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jeudi 15 septembre 2016

Mumakil Stuntman TAF Saint Jean de Védas 21 mars 2008

Le vendredi Saint est un soir rêvé pour faire un concert de musique extrême. C'est un peu grâce à VS que cette soirée a pu avoir lieu puisqu'à l'origine, le batteur de Mumakil Seb avait posté sur ce forum une demande d'aide pour monter une date à Montpellier ou Toulouse. J'ai répondu en donnant un contact sur quelqu'un qui a l'habitude, et cela a marché. C'était la première fois que je participais, même de très loin, à la mise en place d'un concert et je peux vous dire que ça m'a fait très bizarre de voir les affiches en ville, les entrefilets dans la presse locale et tout le reste. En effet, le public est venu nombreux dans la petite salle de l'association "Tout à Fond" (la TAF pour les intimes, j'ai déjà dû vous en parler) pour en prendre plein la figure.

Le spectacle commençait avec DIPLOMATIC DRONE DISASTER, un quartet local que je ne connaissais pas encore et qui joue beaucoup à l'énergie, mais avec de bons titres. Ils font un HC New School avec une tendance Noisy bien sensible, et quelques chœurs. Ça me faisait penser à Refused au bout d'un moment, voire Botch ou les vieux Converge en plus lourd. Le son un peu sale et la légère approximation de l'interprétation n'étaient pas franchement handicapantes car les morceaux étaient plutôt simples et bons et que tout était joué sur la fougue qui était contagieuse, notamment devant ou quelques drilles faisaient des pitreries. La basse – tenue par un nouveau père – s'affirmait à mesure ; elle était très poussée au mixage pour pouvoir caser régulièrement des petits ponts mélodiques ou faire le contrepoint de la guitare et du chant. Pour mettre autant en avant l'efficacité et la puissance on sent le jeune groupe, tout à fait dans la lignée de la petite école du HC Noisy du Bas-Languedoc, mais qui fait déjà quelque chose qui tient debout.

STUNTMAN est un autre quartet de chez nous, plus expérimenté et non signalé sur l'affiche officielle. Le groupe a aussi beaucoup d'énergie, une plus grande maîtrise instrumentale d'où une plus forte puissance, cela fait plus mal sans être plus lourd. La principale raison est tout simplement qu'ils jouent plus carrés. Au départ, leur style paraissait assez semblable avec une première partie de set axée HC moderne et Noisy aussi, avec même un premier titre qui passait par quelques blasts. Il y avait quelques longueurs mais le groupe était bien dedans et envoyait violemment. Une reprise de Tantrum était ainsi joliment réappropriée. Puis la seconde moitié a intégré beaucoup d'influences Stoner, des riffs et des roulements de batterie à la Motorhead qui suggéraient à l'assistance des mouvements plus souples après une performance aussi directe. Et enfin une autre reprise, le "Sweet Leaf" de Black Sab', venait conclure cette seconde mi-temps. Elle était aussi bien adaptée au style propre du groupe, plus incisive que l'originale mais sans perdre son groove.

MUMAKIL venait donc commencer chez nous une nouvelle tournée, à peine échappés des neiges qui s'abattaient sur leurs grands monts. Ce troisième quatuor s'est imposé en un seul album et quelques splits comme l'une des meilleures formations du circuit Grind Core, autant dire l'une des formations les plus extrêmes au monde du strict point de vue musical. Cette outrance n'est pourtant valable que si elle reste audible, et c'est pourquoi le set a été précédé d'une balance minutieuse y compris pour les retours. Très vite, ce fut la folie dans la fosse, les joyeux lurons du pit ont pu passer au pogo déchaîné – avec Spiderman en personne. Ce fut une énorme tuerie, et je le dis alors que j'ai horreur de galvauder ce terme. L'extrême brutalité de leur GrindCore emprunte au Crust des origines. Si l'on a coutume de les rapprocher des formations légendaires des débuts d'Earache et des regrettés Nasum, j'y trouve en effet une petite touche à la Disrupt ou Inhume Aucun sample introductif ou drolatique, pas de passages groovy, pas de grain de folie déjantée qui viendrait humaniser comme chez Terrorizer ou leurs héritiers. Pas de cause revendiquée. Tout est sous contrôle, et on songe peut-être à Brutal Truth à cause de la variété des vocaux. On dirait qu'ils sont interprétés sans forcer. C'est dire l'impression de puissance de l'ensemble, atteinte par une interprétation admirable de vitesse. À regarder les doigts courir sur les manches, ça paraît facile. D'autant que tout c'est passé dans une ambiance joviale, "des bières !" réclamaient-ils ! Ce déferlement de puissance comme un amas météoritique en pleine poire, ne nous a pas privé d'un petit rappel de trois titres, comme une décharge à défragmentation pour achever les survivants.

Nous n'avons pas eu SCD, Brutal Truth ni Total Fucking Destruction lorsqu'ils sont passés mais toute frustration est à présent balayée. Au reste, l'offre de concerts se redresse depuis quelques semaines et le printemps est plein de belles promesses. Sur ce, je vais raccommoder mes morceaux.


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