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lundi 8 août 2016

Rakan fest Milhaud 20 novembre 2010 Napalm Death Immolation Macabre Brutal Rebirth Waking the Cadaver

Dans la vie il faut choisir, et entre une belle affiche internationale de Rugby et un festival de ce calibre… pas de regrets. La salle des fêtes de ce gros village résidentiel qui jouxte Nîmes est vaste, permettant de monter une seconde scène plus petite au fond pour les groupes moins importants. Cette formule permet d’enchaîner rapidement (la préparation s’active pendant que le public est le dos tourné vers l’autre scène), mais l’enchaînement des groupes doit suivre un schéma inhabituel qui s’écarte de la traditionnelle montée en puissance.


WAKING THE CADAVER jouait déjà quand j’arrivais, devant un public encore rare. Leur Death Brutal et moderne est comparable à Suffocation période "Despise the Sun", Inevitable End, Cattle Decapitation ou les premiers Dying Fetus, voire une louche de Slam Death texan. Leurs dégaines font plus groupe de DeathCore, pourtant. Le son était encore approximatif, les titres étaient pas mal joués même s’il suffit d’un bon guitariste rythmique pour en convaincre. L'ensemble faisait quand même bien monolithique à mesure que les titres s'enchaînaient. C'est un bon exemple de groupe qui envoie bien mais qui aura du mal à conserver l'intérêt dans la durée. Allons prendre un sandwich, la soirée sera longue.


Gros changement de style avec JOHNNY BEAVERS qui venait de Saint-Bauzille de Putois (Hérault) avec son Metal Rock peinard. C'est trop propre pour être du Stoner, il faut plutôt rapprocher cela du "Load" de MetallicA et de l'école américaine. Les titres sont longs et adoptent un mid-tempo imperturbable. Le chant de tête, comme souvent quand ce style est joué par des Français, est assez nasillard mais juste. L'ambiance retombait un peu mais une pause fraîcheur pouvait encore passer. Le quartet prend visiblement plaisir à jouer ensemble et offre un morceau aux femmes de plus de trente-cinq ans qui continuent dans le porno (!!!). Un dernier titre soi-disant plus Punk était en effet un peu plus rapide et court que le reste, mais c'était clairement le groupe le moins extrême du lot.


Je pensais que MACABRE avait arrêté depuis un moment, mais le vieux trio était bien là sur la grande scène. Le guitariste chanteur utilisait un micro à casque au lieu d'un trépied. Conformément à nos vieux souvenirs, ils ont joué leur Death vieille école, aux relents de Thrash banal, servi avec leur humour particulier tournant autour des tueurs en série et spécialement Jeffrey Dahmer. Le jeune public a apprécié les quelques intros façon comptines et les explications sanglantes de ce que racontaient chaque morceau. Mais en dépit de son ancienneté le groupe chicagoan montre des capacités musicales étonnamment limitées bien qu'il affiche une basse à cinq ou six cordes. Ça faisait peut-être quelque chose de voir une antique gloire de la scène, mais on comprenait vite pourquoi ils n'ont jamais percé.


On se retourne vers la petite scène pour voir de loin RIGHT INTO THE VOID avec #Guillaume#. À cette distance, le mixage n'aidait pas à distinguer leur propos mais on finissait quand même par identifier un Death mélodique à la At the Gates, tout à fait proche aussi du DeathCore classique avec ses vocaux alternés, growls et clairs, par un seul guitariste chanteur. Ce n'est pas trop mon genre, par contre certains ont même acheté leur première sortie au stand. Eux aux moins jouaient pas mal leur répertoire homogène. En me rapprochant, le faux problème du mixage disparaissait mais je n'ai tout de même pas trop apprécié leur son, dû à mon avis à un accordage assez aigu. Mais c'est courant chez les groupes encore jeunes dans ce style par rapport aux formations bien installées qui osent un son moins compact aux guitares plus grasses.

J'étais ravi de voir IMMOLATION qui demeure une référence incontournable de la première division internationale du Death Metal, même si je ne les écoute pas beaucoup. Et ils nous ont donné une vraie leçon. Évitant le piège de la guitare trop étouffée et écrasante, les quatre new-yorkais pilonnèrent l'assistance par un set qui remontait dans le temps sur leurs vingt années d'activité.
Loin d'asséner un chapelet monotone de plans bêtement plombés, ce sont des maîtres dans l'art du riff vicieux qui surnage et conduit l'ensemble. La lourdeur, la brutalité ne doivent pas justifier des riffs ternes, semblent-ils prêcher. Beaucoup de groupes même moins méchants devraient en prendre de la graine. C'est ce qui fait que leur Death est lourd mais vivant, que la fosse se lâche et qu'eux-mêmes, loin de la posture statique de la plupart des groupes de leur genre, se démènent sur scène sans que l'interprétation en souffre. Ross Dolan est un frontman rodé qui n'oublie pas les autres groupes et ne laisse guère ses victimes en paix entre les morceaux ("Horns up !"). On touchait enfin le très haut niveau, mais il n'y avait pas de place pour un rappel.


Comme ça a dû être difficile pour les Marseillais de BRUTAL REBIRTH de devoir enchaîner ! Surtout qu'ils évoluent dans le même style de Death Evil qu'Immolation, un peu coupé avec d'autres influences de divers autres courants du Death traditionnel. Issus de plusieurs autres groupes, les protégés de Trendkill ont bénéficié d'un son très propre pour servir leur répertoire. Leur tenue était plus statique et appliquée, mais leurs titres n'étaient pas toujours simples à jouer et cette sobriété leur permet d'éviter les fautes. Les titres se succédèrent, très homogènes et gutturaux, purs et durs. Le public redevint forcément plus statique entre deux grands groupes, mais Brutal Rebirth semble capable d'emballer les foules dans d'autres circonstances. Il faudra d'ailleurs que je creuse un peu leur œuvre.


Enfin NAPALM DEATH venait terminer une soirée avec peu de temps morts. Tout le monde demandait à ses voisins s'il savait si Barney serait là… Et il était là ! Guéri, reposé, en forme ! Toujours à errer sur la scène les bras pliés, crachant de temps en temps un reste de glaire, et disposé à rattraper pour nous ce que nos prédécesseurs n'avaient pu voir… La guitare de Mitch Harris avait le bon son, suffisamment gras pour satisfaire le fan de Death mais pas trop pour rassurer le fan de Punk ou de Grind.
Le set me sembla étonnamment long, et c'était une excellente chose parce que je crois que c'était la meilleure fois où je les aurais vu. Comme d'habitude, on alterna titres récents et vieilles pépites. "Hung", toujours placé en deuxième position, souffre un peu de l'absence d'une seconde guitare en version live. "On the brink to Extinction", "Continuing War on Stupidity" ou un extrait de "Enemy of the Music Business" venaient par exemple représenter la période récente. "Greed Killing", "If the Truth Be Known" et son approche très Death, "The World Keeps Turning" ou "Pride Assassin" sentaient bon les années 90. Mais les Brummies faisaient carrément dans l'exhumation avec "Mentally Murdered". Dans tous les cas, la fosse restait déchaînée, certains tentaient de slammer en montant sur les barrières, il y a eu des trébuchages méchants à voir et de loin, on pouvait se demander dans quel abysse tombaient les slammeurs qui avaient le malheur d'aller vers l'avant puisque la scène était à plusieurs mètres de là !
La période Grind restait à l'honneur comme d'habitude avec "Scum" ou "Control", mais aussi des titres rarement utilisés sur scène comme "Dead" (ça change de "You Suffer") ou "C.S.". Vers la fin, deux reprises issues du "Leaders not Followers 2" permirent à Barney de replacer ses fameuses prises de position, assez consensuelles cette fois. Comme d'habitude, "Nazi Punks Fuck Off" fut repris à son tour à la fin.
Comme ils passaient en dernier, ils ont pu caser un bref rappel avec "Suffer the Children" qui fut interrompu par une brève panne de courant. Enfin "Instinct of Survival" nous achevait. Les quatre membres avaient tenu sur la durée une pêche totalement maîtrisée qui a fait des ravages et restera donc dans mes souvenirs, certainement, comme mon meilleur concert avec eux. Les circonstances ont sans doute aidé à compenser les effets de l'âge que l'on peut normalement observer sur eux comme sur tous les autres, au fil des années et des tournées.



Cette soirée a été l'occasion de faire des connaissances au sein du forum, de renouer aussi avec certains et de voir des gens qu'on a plus l'habitude de croiser sur d'autres scènes. J'ai raccompagné à Montpellier deux étudiants en peine de voiture. Je salue à nouveau tout le monde, surtout ceux que je n'ai pu revoir en partant.

Dans un bref communiqué de remerciements entre deux groupes, l'organisation a exprimé son vœu de pérenniser le festival à l'avenir. Nous ne demandons pas mieux, comme pour le "Holidays in the Sun" de cet été. Il faut cependant admettre que si l'on excepte les groupes régionaux entrelardés qui ont forcément ramenés les copains et les cousins et rallongé la soirée, ce n'était qu'une étape d'une grosse tournée comme tant d'autres. Mais même si les éditions futures se contentent de cela, nous nous en satisferions amplement.



Après vérifications, je me suis trompé sur quelques points de la set list de Napalm Death. Merci de poser des questions, ça nous pousse à triturer la mémoire.

Ce n'est pas "C.S." mais "M.A.D." qui a été jouée. Pareil, ce n'est pas "Mass Appeal Madness" mais "Pride Assassin" qui nous a été offert. Je crois aussi qu'en définitive j'ai confondu "Dead" et l'habituel "You Suffer", qui a bien été joué mais qui me semblait plus aigu que normalement et donc aisé à confondre avec l'autre (je crois que ce genre de prise de tête est assez surréaliste quand on connaît les deux titres).

Je ne crois pas avoir entendu "Mind Snare", pour ma part.

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