaissant à mesure : copeaux de bois attachés à la cheville avec un micro dessus, éclats de coquillages (?) bizarres, vocoder d'allure Playmobil complètement trippant, harmonica tombant parfaitement sur un titre très Country-Folk, diverses percus en bois, xylophones, baguettes aux formes originales, ce petit clavier dans lequel on souffle qui était très à la mode dans les années 80, samplers ou petits boîtiers, petit ampli au bout d'un fil rouge qui sortait un buzz vrombissant… C'est essentiellement le batteur-percussioniste Bernard qui m'a impressionné de par la palette de ses instruments et la précision de son jeu faussement nonchalant, usant souvent de ses paumes sur les peaux.

Tout ce véritable petit orchestre nous a emmené dans un voyage sonore saisissant. Mis ensemble avec les guitares sèches, ils ont pu créer des montées incroyables, dans des accords jamais entendus, quelque part entre l'Indus, Pink Floyd et Sonic Youth. Pour ceux qui connaissaient bien les titres originaux, ce devait être vraiment puissant, ne serait-ce qu'en imaginant par rapport à ce que j'ai pu ressentir en reconnaissant "Gardez les esprits" malgré la métamorphose. D'autres titres étaient plus brefs, plus secs et plus intimes aussi. Le son était délicieusement pur, en accord avec un jeu de lumières travaillé qui participait à l'enchantement. La seule faute technique a été cette ligne de guitare hyper basse dans l'un des derniers titres, qui vibrait trop et trop longtemps pour ne pas agacer.
Comme l'exercice s'y prête, ils nous ont proposé deux reprises, une de Suicide (pas sûr) et l'autre de Richie Haven ("Freedom"). Le chant est majoritairement en anglais, comme sur les albums, mais quelques titres en français laissent mieux voir le registre abstrait des paroles, mêlé toutefois à des développements souvent sensuels ou franchement érotiques ("Charlotte" !). Il y a eu deux rappels dont le premier était étonnamment long, au total un bon tiers du set. À la fin, le public a laissé fuser des  "Merci !" spontanés qui témoignaient de ce que nous avions vécu une expérience particulière.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire