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mercredi 19 octobre 2016

Nextclues Fest Villeveyrac 18 décembre 2005

Villeveyrac est un village typique de la région, dans les collines couvertes de vigne et de garrigues. Aménagée probablement dans d'anciennes écuries, la petite salle communale abritait ce dimanche le festival de fin d'année du collectif Nextclues, entrées gratuites et consos à prix coûtant. L'ambiance était en effet excellente, très familiale puisque presque tout le monde se connaît dans le milieu local, ce qui favorisait les bonnes blagues au long des sets (et dont je vous ferai grâce pour ne pas rallonger), les invitations spontanées à chanter ou les prêts de matos (heureusement qu'on n'attrape pas l'hépatite B en jouant sur la gratte d'autrui parce que sinon un jour comme celui-là !). Dans un contexte aussi plaisant, les groupes jouaient libérés de toute pression devant un public conquis d'avance. Peu importait, au fond, la mauvaise qualité du son et surtout des micros vocaux généralement sous-mixés et électrocutant volontiers les choristes ou chanteurs !s

À l'origine je ne devais pas pouvoir venir et j'ai profité d'une annulation imprévue pour rallier au dernier moment le festoche. C'est pourquoi j'ai raté le premier groupe, I DON'T THINK IT WAS AN ACCIDENT, qui est plutôt un supergroupe dont on a récemment parlé sur ce site. C'est dommage car j'étais très curieux d'entendre ce que ça donnait.

Suivait le groupe féminin ONE MORE SEASON que je n'avais pas vu depuis un bail et qui s'est bien étoffé : de trois on est passé à quatre et un nouveau batteur (mâle, lui) a été intégré. OMS a pas mal gagné en aisance scénique et également en puissance grâce à cet apport d'énergie aux rythmiques. Leur HC a une saveur plus consistante qu'il y a deux ans, mais il reste très orthodoxe. De plus, les fréquents passages plus mélodiques (notamment aux vocaux) ne sont pas encore complètement convaincants. Mais bon, les progrès réalisés suggèrent que d'autres viendront sans nul doute.

SPINNINGHEADS enchaînait avec son HC lui aussi très classique, dont le petit manque de folie musicale est compensé comme toujours par une interprétation très professionnelle et bien énergique. Le groupe nous a gratifié d'un nouveau titre, plus original celui-ci car utilisant quelques vocaux clairs (enfin, jusqu'à un plantage global tout à fait géré dans l'esprit de la journée). Une reprise bien déformée de "Smells Like Teen Spirit" pour finir.

TANTRUM a une fois de plus hissé le niveau bien haut avec ce fameux Noise pur et trippant qui en fait une référence du genre. La complémentarité entre guitare et batterie est captivante, sans oublier ces vocaux semblant toujours au bord de la rupture. En quelques riffs simples l'ambiance est rapidement posée, l'atout de Tantrum par rapport à d'autres pointures du Noise étant de privilégier celle-ci sur la puissance ou une complexité parfois limite "metallisante". Même pour un temps de jeu écourté au cours d'un froid dimanche à la cambrousse, le groupe a marqué son terrain. Le dernier titre fut chanté par un ami présent qui en avait écrit les paroles.

On allait rester au sommet avec SUPERSTATIC REVOLUTION que vous êtes tous sensés connaître. L'équilibre du trio s'est bien trouvé entre la section rythmique échappée de Morgue et le guitariste chanteur dont la personnalité semble s'affirmer même s'il reste  beaucoup de progrès à faire dans la communication avec le public (le regarder quand on parle et articuler !). La musique est toujours aussi bonne avec ces riffs très lourds et souvent inventifs, ces enchaînements pleins de surprises, ces titres dont on ne sait jamais quand ils vont finir mais dont on réalise à chaque fois la seconde d'après que tout était effectivement dit… Sans oublier des moments d'une brutalité cinglante interprétés avec la justesse des pros (cf. l'autre groupe du batteur et du bassiste…). Du grand HC, intense, très riche et alternant les tensions avec la maestria des plus grands demis d'ouverture. SR nous a donné aussi deux nouveaux morceaux qui sont dans la complète lignée du répertoire précédent et d'une qualité non moins excellente. Encore beaucoup de bonheur en perspective.

L'arrivée de GOODBYE DIANA a rafraîchi le ton en apaisant l'atmosphère devenue tout de même pesante. Il s'agit d'un Stoner anti-prise de tête proche dans l'esprit d'un Karma to Burn, entre autres à cause de l'impasse quasi complète sur les vocaux hors quelques interventions du jovial batteur. La personnalité du groupe vient surtout de son orientation très mélodique, menée par une basse rapide relayée par l'une des deux guitares employée mélodiquement. Les titres très fluides sont interprétés sobrement et l'ennui ne vient jamais malgré l'absence de chants. Quelques passages m'ont fait vaguement songer à la seconde période d'Helmet, aussi. Très agréable sur scène après d'autres performances plus incisives, mais il faut voir si l'album dont la sortie est imminente saura être plus qu'une bonne musique de fond pour quand on s'occupe.

Le trio SUPER BEATNIK a pas mal écumé les scènes du coin cette année et s'est nanti d'une sérieuse réputation à base de Punk-Stoner bien Rock et Garage. Je pense aux Ramones, à Motorhead et un peu Monster Magnet. Faussement dilettante, le combo a évité le piège du "tout vite, tout crade et tout furieux" et offre plutôt des titres aux tempi variés mais toujours entraînants. Il est dommage que là, les vocaux aient été vraiment trop faibles.

Tandis qu'on bradait les dernières canettes de Kro', le trio insolite MARVIN s'installait : guitare, batterie et… petit synthé Korg à l'ancienne confié à d'expertes mains féminines ! Pas de chant non plus (sauf sur une reprise si improbable qu'elle fut interprétée les visages dissimulés dans des bas). Marvin, en fait, développe un espèce de Stoner aux motifs Electro, mais d'une Electro de générique de début des années 80. C'est fait exprès, et Marvin sonne terriblement kitsch et rétro-rigolo. Les premiers morceaux n'étaient pas tellement convaincants, mais l'affaire s'est peu à peu améliorée grâce à des plans mieux consistants, pertinents et des riffs plus enjoués. L'originalité est réelle toutefois cela implique une prise de risque à quitte ou double pour s'exporter.

Il fallut se quitter après un rappel pour le dernier groupe. Sur Montpellier, on a la chance d'avoir une scène HC riche et bourrée de talents ; la possibilité de monter ce genre de mini-festivals du dimanche à la bonne franquette avec un plateau aussi relevé est un grand privilège en province. J'en veux bien un par mois ! Pour atteindre le sublime, la prochaine fois, il suffira que Morgue ait bien voulu répéter un chouia pour prendre place parmi ses compères, pour c'que j'en dis, hein…

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