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dimanche 28 août 2016

Nile Krisiun Grave Ulcerate Bikini Toulouse 30 novembre 2009

La tournée de ceux que les dieux détestent s'est finalement arrêtée à Toulouse plutôt qu'à Marseille, avec son affiche 100% Death mais très variée. Comme il y avait cinq groupes au programme, il valait mieux arriver à l'heure dite au Bikini malgré les averses et les rafales glacées en route.

En effet, CORPUS MORTALE jouait déjà quand je rejoignais dès sept heures et quelques une audience encore très clairsemée dans la vaste salle. Je ne connaissais pas ce quartet qui joue un gros Death ultra-typique à la Morbid Angel, Hate Eternal ou Vader. Le point fort c'était que ça jouait bien, le son était très correct, le guitariste soliste plaçait avec application quelques envolées classiques et bien faites… Idéal pour se poser dans le ton, même si les annonces en growl me font toujours rire, surtout chez les jeunes groupes.

Ils viennent de Nouvelle-Zélande, ils sont tout en noir, mais un peu trop fluets pour avoir la balle en main même pour jouer à Toulouse... c'est ULCERATE, le jeune groupe qui a motivé ma venue car j'en suis grand fan. Le premier morceau s'est installé en douceur, sur un passage acoustique, et quasiment sans vocaux pour commencer. Quand ils surgirent, les vocaux de Paul Kelland (qui y croit !) avaient presque le même son que les guitares rythmiques. Le résultat n'était pas très propre et compressé, à l'instar du virage dans la production du dernier album.
Sur scène, l'influence de Neurosis et Cult of Luna est encore plus évidente. La lenteur des morceaux tranchait avec le groupe précédent et le reste de l'affiche, mais débouchait sur des fins dantesques. Les solos de guitare se détachaient mieux que sur album, comme des déluges d'aigus hurlants. Jamie Saint Merat, à la batterie, jouait avec un gros casque sur les oreilles. Mais l'éclairage assombri de la scène empêchait de bien profiter du jeu des musiciens qui se balançaient en permanence sur leurs jambes plantées en compas, même en étant tout devant. Les compositions passent bien l'épreuve du live, traçant un chemin dans l'obscurité différent des styles "Evil", "Brutal", "old-school", mais elles se prêteraient mieux à une salle plus petite.
Tandis que débutait le dernier titre "Everything is Fire", j'ai cru sentir qu'une bonne partie du public s'est laissée capter par un registre aussi original, surtout par le déchaînement apocalyptique des montées.

C'est seulement au cours de la longue pause que le public (très masculin comme toujours mais équilibré sur le ratio des âges) fut au complet, remplissant aux deux tiers la vaste salle. Globalement ce sont toujours les mêmes indécrottables, venus de l'Atlantique à la Méditerranée, et les institutions locales comme Lustus (Old VS reigns supreme !). On constate aussi que la veste à patches et le cuir connaissent un certain retour de mode, en ce moment. Le creux fut si long que l'on aurait pu caser un titre supplémentaire.

Enfin se pointait GRAVE, dont l'intro enregistrée a planté. Ils ont balancé leur Death Suédois vieille école avec un son grinçant parfait pour ce style. Comme le chanteur n'a pas les mains libres, le groupe est très statique ce qui est un désavantage par rapport à Entombed. C'est drôle comme ce groupe s'est taillé une place alors qu'ils n'ont jamais été que des seconds couteaux dans leur courant. Mais à force de n'avoir jamais lâché, de continuer à tourner, à sortir des albums, ils bénéficient du retour en grâce du Death cradingue à l'ancienne, avec l'avantage que ce ne sont vraiment pas des opportunistes sur ce coup. Ils ont déclenché les premiers pogos avec un répertoire typé, efficace mais sans génie, axé sur de vieux titres comme "Into the Grave". Un titre repompe honteusement un très vieux riff de Death ("Baptized in Blood"). Un rappel fut très vite accordé.


J'avais déjà vu KRISIUN deux fois, je savais à quoi m'attendre. Le trio a fait ses accordages lui-même avant qu'Alex Camargo prononce sa première harangue et qu'un "King of Killings" titanesque s'abatte sur nous. Il n'y a pas grand-chose à dire sur leur Death Brutal et Evil à la fois tellement c'était parfait, une fois encore. Le son était enfin d'un niveau irréprochable, propre à lécher. Les solos étourdissants étaient rendus au poil près, le blast hyper agressif ne tolérait aucune trêve tout en trouvant des rythmes et des timbres assez clairs pour être totalement percutants. Derrière leurs longs cheveux noirs, ils ont bombardé l'assistance sans merci avec des titres dont la violence n'est pas le cache-misère des compos, mais au contraire leur pleine interprétation.
Plus extraverti que le reste de l'affiche (c'était le seul groupe plus ou moins latin, d'ailleurs) Alex Camargo coulait littéralement la sueur pendant ses exhortations passionnées ; en voilà un qui croit en ce qu'il fait et le fait mieux que bien. La fosse s'est d'ailleurs bien lâchée et plus à l'arrière je n'étais pas le seul à bouger. D'autres groupes tuent, Krisiun extermine en masse.

Je n'avais encore jamais vu NILE car je n'ai jamais accroché sur album. Et franchement, ça n'a pas été la révélation ce soir. Le premier titre, extrait du nouvel album, m'a fait d'entrée une impression très mitigée avec cette mélopée orientale samplée qui tombait dessus n'importe comment. Après, la set list a parcouru à peu près tous les albums. Le son était tout à fait conforme à celui qu'ils ont en studio. Karl Sanders semble sympathique mais la pose était moins chaleureuse qu'avec Krisiun. Avec un éclairage a giorno soutenu, on pouvait profiter du jeu impeccable des quatre membres.
Le public est resté très statique pendant la première moitié du set, puis la fosse s'est ranimée un peu sans même atteindre l'intensité donnée pour Grave, à part une tentative de stage-diving vite réprimée par un roadie ressemblant beaucoup à Derek Boyer. L'attitude béate et passive de l'assemblée était logique, la musique y portait : le blast était impressionnant techniquement mais le résultat très souvent atone. Le mixage choisi produit un ronron d'où surnage de temps en temps un solo, un effet ou un refrain en chœurs (voir par exemple "Papyrus for transforming…"). C'est aussi ennuyeux que du Slam Death à la Texane, la filiation est d'ailleurs évidente. J'ai fini par aller m'asseoir pour les derniers titres et de toute façon il n'y a pas eu de rappel.

C'était globalement une excellente soirée présentant le Death Metal sous presque tous ses angles. Cependant, ces tournées qui emmènent autant de groupes ont toujours le même défaut. Deux ou trois gros noms en tête d'affiche, de préférence au style assez variés, ratissent le succès d'affluence sans lequel rien ne serait possible. Mais il est impossible de tenir à fond sur tout le concert, d'une part. Et les plus jeunes groupes sont condamnés à se produire devant des salles encore vides à une heure où les spectateurs sont encore en voiture voire finissent la journée au boulot.
Sur ce, on prend un t-shirt d'Ulcerate (moche mais on est fan ou pas) et on met les bouts, y'a de la route à faire.

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