Overmars Superstatic Revolution Peanuts Montpellier 7 mars 2006

Le temps que les gens arrivent (en proportion très honorable et VS était bien représenté) et que les balances soient faites, c'est SUPERSTATIC REVOLUTION qui attaque. Le son pèche, hélas, avec un chant trop faiblement poussé (déjà que naturellement il n'est pas puissant…). Mais comme les vocaux restent assez rares chez les cévenols, on a pu se rattraper sans trop de gêne le temps d'une dizaine de titres sur le reste. La section rythmique du trio est toujours au top et c'est un réel plaisir de les voir et revoir tous les trimestres. Leurs enchaînements étranges entre la lourdeur du HC (si !) et la fureur du Grind sont originaux et tiennent pourtant sans souci. Imprévisibilité et blasts, le genre de choses que bien des fans de Metal peuvent facilement apprécier même si ce n'en est pas. L'intensité est parfois contredite avec des passages lents et moins graves, qui passeraient pour légers dans le contexte. D'ailleurs, la sortie avec le dernier titre était dépouillée, laissant la guitare muette au profit des deux autres instruments qui concluaient par une décélération. Je pense les avoir vu meilleurs d'autres fois, mais on n'était pas non plus en tête d'affiche du Wacken !

Après avoir pris tout leur temps pour s'installer (comment monter un mur visuel dans un endroit aussi exigu, déjà qu'avec un téléphone portable grec on a du mal ?), la tribu d'OVERMARS entamaient leur nouvelle tournée par un titre montant très lentement du silence, genre l'intro du "Blind" de Korn à vitesse trois fois moindre, pour un effet garanti lorsque cela débouche sur les vocaux de Xavier. Le son était très bon pour une petite salle, grâce à un remplacement du matos du groupe paraît-il. On a pu ainsi goûter mieux qu'avant de la finesse de certains accords de guitare ou de basse, et c'est ce genre de détail qui pose le niveau d'un groupe. La musique est aisément étiquetable aux côtés d'Isis et surtout Cult of Luna, mais en renforçant très nettement l'aspect psychotique du concept. On retrouve ainsi l'héritage de Neurosis dans l'esprit même si l'influence des premiers disciples susnommés prime musicalement. Les titres sont longs, j'ai cru même comprendre que certains morceaux étaient plutôt des passages extraits de titres plus étendus sur album. Le mur d'images n'a guère profité au public, étalé sur un pauvre tissu blanc froissé sur les retours, mais il semble qu'il s'est enrichi. Par contre c'est le pauvre batteur qui s'est pris le faisceau en pleine face pendant tout le set ; je veux bien qu'être batteur dans un groupe de ce style ne soit pas trop exigeant techniquement mais dans ces conditions ce doit être autrement plus difficile ! Le chant, presque Death, exprime très bien la névrose du damné écrasé par le pouvoir et la possession par la névrose qui en découle. Mais toute la troupe a son moment de gloire dans le répertoire des lyonnais, à un moment ou l'autre. Froid et terrorisé, le projet des lyonnais a franchi un petit palier depuis l'été et les amateurs auraient grand tort d'ignorer les prochaines dates.