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lundi 17 octobre 2016

Spinningheads An Albatross Mudweiser Baloard Montpellier 20 février 2006

Nonobstant la psychose de grippe aviaire qui aurait pu dissuader d'aller rencontrer un grand oiseau des mers réputé dangereusement enragé, c'était la grande foule dans la cave exiguë du Baloard, plus nombreuse que pour Overmars l'été dernier.

Sans tarder, la soirée était ouverte par les locaux de MUDWEISER. Le quintet d'une moyenne d'âge mûre propose un Stoner pur et bien balancé. Les cinq ou six titres ne cherchaient pas l'originalité mais, au moins, ne souffraient d'aucune faiblesse. Le ton n'était pas rétro-hippie comme chez bien des groupes de cette mouvance mais plutôt sombre. Les rythmiques entraînaient bien le mouvement, c'était suffisamment carré, graisseux et poilu comme on l'aime et on surprenait de temps à autre des plans qui se rapprochaient du premier Down (quand je vous disais qu'on était loin de Spiritual Beggars). Il y a une marge de progression évidente mais c'est déjà convaincant, nul doute qu'on en reparlera.

La star du soir, AN ALBATROSS, a pris ensuite la parole. L'orga' avait préféré les laisser jouer plus tôt pour éviter d'éventuels problèmes comme les fois dernières. Le phénomène n'a pas volé sa réputation. Ils arrivent vêtus comme des mendigots sortis d'un film de Terry Gilliam. Leur Grind est foncièrement original, rappelant les ultimes borborygmes de Brutal Truth avec un côté imprévisible et Stoner à la Soilent Green, ou encore les plans torsion-tension de "l'Hydro-Grind" des débuts de Cephalic Carnage. Mais depuis Baudelaire on sait que l'oiseau en question dépasse quelques références pataudes. Les coups de folie du chanteur au t-shirt Mickey Mouse et santiags correspondent bien à la folie gaie qui se dégage du groupe : il est monté plusieurs fois sur la batterie, sur les amplis et une fois là haut s'est agrippé à la barre tenant les lights entre deux poutres pour faire les pieds au plafond tenu d'une main en continuant à brailler ! Et le coup du glaviot pendouillant sur la solive et ravalé ! Tout ceci et d'autres choses sans oublier un chant aussi juste que le reste des instruments. Et sans faire injure au batteur irréprochable dans un genre on ne peut plus exigeant à ce poste, il faut rendre hommage à la restitution d'intensité assurée parfaitement par la guitare qui ne se contente pas d'envoyer des graves mais va très souvent chercher des aigus rapides comme l'éclair. Le clavier aussi a une grande importance dans ces fameux ponts speedés et s'exprime plus clairement aussi dans quelques passages plus dansants style Disco. Cette gaieté est essentielle à saisir, on est aux antipodes du Grind-Core politico-social, du Gore singeant Carcass ou plus encore de l'imaginaire Metal. Il y a une fureur, mais c'est une fureur pour rire un bon coup. C'est fort et c'est typé, certains adorent, d'autres grimacent, en tout cas ça roule et ça ne peut pas passer inaperçu.

Et pourtant, incroyable ! La tête d'affiche allait se faire voler la vedette par les locaux qui jouaient en aftershow. Tout le monde dans la place avait dû voir SPINNINGHEADS 453 fois minimum, ils n'étaient là que pour le support, mais il se surpassèrent. Portés peut-être par l'impact et la rage des Cormorans du Grind, les Spinning' ont transcendé l'interprétation de morceaux que l'on finit par bien connaître. Foin des habituelles extravagances d'Abel qui se donna comme jamais sur son micro malgré un mauvais réglage en début de set ! On a atteint cette fois une compacité, une puissance inédite. La faiblesse structurelle habituellement reprochée au sujet de compositions trop orthodoxes ne fut plus du tout sensible mais au contraire ils ont trouvé une force salutaire, par la grâce d'une alchimie tenant à l'intensité d'interprétation qui toucha un nouveau degré. Un rappel de deux courts morceaux s'imposait. L'assistance était unanime sur l'exceptionnelle performance qui avait été donnée. Sans que rien n'ait changé dans le fond, il s'est peut-être passé quelque chose de révolutionnaire dans l'histoire des Spinningheads ce soir.

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