Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

samedi 8 octobre 2016

Hate Eternal Spawn of Possession Korigan Luynes 7 juin 2006

Report du concert au Korigan à Luynes (près d'Aix-en-Provence) le lendemain.

Devant un public bien chevelu, les Polonais de SHADOWS LAND ont révélé un profond traumatisme d'adolescence au sujet de Morbid Angel qui se voit rien qu'à leurs dégaines. Tout comme leurs compatriotes de Devilyn et beaucoup d'autres qui peuplent les catalogues de VPC et les bacs d'occasion pas chères, leur musique est dans la droite lignée des maîtres, dans un style typique et rebattu, archi-connu et manquant de génie propre. C'était bien dans l'esprit de la soirée, pas trop mal exécuté mais à part les ultras-fans d'"Altars of Madness" qui se jettent sur le moindre tribute-band, je ne vois pas trop qui ça peut intéresser.

J'étais surtout venu pour SPAWN OF POSSESSION. Le groupe a recruté un chanteur qui a le même timbre que le batteur qui avait assuré les vocaux pour "Cabinet". Ce vocaliste se révéla très à l'aise et s'employa à emporter la sympathie générale, en plus des quelques fans du premier rang. Le premier titre était extrait du nouvel album à paraître incessamment, hélas il souffrit de grosses faiblesses de mixage qui furent corrigées en cours d'interprétation : les vocaux devinrent audibles par-dessus la guitare et la batterie, mais j'aurais aimé que l'on pousse aussi la basse qui resta confinée à une fonction décorative… Cependant les Suédois sonnent presque comme sur album. L'affaire fut complètement lancée – et emballée – dès le deuxième titre, "Swarm of the Formless" interprété pied au plancher. Le set alterna tout le long des morceaux de "Cabinet" et du prochain opus. Il était plus facile de rentrer dans les anciens titres, mais de toute manière le Death Metal de S.o.P. varie si souvent de breaks en riffs, blasts et solis (chapeau à ce sujet, en passant), que le headbang en cadence est une divine torture. À peine se cale-t-on sur le plan qu'il a déjà changé. Cette créativité rétame méchamment. Les nouveaux morceaux sont dans la continuité, avec la même inventivité qui fait mouche ; peut-être retient-on un moindre emploi des blasts mais c'est à vérifier. Pendant une partie du set j'ai été distrait par l'un des roadies sur l'escalier de droite qui ressemblait terriblement à Nick Barker, pas seulement le bide mais surtout le visage (j'ai assez étudié les photos de Lock Up). Et il semble bien que c'était lui si j'ai bien saisi l'une des dédicaces. On s'est terminé avec "Church of Deviance", au cours duquel les quelques-uns du premier rang ont attrapé le chanteur pour le faire slammer, en plein morceau pendant qu'il continuait à rugir ! Signe incontestable du succès d'un quintet très carré, qui a du talent à revendre et un style de compos inédit. Ils ont les moyens de devenir très importants dans un style où la concurrence est écrasante.

J'avais déjà vu HATE ETERNAL il y a deux ans à Perpignan. Depuis, Erik Rutan a changé de batteur, a perdu un guitariste et n'a conservé que son grimacier bassiste. Mais peu importe vu l'écœurant talent du bonhomme : vocaliste Death excellent, mortel en rythmique, ahurissant en solis. Et tout ça sans effort exceptionnel dirait-on ! Quelques pépins de guitare vers le début de set n'ont guère gâché la performance. On en oublierait celle du batteur (Derek Roddy ?) Les interventions fréquentes du bassiste en vocaux offrent un duo intéressant qui fait désormais partie de la griffe du trio. À la différence de tous les Shadows Land du circuit, Erik Rutan a su transcender une filiation qu'il pourrait néanmoins revendiquer mieux que quiconque. Le style d'Hate Eternal est immédiatement reconnaissable à ces riffs compressifs, ces titres très compacts à peine reliés parfois par des intros angoissantes, ces doubles vocaux démoniaques et ces solis hallucinants qui sont sans doute la facette la plus facile pour accrocher à un Death monolithique. C'est de la lave en fusion qui coule des enceintes à l'intention de fins connaisseurs. En plus d'être un technicien hautement qualifié, le père Rutan a imposé son projet comme référence, clairement apparenté au très grand groupe dont il a fait partie tout en défrichant une direction propre. C'est dire si c'est un musicien accompli. Qui aurait l'outrecuidance de demander une reprise de son ancien groupe comme font tous les ex-ceci ou cela ? Le groupe a joué assez longtemps, environ une heure.  Parmi les quelques titres que je connais du répertoire de H.E., je n'ai retrouvé que "Powers that Be" et son riff introductif lacérant. Pas de rappel, mais l'affaire était entendue depuis beau temps pour une formation déjà devenue un gros classique parmi les lourds.
Une grosse soirée de Death Metal pour puristes comme on les aime, élitiste parce que nous le valons bien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire