Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

mardi 6 septembre 2016

Chimaira Maroon The Sorrow Dead Shape Figure Espace Julien Marseille 26 mars 2008

C'était ma première visite à l'Espace Julien. La salle est facile d'accès, près de la Canebière, avec un parking juste à la sortie. Il y avait une bonne affluence, un public assez jeune avec tout de même quelques dégaines plus extrêmes disséminées. À l'intérieur se trouvent un café bar et la salle proprement dite, qui donnent tous deux sur un hall d'entrée. Le stand de merchandising se tenait dans le bar, il n'était pas cher (les t-shirts sont tous à 15 €) mais plutôt moche à mon goût… J'ai quand même pris un t-shirt pour la peine, ce qui s'est avéré un bon choix comme on le verra plus tard. L'occasion de voir aussi que le bar a une bonne carte, avec vin et bière brune.

Dans la grande salle, DEAD SHAPE FIGURE était le premier groupe à jouer. C'est un quintet qui a joué son MetalCore mélodique et assez lourd dans des conditions difficiles. Le son était atroce. La batterie tintait comme du carton, la guitare rythmique sonnait très sale, le chant était étrangement rauque et brouillé (encore, cela semblait naturel) et cela jouait peu carré. On pouvait se raccrocher aux quelques solis, bien joués. Le groupe a tout essayé pour poser l'ambiance, venant chanter et jouer dans le public, jouant une reprise de "Davidian" dont la différence de style était sensible. Le crew a fait d'incessants allers-retours entre la console et la scène pour essayer d'améliorer un peu le consistant de la soupe sonore qui était rendue par les baffles. Cet handicap mis à part, c'est un groupe comme il en existe des wagons aujourd'hui, sans originalité et parfait pour ouvrir la soirée puisqu'ils ont provoqué les premiers pogos.

En dépit de leurs t-shirts de gros fans de Death et de Black de tueurs, le quatuor THE SORROW évolue dans le même style. La grande différence était dans le son, qui était très propre et rappelait ce que faisait Fredrik Nordstrom. C'était donc encore du MetalCore, mélangeant Heavy et HC New School. Les grosses power chords accrocheuses alternent avec des riffs à la Maiden ou des refrains tout aussi mélodiques. Le chant était bon et l'interprétation plus carrée, ce qui rendait quelque chose de plus efficace malgré les chœurs assez affreux du bassiste. Plus expérimentés, ils ont tâché de faire monter la sauce : le guitariste-chanteur a slammé (sur un passage techniquement basique, quand même), ils ont organisé en fin de set un excellent braveheart qui témoignait du bon état d'esprit général. Le spectateur se laissait aisément entraîner sur les passages les plus puissants (les power chords, disais-je) mais franchement, les enchaînements riffs Heavy – refrain – power chords pouvaient se faire dans n'importe quel ordre, personne ne s'en rendait compte. The Sorrow est dans le vent, efficace mais il n'y a aucune sensibilité perceptible, ils n'ont pas fendu l'armure. Encore un groupe sympa à voir sur le moment mais sans beaucoup de personnalité.

Dans ce courant MetalCore, MAROON fait déjà figure de vieux routier de la première génération. Je les avais déjà vu il y a deux ans à Toulouse et j'ai fait l'impasse cet automne quand ils sont passés à Montpellier. Je ne suis pas plus fan que des autres (question de style), mais force est de constater qu'on montait encore d'un niveau. Les Allemands conservent l'influence du Thrash des années 80 et 90 et cela donne une touche à leur répertoire. Leurs titres sont plus à même de séduire les vieux réactionnaires comme votre serviteur avec des intros en arpèges à l'ancienne, des riffs parfois plus Kreator que Maiden et généralement plus originaux que la stricte inspiration Heavy de la grande majorité de leurs compères. Leur expérience leur permet de ressortir de vieux titres qui font plaisir aux anciens fans. Sûr du jeu de ses collègues, le chanteur peut faire de l'humour, nous annonçant notamment que l'un des titres s'appelait "je préfère l'amour à trois", en français dans le texte ! Il m'avait déjà surpris en apparaissant sur scène vêtu d'un hoodie floqué Combichrist (un fameux projet Techno-Dark-EBM, se rattachant à la scène Gothique contemporaine, bien loin des goûts musicaux prévisibles chez un groupe comme Maroon, mais outre-Rhin on est beaucoup plus branché par ce genre qu'au pied de la Bonne Mère). L'aspect traditionnel fut resservi en touche finale, l'ultime morceau se terminant sur un repompage dévot de "Creeping Death".

CHIMAIRA est un groupe peu vu en France malgré l'importance prise par le sextet de l'Ohio au fil des albums. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont ramené du monde de loin (Nice, ou Montpellier pour ma part). Dans la fumée, les effets de lumière multicolores et la clameur, ils prennent place et ouvrent le feu sans crier gare en enchaînant sans temps mort "Pure Hatred", "The Flame" et sa montée chromatique fascinante, "Power Trip" et "Nothing Remains" ! La bonne ambiance devenait dès le premier refrain une folie collective, qui gagnait enfin jusqu'aux gradins du fond de la salle (I ! hate ! everyone !). L'heure n'était plus à observer et ergoter sur les interprétations individuelles des musiciens, mais à vivre à fond leur musique. Pour autant, je remarquais que le mixage était le même que sur le dernier album, très équilibré entre tous les instruments. Ce qui transforme les titres plus anciens, jadis mis en boîte par Colin Richardson, où le chant et la guitare rythmique pèsent plus. Néanmoins, Rob Arnold s'affirme comme un grand soliste, spécialement mis en valeur sur scène lorsqu'il est à la manœuvre, à l'ancienne.
Les pauses sont rares, Mark Hunter – qui ressemble beaucoup à Igor Cavalera maintenant – prend rarement la parole entre les titres car pendant les intervalles, aussi brefs que possible, le groupe en profite pour boire et s'essuyer et repart aussitôt. Le dernier album est logiquement privilégié, notamment avec "Worthless" ou "No Reason to Live". "Cleansation" est même arrangé à la manière des morceaux plus récents, puisque Chris Spicuzza y ajoute en intro un sample genre extrait de film, saupoudrage également essayé plus discrètement sur d'autres titres encore. Quelques stage-divers se montrent, mais on peut les féliciter pour une fois parce qu'ils ont été rapides et bon esprit. C'est tellement rare… Le public ne lâche jamais un groupe lui-même très soudé. La force des liens entre les six rejetons de Cleveland, renforcée depuis le retour d'Andols Herrick et l'esprit collectif soufflant sur leur quatrième album, atteint évidemment son apothéose sur le titre "Six", emblématique de leur identité. D'ailleurs, Mark se saisit d'une troisième guitare pour ce titre qui touche vraiment le sommet, car cet ajout apporte enfin le petit surcroît de lourdeur que l'on regrettait auparavant. Pour l'anecdote, il se servira aussi sur ce titre de cet instrument dont se servait déjà The Gathering et dont j'ai oublié le nom, avec une tige métallique qui couine quand on approche la main. Il est remarquable que des compos aussi exigeantes que les leurs soient aussi des titres d'une puissance redoutable, emballant constamment l'assistance. Et au cas où on en douterait, ces titres se démarquent nettement du MetalCore, en brassant des influences différentes et surtout beaucoup plus larges.
Enfin, le titre éponyme "Resurrection" est joué, le groupe salue… et ne reviendra pas. Les lumières s'allument. Après une heure de présence, ils ne consentiront aucun rappel bien qu'ils n'aient pas semblé spécialement fatigués. Cette fermeté a aussitôt atténué la joie des spectateurs et mitigera quelque peu le bon souvenir qu'ils garderont quand même de la soirée. D'ailleurs, je n'ai reconnu aucun titre du premier album. Manque d'habitude d'être en tête d'affiche ? Excès de professionnalisme ? Il est vrai qu'au long du set, Chimaira donnait plus l'impression de professionnels qui adorent leur travail que de fans passionnés qui ont réussi à faire comme leurs idoles de jeunesse. Il y a une petite nuance importante, qui se sentait dans la faible communication, la perfection d'un set sans erreur, ni temps mort, ni imprévu.

Mais enfin, l'heure était au retour et la route devait être longue. C'était le boxon au vestiaire, j'ai pu récupérer mon pull mais pas ma chemise. Ce n'est pas la faute de l'orga' (les volontaires étaient sincèrement embêtés et je suis témoin qu'ils ont cherché minutieusement, et tout le reste de l'encadrement de la soirée semblait parfait). Mais c'est plutôt celle de la personne à qui on a donné un cintre où pendait un vêtement de plus que  ce qu'elle avait confié, et qui s'est bien gardé de le rendre tout simplement en disant que ce n'était pas à elle… Pas grave, c'était une vieille frusque et malgré toutes les réserves émises ici et là, cela restera un concert mémorable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire