Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

mercredi 26 octobre 2016

Punish Yourself Psykup S-Core Hypno5e Rockstore Montpellier 9 avril 2005

Belle affluence au Rockstore pour une affiche éclectique, apothéose annoncée du festival Murmurlement – tronqué par l'annulation de la veille. On remarquait tout de suite la présence d'une forte minorité true Goth', alléchée par le groupe clôturant le spectacle.

Annoncé par une longue intro finissant en boucle technoïde basique, voici HYPNO5E en ouverture, qui fit preuve de quelques progrès depuis trois mois. Alliant des riffs assez élémentaires, à la Sepultura ou Gojira, avec de longs passages acoustiques dépouillés, Hypno5e est toujours aussi froid mais passe beaucoup mieux grâce à un son un peu meilleur, servant mieux le chant notamment. Les parties lourdes remportèrent l'adhésion de la fosse. Le style du combo se découvrit donc assez rapidement, sans plus procurer aucune surprise. L'absence de mur d'images était compensée très avantageusement par des jeux de lumière plus élaborés et suggestifs, qui laissaient à l'auditeur plus de liberté pour s'installer dans la musique. Et une fois le concept du clivage entre les deux facettes bourrines et acoustiques entrelardées était bien saisi, leur simplicité laissait conclure que tout était dit. La relative brièveté du set empêcha néanmoins l'ennui de s'installer. Globalement encourageant.

Nous avions remarqué S-CORE dès la sortie d'un premier album très prometteur. Le groupe confirma amplement l'espérance semée dans les cœurs. Massif, écrasant même, le Power Metal des Alsaciens vous replonge au meilleur de PanterA période "Far Beyond Driven" ou encore des regrettés Dearly Beheaded sur la tournée "Chamber of One" sur ces mêmes planches voici sept ans déjà. Certes, les riffs sont moins complexes que ceux du regretté Dimebag mais tout le monde n'a pas le poignet aussi souple ; et de toute manière l'effet produit est aussi dévastateur. S-Core, auteur d'une performance impeccable techniquement et très à l'aise sur scène, ne fait aucun compromis et remet les choses au point sur l'identité du genre. Pour maintenir la tension, le groupe exhorte une assistance rapidement déchaînée, non-connaisseurs inclus (y compris bien des Goths précités). Le son très puissant illustrait parfaitement ce que "lourdeur" veut dire, pas seulement par les grattes mais aussi par le chant merveilleusement rugueux. Et ça fait du bien par rapport à une certaine mode actuelle qui tendrait à confiner le chant rauque au Death Metal pur. Les titres ont défilé avec bonheur, la joie non feinte du combo de jouer communiquant immanquablement cet enthousiasme au public via l'interprétation de titres originaux, comptant une reprise de la seconde partie de "Domination" qui passait comme la moissonneuse dans le champ (da da dam da da dam da da dam da da dam…). Seule formation à s'autoriser un bref rappel vivement réclamé, S-Core nous gratifia d'une autre reprise, exécutant cette fois un "Roots Bloody Roots" sonnant de façon incroyable exactement comme l'original studio ! Capable de fédérer et de conquérir par la force de ses performances live, l'avenir appartient certainement à S-Core, qui a tous les éléments pour aller encore beaucoup plus loin. D'ores et déjà, allez les voir à l'occasion (un peu pour les mêmes raisons qu'Hatesphere dont le t-shirt était arboré par le bassiste) notamment les nostalgiques un peu rancis du vrai Power Thrash bien abrasif des années 90 comme votre serviteur. Du Metal d'hommes !

PSYKUP était la première des deux formations toulousaines conviées à la fête. Bien maîtrisé par de nombreux fans, leur répertoire propose des titres extrêmement variés et riches, kaléidoscope musical emmenant de surprise en surprise. Dénués de tout trac, les remarquables musiciens ont fait discrètement montre d'une excellente technique leur permettant cet étonnant brassage musical au liant Metal, portés par le son fort clair de M. Etxemendi soi-même venu aux manettes. À retenir la performance vocale des deux chanteurs chargés chacun également d'une gratte et des claviers, et aussi celle du batteur derrière. Déjà grande figure de ce créneau extrêmement déjanté très en vogue dans la France métallique actuelle (et qu'il faudra bien rassembler sous un vocable commun un de ces quatre matins), Psykup combla ses fans mais laissa les néophytes décontenancés par tant de détours enchaînés sans crier gare en un même morceau. Pour les metalheads plus bourrins, les parties lourdes faisant la jointure entre deux incursions vers autre chose souffraient de la comparaison avec la formation précédente question puissance. Pour la délégation Goth, impossible d'adhérer à la "positive attitude" fièrement revendiquée par le groupe. Les adhérents au concept étaient toutefois assez nombreux pour que cela ne soit pas trop visible au point d'être gênant. Les petites blagues tombèrent juste, y compris celles improvisées. L'interprétation attendue de "l'autruche" se termina d'ailleurs par une improvisation où certains musiciens intervertirent leurs postes, avant de tirer leur révérence. Au final, la bonne connaissance des titres ne doit pas faire grand'chose à l'affaire : le genre faussement déconstruit dans lequel Psykup officie déroute ou charme d'entrée selon les sensibilités. Ce projet ne ressemble véritablement à aucun autre mais n'est pas non plus expérimental puisqu'il peut se rattacher à quelques références ici ou là. La question n'est plus que de vérifier jusqu'où peut s'étendre l'audience d'un style qui bénéficie donc du vent en poupe ces temps-ci. Le succès futur de Psykup ne dépend que de cela, car le groupe a tant de talent dans ledit style qu'il y rafle déjà tous les suffrages.

Mais enfin changement complet de décor. Rattaché à une scène sous-développée dans nos contrées, il est très rare de voir passer vers ici des formations de la famille de PUNISH YOURSELF. Mis à part les "Golgoths" qui avaient patiemment attendu leur heure et une délégation toulousaine assez importante venue pour l'occasion, beaucoup de spectateurs semblaient ne rien savoir du dernier groupe. Que se tramait-il derrière ces incongrus grillages ? L'effet de surprise fut donc très net lorsque le rideau noir masquant les préparatifs fut écarté, découvrant des artistes quasiment sans cheveux, à moitié nus et peinturlurés au fluo, parmi lesquels errait une danseuse les miches à l'air mâchonnant lubriquement un rat en plastique ! Ébauchant les premières notes d'un son inconnu pour beaucoup parmi les jeunes, ceux-ci étaient à l'orée d'une fantastique initiation à l'Indus Electro Goth, transcendé par une guitare alourdissant considérablement une performance ultra violente. Aller simple pour Sodome et Gomorrhe, retour non garanti. Le voyage s'avéra triomphal, la savoureuse puissance de ces autres Toulousains, sans comparaison sérieuse à notre connaissance au sein de leur scène même au niveau international, était un atout-maître pour séduire le jeune public Metal. Captivée ainsi dès le deuxième titre au beat pilonnant, la masse des spectateurs retrouva les forces nécessaires pour faire honneur à la folie gagnant la scène. Punish Yourself c'est aussi une forte expérience visuelle, car derrière ces grilles symbolisant génialement l'interdit qui nous bride et derrière lequel couve nos pulsions les plus folles, se déroulait un spectacle effarant, les zicos se jouant de cette barrière attisant la fascination en y grimpant régulièrement. Les quelques titres plus calmes ne laissaient pas réellement retomber le grisant parfum de scandale ambiant, ils permettaient plutôt de se ressourcer physiquement pour la suite.
Se foutant allègrement du scandale, Punish Yourself s'en joue avec délices, exhibant nonchalamment ses parties intimes et son fondement à peine serti d'un string ou laissant ses musiciens se peloter avec un naturel confondant. Tant et plus éloigné des chocs scéniques calculés d'un Manson. Le plus surprenant étant sans doute que ce show extrême déployé à longueur de lascivités et de perversions sexuelles suggérées ne mettait même pas vraiment mal à l'aise un instant tant il n'était pas chiqué, tant la musique qu'il appuyait était efficace et conservait toujours la primauté sur le scandale visuel. Le groupe n'érige pas la transgression en gimmick, elle leur est plus certainement l'accès nécessaire aux seules choses ayant une intensité valant la peine de vivre. Que ce soit en se peignant de façon totalement absurde, en jouant un Indus de barges, ou par d'autres expériences largement évoquées sur le plateau et par les textes. Quittant brutalement la scène, P.Y. ne fut pas en mesure de répondre à l'attente générale d'un rappel, à contre-cœur semble-t-il. Puissent les nombreux néophytes conquis s'intéresser durablement à cette scène pour laquelle le pays est encore terre de mission. C'est le lieu de signaler aussi la gentillesse du crew. Puisse aussi Murmurlement ayant organisé cette excellente soirée de Metal entièrement "Français" être rentré dans ses frais, ce ne serait que justice ! Ce fut pour eux un bel annif'.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire