La première partie n'était pas annoncée hors Internet et il s'agissait des Danois de PYRO (sans Porno, rien à voir). Le groupe se compose de quatre membres et ne propose qu'un MNCD. Il s'agissait de Rock Atmo un peu Metal, assez influencé Pink Floyd. Le premier titre était un peu mou, cependant ça s'est plus vitaminé par la suite. Cependant il y a une faiblesse très sensible au chant et même, selon un ami plus connaisseur que moi sur le sujet, à la batterie. Un comble alors que les rythmiques sont très soft ! Il y a de bons passages, quelques ponts excitants mais pour l'instant la jeune formation plafonne. Je pourrais citer des groupes locaux meilleurs dans le même créneau. En attendant, ils ont décroché la timbale pour se faire connaître.
Et puis vient la tête d'affiche, THE GATHERING. La pose d'un écran annonçait l'emploi d'images. Mais la divine surprise vint surtout du retour tonitruant de la guitare !!! Acérée, quasi méchante et violente ! The Gathering a réalisé ce soir le fantasme ultime que j'avais à leur sujet : relire le répertoire post-"Nighttime Birds" avec le son d'avant ! Jamais je ne les avais entendus sonner aussi Metal, un bond de douze ans en arrière ! Et cependant leur son est d'une pureté parfaite, c'est la première fois que j'ai laissé tomber les boules quiès au Rockstore. Aucun membre n'est pété, Anneke van Giesbergen chante à la perfection. L'assistance lui mange dans les mains dès qu'elle parle. Ses mains réinventent la sévillane par leur danse et elle nous ressort le tambourin comme à la bonne époque. La montée du commencement de "Liberty Bell" est jouissive. Et enfin les Bataves ont fait ce qu'ils auraient dû initier depuis longtemps en usant de l'écran pour conduire le trip musical avec de mini-clips. C'est même troublant de détourner l'attention du groupe quand on a l'habitude de les voir. Comment oublier ce cheval de synthèse au milieu des monolithes, ce squelette armé d'une hache pour briser la porte, ce croiseur et ces écrans plats volant dans l'espace interstellaire du côté de la lune, le réemploi de l'image de la navette spatiale américaine explosant au décollage qui a traumatisé notre enfance… ? Tout cela correspond merveilleusement à l'esprit des titres de la seconde période ; ils ne perdent aucun onirisme en accueillant cette acidité revenue du passé. Au moment du rappel, en vieille habituée, Anneke s'étonne de trouver pour la première fois la pluie en notre ville (et Dieu sait qu'elle y est passé souvent) ; mais s'emmêle entre le français et l'espagnol (pas très grave par chez nous). Et on nous ressort la Fender pour un final terrassant, enchaînant "Eleanor" et "Strange Machines" comme jadis ! La boucle est bouclée, The Gathering a su réconcilier son passé Metal et ses pulsions Rock Indie pour sublimer sa nature Atmosphérique. L'apothéose, la réalisation parfaite de soi au moment où ils annoncent une longue, longue pause… L'héritage est immense et ce n'est certainement pas un hasard si un tonnerre et des éclairs slayeresques attendaient l'assistance à la sortie. Un groupe immense au sommet, ne les ratez surtout pas et je m'adresse pour cela en priorité aux réticents.
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