Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

samedi 8 octobre 2016

Depeche Mode Goldfrapp arènes de Nîmes 20 juillet 2006

Ce soir, c'était la (noire) célébration de l'Electro Anglaise. Mais rendez-vous compte, Depeche Mode ! Ce qui est arrivé de mieux à la Pop britannique – et donc mondiale – depuis les Beatles, si ce n'est avant ! L'usine à tubes immortels comme on en avait plus vu depuis Wolfgang Amadeus ! L'une des carrières les plus fascinantes de l'Histoire, l'icône kitsch de la bluette vendeuse 80's parvenue à une reconnaissance musicale universelle écrasante. Mais quelles tenues va encore nous sortir Martin Gore ? Et quel show va nous faire Dave Gahan, le chanteur le plus charismatique de la Terre ? Est-il clean ? Se parlent-ils ? Le public ne s'y est pas trompé : comme pour Rammstein l'an dernier, c'est le seul concert du festival qui affiche complet depuis plusieurs semaines, devant Placebo ou Sean Paul notamment. Le public de trentenaires massé sous le soleil était très varié, allant du jeune ménage bcbg aux clubbers en passant par les touristes avec enfants. On pouvait repérer facilement la délégation des membres de French Violation et des autres fans clubs, ainsi qu'une frange significative de Golgoths et de Metalleux en T-shirts bien visibles. Pour une fois, on était bien placé grâce à cette arrivée rapide.

Et tandis que la piste des arènes finissait de se remplir, GOLDFRAPP débarquait avec trois quarts d'heure d'avance – mais on commence à être habitué des horaires pipeau en ce lieu. Le Midi Libre chauffait depuis longtemps sur les guests pour cette édition du festival, et notamment ceux de ce soir. Mais autant le dire tout de suite, je reste assez déçu par cette formation que je situais à peu près pour l'avoir entendue ici ou là en passant. Le quintet est en rose et noir. La chanteuse a une douce et chaude voix autour de laquelle est organisée leur Electro Pop. Hélas celle-ci est très soporifique. Le rythme est lourd et les basses trop poussées font mal. Néanmoins, la batterie était réduite à une fonction décorative, histoire de faire esprit Rock live, mais elle ne servait en réalité à rien à part les quatre coups de baguette pour lancer les titres. Manquant de présence pour un aussi vaste site, la première partie n'a pas du tout cherché à prendre sa part du gâteau. Peut-être avait-elle des consignes, peut-être qu'elle ne comptait pas gagner des fans sur cette tournée, peut-être qu'elle se foutait un peu de tout ça… Le public répondit poliment entre les titres mais demeura nettement sur la réserve.

Après une longue attente, DEPECHE MODE apparaissait tout de noir vêtu. En haut, trois panneaux diffusaient des images mêlées, tantôt celles du concert retravaillées en direct, tantôt d'autres tirées des clips ou évoquant les albums selon les titres interprétés. La scène était meublée par la batterie sur estrade, deux claviers eux aussi sur estrade côté droit en regardant, dissimulés par des espèces de boudins métalliques à grosses lampes (comme d'autres en bas de la scène) derrière lesquels étaient Andrew et un pigiste. Un troisième synthé-boudin était à gauche sans estrade, pour que Martin s'en serve quand il n'était pas sur sa guitare. Et tout le reste de l'espace fut dévoré à pleines dents par le grand Dave…

Nanti d'un très bon son, le concert fut réellement lancé par le second titre, "A Question of Time" au refrain repris à pleins poumons par la foule. Au terme duquel Martin finit par abandonner la coiffe ridicule bien dans son style qui lui chauffait le crâne, mais pas ses épaulettes à plumes ni ce semi-kilt en spandex sur les fesses (il est impayable !). Totalement ravagé et irrésistiblement séduisant sur ses santiags, Dave Gahan tient des milliers de personnes à bout de bras (ou plutôt de pied de micro, qui lui fait quasiment office d'organe greffé autour duquel il danse), il se donne à fond pour que l'assistance vive la musique aussi puissamment que lui à mesure qu'elle est interprétée. Un certain nombre de titres étaient tirés de l'excellent "Playing the Angel". Un titre bien Rock comme "John the Revelator" emballe bien quoique le public y réponde moins que sur les vieux tubes. L'éthéré "Precious" assure cependant une savoureuse montée orgasmique collective rarement atteinte, enchaînée sur "Walking In My Shoes" qui prolonge l'effet. J'apprécie énormément le talent des Modes à réécrire et remixer leurs titres pour le Live, cela permet de les redécouvrir et de relier le passé exceptionnel du groupe à ce qu'il est au moment présent. Ce sont surtout les intros qui en bénéficient et on se plaît à chercher à reconnaître les titres qui arrivent, même si c'est facile avec "Stripped" par exemple. Ça l'est moins avec "Behind the Wheel" et l'effet de surprise est excellent. Plus discret et concentré sur sa tâche, on voit bien qu'Andrew prend cependant plaisir à jouer même si son poste l'oblige à une relative retenue.

Une relâche est ménagée vers le milieu de set avec deux titres plus apaisés interprétés par Martin Gore, dont on connaît le timbre plus sensible et retenu – comme son attitude. "Home" tout d'abord, qui fut à mon avis le seul titre à pâtir des modifications, avec ce son de synthé beaucoup moins typé instrument à cordes que l'original, alors que cela le rend si élégant. Puis "It Doesn't Matter Two", brève mais très belle. De manière générale, l'usage prédominant de la guitare aux bons soins du peroxydé et la présence bien marquée cette fois d'une batterie fonde le concert sur le Rock. Enfin Gahan revient, plus hilare et trépidant que jamais. Ce furent des hurlements hystériques sur "I Feel You", d'abord les filles quand Dave enlève le haut, puis le chanteur lui-même à plusieurs reprises au cours du titre ; manière de marquer mine de rien sa puissance vocale. Je ne me souviens plus par contre sur quel titre Dave est allé faire du cul contre cul à Martin ("In your Room" ou "World in my Eyes"?), genre pour prouver qu'il l'appréciait bien quand même. Nouvelle montée collective avec "Personal Jesus", les pas lourds si comiques de Martin Gore et ce long final sur fond de chapelet ; ovation progressivement couverte par "Enjoy the Silence" qui se met lentement en place, comme les pas du Roi qui ne sait où caler son transat, clip plaisamment suggéré par un dessin animé plutôt que rediffusé sur les écrans. Le titre était rallongé pour permettre à Dave, épuisé mais acharné, d'exprimer à grands gestes tout l'amour qu'il nous porte, on finirait par croire qu'il voulait sincèrement embrasser chacun d'entre nous.

Le rappel s'ouvre avec Martin accompagné seulement au piano pour une sublime adaptation de "Leave In Silence", interprétée avec amertume, si loin de l'esprit mutin des origines. Puis Dave revient pour qu'on nous balance une version bien puissante de "Photographic". Final triomphal avec "Never Let Me Down Again", conclu sur une forêt de bras levés et dirigés par Gahan aussi naturellement que s'il se grattait l'oreille. Malgré une grosse pression du public, il n'y eut pas de second rappel. Chacun pourra regretter l'absence de certains titres, mais le concert avait duré déjà presque deux heures. Et c'est la meilleure raison pour revoir lors des prochaines tournées un des projets musicaux les plus gigantesques du siècle, dont les trois piliers sont charisme, génie et esprit. Les générations futures n'auront plus cette chance, alors il fallait avoir vécu au moins une fois un spectacle aussi monstrueux, à la fois si loin et si proche de la puissance du Metal.

La sortie fut l'occasion de revoir quelques connaissances que je n'ai pas l'habitude de croiser dans des concerts (la surprise était surtout pour eux, avec la réputation que j'ai !). J'ai également aperçu pour l'anecdote Stéphan Forté d'Adagio, probablement revenu en vacances (aucun doute sur la personne je l'ai bien connu il y a longtemps). Et je m'excuse auprès de la Dame que j'ai arrosé de Coca !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire