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mercredi 10 août 2016

Holidays in the Sun Sepultura Napalm Death Walls of Jericho Eyeless Sète 1er juillet 2010

Organisé par l'increvable association TAF (Tout à Fond), le festival "Holidays in the sun" était un événement. Il n'est pas très courant qu'une affiche aussi complète se produise dans nos contrées, et encore moins qu'un festival de Metal se tienne l'été (à part certaines grosses affiches du festival de Nîmes les bonnes années). C'était la première fois aussi que des groupes de Metal de niveau international venaient se produire à Sète, à part Satriani il y a quelques années. Un moment historique donc pour le petit port de Brassens et Paul Valéry, des tielles, du muscat et des joutes.

Le site enfin est remarquable. Le théâtre de la mer – Jean Vilar (encore un Sétois !) est bâti dans un ancien fortin sur une excroissance de la corniche, en surplomb de la Méditerranée, juste en face du célèbre cimetière marin. Ce qui explique la configuration biscornue d'une scène plus habituée au festival de Jazz. Les groupes jouent le dos tourné à la mer en contrebas tandis que le soir tombe, dans un décor naturel assez exceptionnel pour un festival en plein air.

Pour agrémenter l'événement, la TAF sait y faire et s'était vraiment donné du mal en montant plusieurs stands installés au fond des gradins : merch' bien sûr, sandwicheries et buvette (gobelets consignés). Parmi eux, il y avait mon coiffeur dont la mission était de raser les têtes des volontaires qui voulaient gagner un mètre de bière offert ! Une animatrice déguisée en pétasse (j'ai bien dit DÉGUISÉE) faisait les annonces sur la scène.
Toujours là-haut, la fanfare locale BORN TO BRASS était chargée d'agrémenter les pauses par ses reprises Metal tout à fait dans l'esprit de leurs compères de Pastor of Muppets mais avec des déguisements plus gore mais tout aussi drôles. RATM, Korn, Faith no More, PanterA, Lofo' et Sepultura (?) étaient notamment au programme.

Mais EYELESS a commencé à jouer alors que la chaleur n'était pas tombée, sous le regard amusé des mouettes et devant une affluence encore incomplète du fait que beaucoup pensaient que ça ne commençait qu'à 20 h. Le son était très fort au profit de la guitare. Les régionaux de la soirée se sont efforcés de faire bouger le public encore assez dispersé à part une bonne colonie de vrais fans devant. Il faut dire que d'en haut la vue d'ensemble était encore splendide. En une demi-heure seulement, Eyeless a fait le boulot avec son Power-MetalCore efficace aux riffs Suédois.

Après une autre demi-heure de pause venait WALLS OF JERICHO, qu'on avait déjà vu au Rockstore il y a quatre ans avec SOIA. Le groupe de Detroit n'a pas changé. Leur HC à gros son métallique est toujours aussi bon et pur. Candace s'est enrobée comme ses compères, mais reste une growleuse capable d'en remontrer à la plupart des chanteurs de la scène et une meneuse de scène madrée, souriante mais rogue. Les deux guitaristes l'assistent sur certains chœurs ou intros. Le batteur a jonglé plusieurs fois avec ses baguettes, sans jamais les rattraper toutes les deux. Le répertoire se veut très efficace dans le genre HC : mosh-part, harangues, circles-pits, quelques chœurs et doigts d'honneur dressés ensemble sur le dernier titre. Bizarrement, des passages de Twist ou Swing sortaient des enceintes pendant leurs pauses, sans que cela ne les déstabilise. L'un des gratteux a même posé un célèbre riff d' AC/DC par-dessus. Comme Hatebreed, W. o. J. est un groupe de coreux dont le son massif et les riffs séduisent les Métalleux. Le public de plus en plus présent leur fit honneur et en particulier la fosse. Après une demi-heure, les choses en restaient là.

NAPALM DEATH n'était plus passé dans le secteur depuis cinq ans (Toulouse il y a deux ans, OK…). Les quatre "Brummies" ont dû eux aussi se contenter de jouer les glorieuses utilités en une trentaine de minutes. En plus, leur son était pourri au début par des coupures au micro de Barney qui ont été longues à régler. Le son de Mitch à la guitare était énorme, trop fort et écrasant à mon avis, si bien que les parties rapides partaient souvent en bouillie. Et comme il y en a beaucoup, ce problème pesa sur toute leur performance. Malgré les années, les ancêtres du Grindcore ont toujours la pêche. Barney fait toujours n'importe quoi sur scène en guise de pogo, il boit toujours de l'eau. Il fait toujours ses prêches politiques (le gouvernement, "la religion", "l'homophobie", le fascisme) mais tout cela faisait "métaphore d'une gauche un peu en panne d'idées" dans la mesure où les problèmes économiques ont été laissés de côté dans le contexte actuel, alors que Napalm a aussi tant à dire dessus.
Corseté dans le format uniforme de la demi-heure, le groupe a dû se contenter d'une set-list efficace mais très convenue façon Slayer. Quelques titres récents des années 2000 ont fait mal (notamment "Blink of Extinction"). Nous avons eu notre lot de vieilleries attendues avec "Unchallenged Hate" comme toujours en deuxième position, "It's a Man's World", "Scum" qui a embrasé le fortin enfin bien rempli, "Life ?", "Deceiver" et son intro tirée de Repulsion, "Suffer", "From Enslavement to Obliteration", "Suffer the Children" qu'on en peut plus d'entendre, "Nazi Punks Fuck Off" (quelle surprise !), "Siege of Power" en final, etc. Les années 90 sont donc quasiment passées à la trappe. Quand on voit qu'ils avaient récemment ressortis quelques titres rarement joués, sans parler des performances en DVD, on pouvait regretter cette focalisation sur les trois ou quatre points incontournables et bien balisés de leurs sorties lives.

Les gens étaient contents, ils voulaient Napalm et ils l'ont eu. Moi-même, je me suis bougé et je leur ai pris encore un t-shirt ; mais pour toutes les réserves différentes que j'ai exprimé je reste sur une appréciation plus mitigée. Ça fonctionnait encore mais ça frisait aussi l'autoparodie vite torchée, pour qui les suit depuis longtemps. Quand ils se sont retirés, le public les a réclamé en vain. C'est sûr qu'avec un quart d'heure de plus beaucoup de ces petits griefs auraient pu être balayés, et cette rallonge de timing aurait été plus conforme à leur statut. Mais je suis remonté sans plus y penser avec les amis vers les stands, de toute manière ils reviennent dès cet automne pas loin d'ici.


SEPULTURA apparut enfin dans la nuit devant des gradins presque combles. La tête d'affiche n'avait évidemment pas la même contrainte de temps de jeu. Elle a produit à peu de choses près le même show qu'à Perpignan et que beaucoup de gens ont dû voir au HF ou lors de leurs dernières dates françaises. C'est-à-dire que le groupe ne vient pas spécialement défendre son dernier album, mais célébrer vingt-cinq ans de présence en piochant dans toutes les périodes. Je vous renvoie donc à de précédents reports pour l'essentiel de la set-list. Sous un jeu de lumières et fumée très pro (c'est un théâtre), le public leur a fait un triomphe qui cloue le bec aux hésitations liées aux albums sans Max.

Derrick Greene s'est vraiment affirmé par rapport à une époque. Il n'a pas manqué de signaler que le groupe restait sur place quelques jours et félicita l'orga' pour la beauté du lieu. L'humour prit une bonne place avec des reprises esquissées piochant dans le Reggae, la Bossa Nova et même "Brazil" (oui, "Braaziil, na nâ na na, na na na naa…") avant un "Inner Self" dévastateur ; ou encore le jeu de l'étonnement feint quand l'assistance répondait au taquet sur les quelques riffs piochés dans l'album "Schizophrenia" avant un "Escape to the Void" complet. Avec les gradins et l'absence de seconde guitare, on profitait bien du jeu remarquable d'Andreas et de la puissance de Jean Dolabella qui ferait presque complètement oublier Igor. Le son était enfin excellent, beaucoup mieux léché que les trois précédents, malgré le plein air.
L'enchaînement de classiques colossaux des diverses époques a conquis l'assistance : "Attitude", "Refuse/Resist", "Slave New World", "Arise", "Territory"… "Troops of Doom" fut dédicacé à Napalm Death sous l'œil débonnaire de Shane Embury qui regardait depuis les coulisses, "Sepulnation" était offert à Walls of Jericho pareillement. Comme il y a quinze ans, le riff de "Cornucopia" se glissa entre deux titres. Le programme avait un peu tourné dans les titres récents, mais le clou était au début du rappel avec "Rattamahata" et Derrick jouant des toms. Enfin, l'incontournable "Roots Bloody Roots" entraîna une dernière fois tout l'amphi jusqu'en haut et les Brésiliens purent s'en aller après avoir écrasé toute résistance.

Cette première édition est un très grand succès, y compris au point de vue populaire avec des gens venus d'assez loin et de tous les âges. Après les week-ends et les concerts assez gros pour être déplacés au Rockstore, la capacité de la TAF s'est encore renforcée. Le succès a été à la hauteur du plateau. Il faut absolument capitaliser sur ce succès pour les années prochaines, pérenniser la magistrale réussite d'un pari de caluc (de fou).

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