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mercredi 26 octobre 2016

Epica Visions of Atlantis Rockstore Montpellier novembre 2004

…Mais qu'allait-il faire dans cette galère? Petite chambrée, le heavy ramène moins que le brutal. Public donc clairsemé, typé heavy mais fort féminisé (pas la parité mais au moins le tiers). En ouverture VISION OF ATLANTIS profite d'avoir un vrai fan, de ceux qui se voient mais pas trop ridicule quand même. Il sera question ici de heavy typé. La section rythmique est bien en place, la batterie charpente solidement l'ensemble. La guitare manque par contre de présence. Les claviers restent très classiques, parfois d'un goût hasardeux. Reste le chant, partagé entre un chanteur qui est très visiblement le capitaine d'équipe, et une chanteuse. Cette dernière manque encore de charisme mais au moins assure son affaire honorablement, donnant un côté très Nightwish qui s'accentue à mesure que s'accumulent les titres, souligné par des plans souvent très similaires. Cette ressemblance n'était d'ailleurs pas un handicap et c'est là que bien souvent résidaient les meilleurs passages. Par contre le boulet, le maillon faible est bien à la charge de son compère, dont le chant est beaucoup moins bon et gâche sempiternellement les bons moments introduits par le chant féminin. Il serait sans doute plus utile avec une seconde guitare rythmique, quitte à continuer les annonces et interludes. Dix fois plus criant que chez Lacuna Coil. C'est ici qu'il faut signaler aussi une nouvelle faiblesse de micro en début de set. Lyrique, agréable mais très classique, manquant légèrement de puissance et frisant allègrement le kitsch, la musique de l'Atlantide s'est déroulée sans surprendre jusqu'à l'esquisse d'une reprise de Nightwish aussi téléphonée que la passe de l'attaque anglaise qui offrit à Philippe Sella son essai de 70 m dans Twickenham médusé un bel après-midi de l'hiver 1987 et la victoire au XV de France avec Grand Chelem au bout. C'est vous dire… Mais succès facile. De bons morceaux, talentueux mais sans génie, sans accroche... sans personnalité? La sincérité fait beaucoup mais pas la totalité. Un dernier titre, applaudissements cordiaux et puis adieu. V. o. A. n'est pas franchement mauvais, mais il faudrait quelques arrangements de fond pour espérer vraiment passer un cap.

EPICA c'était évidemment autre chose, à moult points de vue. Le son était évidemment bien meilleur, plus puissant. Un très bel effort sur les effets lumineux, particulièrement travaillés, et qui seront pour pas mal dans la réussite annoncée de l'affaire (les effets ventilos aussi peut-être, mais c'est le genre qui le veut). Epica, en fait, se montre beaucoup plus ambitieux. Ici le heavy est bien plus sombre. Il se fait finalement doom, enrichi par une option symphonique clairement revendiquée à grands renforts de samples et que d'aucuns rattacheraient à une tendance gothique… Très proche d'After Forever (mais vous saviez). L'expérience scénique se fait également sentir. Et pourtant les compos ne se privent pas de surprendre, notamment par des passages au claviers osant des sonorités inattendues. Les guitares sont utilisées comme éléments de puissance, non d'envolées lyriques. Lourdeur renforcée par la présence non symbolique d'un excellent guitariste-chanteur spécialisé dans le chant death/black, employé selon un dosage subtil et de très bon aloi. C'est néanmoins la chanteuse qui assure l'essentiel du travail, enchaînant les titres sans mal et menant son public au son d'un organe sans aucune faiblesse… sauf un énième pain de micro, rendant cette faiblesse exaspérante (carton jaune à la maison Rockstore pourtant vénérable!) Ce dualisme bien réparti procure une profondeur importante à la musique. Epica se présente comme une formation équilibrée, jouant de tous ses atouts sans se reposer à l'excès sur sa gironde et compétente vocaliste. Pas question de heavy helloweenesque mais bien au contraire tourné versant doom. Noir, romantique et symphonique à défaut d'être peut-être vraiment gothisant selon nous, réellement puissant et lourd – certains passages envoyaient sévère. Le raffinement des compositions se sent dans leur intelligence. Certains critiqueraient peut-être un usage abusif des samples en intro ou outro, mais c'est peine perdue chez un groupe qui revendique si fort le caractère symphonique. Plus franchement regrettable, l'absence de soli bien trempés qui ajouteraient encore une dimension. Mais c'est là que joue sans doute aussi la revendication doom. A noter une excellente chanson en duo piano-synthé & chant, pendant laquelle le claviériste se paya quelques mimiques parodiques d'autant plus poilantes qu'elles étaient en finesse, juste assez outrées pour laisser un doute. Deux titres en rappel, dont un dernier long mais pas ennuyeux du tout. Vous l'aurez compris, les bataves d'Epica se sont montrés convaincants, pros et pertinents. Plus que Within Temptation, Evanescence ou  Nightwish parmi cette récente vague féminisante transversale dans le Metal, des combos de ce genre contribuent à démontrer que la présence de chanteuses et de samples a un réel intérêt et toute sa place dans la tendance plus extrême, à condition de lui faire une place à part. Sur ce constat, 22h 35, tout le monde au lit.

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