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mercredi 26 octobre 2016

Superstatic Revolution Membrane Peanuts Montpellier 22 février 2005

Sous les fenêtres de la préfecture, le Peanuts organise régulièrement des concerts dans sa cave. Tandis qu'un paquet de buveurs matait le foot (quel désœuvrement !) en rez-de-chaussée, les amateurs et les engagés les plus mordus de la scène HC locale se rassemblaient donc en bas. Ca faisait quand même peu de monde, déception sur ce plan malgré la qualité des présents sur ladite scène locale.

Un troisième groupe d'ouverture avait été rajouté, jouant sur le matériel prêté gracieusement par les deux autres. Il s'agissait d'IMENMES qui évolue dans un style très différent. Ce créneau déjanté où on trouve Mr. Bungle, Empalot, Carnival in Coal ou Wormfood. Passages brutaux sont alternés avec d'autres plus acoustiques et ralentis, intros samplées et arrangements divers. Mais Imenmes ne néglige pas l'aspect spectaculaire qui sied à ce genre. Le robuste chanteur avait le visage peinturluré tout en noir et une lampe de poche scotchée à son micro. Chantant en français, il quitta peu à peu son espèce de bure violette pour faire admirer progressivement d'adorables liquettes, un vêtement portant une espèce de loupiote collée sur le cœur, puis un t-shirt aux couleurs du drapeau libanais. Il était assisté au chant de son gratteux pour les growls. Le groupe parsema sa performance de pas mal de blagues comme le jet de carambars, les vannes, l'anniversaire à une groupie avec offre de fleur et cadeau. Et tout ça fonctionnait très bien avec une musique vraiment furieuse lorsqu'il le fallait et doucement dérangée l'instant d'après. L'humour compte beaucoup chez Imenmes, pas le style prise de tête malsaine. Une certaine fraîcheur s'en dégageait et nous a convaincu de la pertinence d'Imenmes dans un style très casse-gueule et qui n'est pas ma came d'habitude. D'ailleurs le titre d'inspiration orientale, avec intro et conclu' au tambourin et archet utilisé pour jouer de la guitare, était réussi. J'ai l'impression que le groupe est encore trop jeune pour avoir enregistré mais les amateurs du genre des références précitées devraient retenir, car si un nouveau groupe rattaché à cette famille ne surprend plus autant qu'avant, celui-ci ne laisse pas le spectateur morose. Restera à passer l'épreuve du studio.
Ceci étant on avait assez rigolé.

Avec MEMBRANE, c'était une autre folie qui allait se déchaîner. C'est bien connu, à trois on fait plus de boucan qu'à plus. Et pour ça les franc-comtois ne s'en laissent pas compter. Très carrés, ils nous ont assénés un excellent HC hyper Noise. Des plans parfois très barges, servis paradoxalement par le son quelconque des locaux (qui ne peuvent mieux faire toutefois) qui collait à merveille. Énergique, interprétée avec engagement (c'est surtout le batteur qui m'a impressionné), très bien composée, la musique de Membrane me faisait penser aux débuts d'Helmet sur certains passages, parfois à Nostromo mais de façon plus fugace encore (références contestables par le premier venu un peu mieux cultivé que moi en HC). Elle est non seulement bien violente mais aussi très puissante d'un point de vue strictement coreux. Ce sont là les apports de la personnalité du projet, les conséquences très bénéfiques de l'intégration d'une facette Noise. D'ailleurs la reprise d'Unsane est passée aussi aisément qu'un verre de chardonay dans ma gorge. En qualité de composition elle coulait très bien, ce qui démontrait sans contredit possible que de ce côté-là Membrane est fort. Mais elle passait aussi pour plus barrée et moins propre que les titres originaux, ce qui soulignait par contrepoint l'autre affinité plus HardCore. Je ne sais pas quelle est la notoriété réelle de Membrane, au sein d'un genre trop souvent réduit à deux ou trois références écrasantes et moribondes, un genre hélas donc considéré bien à tort comme aussi mort que le Grunge. Mais sans en être vraiment amateur j'ai toujours pensé que l'héritage de Portobello Bones, Unsane ou Quicksand si vous voulez bien aussi était honteusement abandonné ces dernières années alors que c'était l'une des possibilités les plus intéressantes qui s'ouvraient pour l'avenir d'un monde HC alors en plein doute. Un courant qui aurait même pu apporter des choses très intéressantes au Metal. Alors franchement j'espère que l'audience d'un groupe comme Membrane croîtra et embellira encore beaucoup, car c'est par des combos de cette qualité que l'influence Noise peut renaître vraiment pour le plus grand bien de la scène.

C'était encore autre chose avec les cévenols de SUPERSTATIC REVOLUTION. Ne vous laissez pas tromper par un nom pas très bien pensé qui renvoie par erreur à une culture pseudo fusionneuse à la Mass Hysteria prônant la révolution par la musique, le métissage musical comme fin en soi etc, etc… Rien à voir. Donc formule trio là encore. Mais ici, la violence est bien pire quoique sous une expression radicalement différente. Elle est complètement cérébrale. C'est pourquoi le public alors réduit à une vingtaine de personnes à tout casser à ce moment est resté stoïque. Ce n'était en rien de l'indifférence, c'est la seule façon possible de profiter des nouveaux titres d'un groupe au projet fort ambitieux. Extraordinairement riche dans ses compos, la musique de S.R. exige une concentration totale pour la suivre, car les changements sont légion et jamais un riff n'est utilisé une fois de trop. A peine est-il bien posé qu'un autre le chasse, sans aucune aspérité. En fait, cette capacité à surprendre dans la succession sans jamais choquer l'oreille me semble sincèrement exceptionnelle. On croirait réellement sentir son bulbe réaliser de nouvelles connexions entre des neurones qui jusque là s'ignoraient. Ce qui me faisait un peu penser aux premiers essais de Dillinger Escape Plan, du moins au souvenir que j'en ai.
Les alésiens sont déjà passés maîtres dans l'art d'alterner le riff qui tend et le riff qui écrase. Certains étaient d'une lourdeur à faire pâlir d'envie bien des plus gras parmi les grands de la scène Death. Cette complexité n'est pourtant pas hermétique, même pour le Metalleux car beaucoup de plans se rapprochent du Metal par la densité et la lourdeur comme déjà dit. N'empêche que S.R. doit surtout s'écouter chez soi, un grand nombre de fois, pour être vraiment possédé tant c'est dense. Quand ils auront un public plus large qui connaîtra bien les titres, alors ça pourra donner des déchaînements collectifs étourdissants mais le disque est sorti beaucoup trop récemment pour qu'on en soit là. En attendant on rentre dedans sans difficulté, mais il manque cette joie particulière de connaître les morceaux, joie généralement exponentielle selon leur complexité et là… C'est aussi très carré, si quelque chose sembler dépasser c'est que c'est voulu, ce qui renforce l'aspect chirurgical. Pour donner corps à tout ça, il faut évidemment une compétence technique de haut niveau. Le chant haut perché souffrit de quelques faiblesses par moments. Pas la batterie, mixée assez flatteusement ce qui soulignait un vague aspect Metal peut-être. Un morceau plus vieux était plus brutal – forcément sans doute. Une sensation de froid se devine probablement, et je dois dire qu'à ce sujet il faudrait faire gaffe à s'exprimer un peu plus clairement dans le micro, et avec la gratte coupée sinon avec le larsen ce n'est pas la peine !
L'ambiance intimiste (trois fois hélas) permettait là aussi une ou deux vannes, notamment le "Montpellier" crié à la Bruce Dickinson par le batteur. Elles détendaient agréablement la forte tension intérieure imprimée par la musique. Tout ceci nous amenait à l'heure de fermer boutique. Je crois pour finir que nous avons eu de la chance d'avoir en petit comité trois formations prometteuses à des niveaux croissants. Espérant qu'elles auront chacune la reconnaissance à laquelle elles peuvent légitimement prétendre en étant ce qu'elles sont. Je regrette que la sinusite m'ait empêché d'être plus dedans. Moi qui trouvait vers Noël que question concert ça s'annonçait mort pour quelque temps, en deux mois on a été plutôt vernis. Et c'est pas fini. Entre S.R., Eyeless et Spinningheads le HardCore Languedocien jouit d'une scène très solide, qui peut faire bien des envieux.

Mais… horreur ! Le coup de tampon donné à l'entrée est marqué d'un double 666 ! Sur ma main ! Et moi qui vois Maman ce matin ! Vite, du savon boudiou !

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