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mercredi 3 août 2016

Xtreme Fest Albi 2e jour 30 juillet 2016

Après une journée réparatrice au frais, la chaleur devenant atrocement orageuse, je reprenais la route vers le site pour la deuxième journée, apparemment la moins excitante sur le papier. Les condés étaient encore sur la route et même une unité plus lourdement armée stationnait plus à proximité. Voilà où nous en sommes en 2016.

Quand j'étais enfin parvenu au site, IN OTHER CLIMES avait commencé son set depuis peu puisqu'un groupe avait annulé. Le HC bien lourd à la Terror des Nissarts, assignés sur la scène extérieure en plein cagnard, n'est pas très original mais efficace. Cependant j'ai dû aller me réhydrater en urgence, des suites du court trajet mortellement caniculaire. Vu de loin et à l'oreille, des influences Thrashy rappelaient aussi l'inspiration des groupes plus anciens qui ont un pied plus ou moins dans le Metal comme Merauder, Biohazard ou Hatebreed (en plus grave).

Premier groupe à l'intérieur les Parisiens de DEEP IN HATE envoyaient pour leur part un Thrashcore qui sentait bon Pantera... et ses imitateurs. Cela envoyait aussi du gros riff, mais avec moins de pêche que les précédents. La difficulté dans ce style est de paraître original ou mieux encore plus inspiré que les autres, et sans jouer mal ni chanter mal ni être mollasson, ils ne m'ont pas donné le coup de foudre. J'ai décroché quand ils ont demandé de sauter, "jumpe !" sur un riff lent totalement inadapté…

Pendant que ça se couvrait lentement dehors les Bretons de THE DECLINE ! montaient sur la scène extérieure et balançaient une nouvelle dose de Punk Rock mélodique avec des chœurs et des cordes sèches dans le fond à la The Clash, Buzzcocks voire une pointe de New Model Army pour l'amertume persistante de chaque titre. Vite avalé, mais dans l'esprit du fest, auquel ils avaient déjà participé et un peu inattendu pour un groupe français.

SEVEN WEEKS était le premier groupe étiqueté Stoner de la programmation. C'est étonnant vu la mode des dernières années mais j'en ai tellement mangé depuis dix ans à Montpellier que cette impasse ne me dérangeait pas. Ceux-ci se détachent par une livraison très propre, maîtrisée et suave, bluesy ou grungie mais pas déjanté et encore moins velu de reste. Bien qu'assez agréable et léger, l'obscurcissement persistant du ciel dehors m'a mené à avancer l'heure du dîner tant qu'il n'y avait pas trop de monde et que la pluie n'était pas encore là.

Cela a enfin pété pour ALEA JACTA EST qui avait le malheur de jouer dehors. Les Coreux y ont trouvé une énergie supplémentaire, et comme c'est un groupe local les fans étaient nombreux dans le moshpit, donc pas de mal au final. Leur HC Tough Guy rogue est typique, moderne par les dégaines, les beatdowns, les poses fières. La musique est de bonne qualité et l'expérience se sent, pour un style dont je suis peu friand. Qu'importe, ils n'ont pas eu besoin de moi !

Bref jusqu'ici je n'avais pas vu grand-chose m'emballant ce jour-ci, mais c'était prévu. Allons nous abriter dans la grande salle où on fait les balances au son sempiternel de Red Hot Chili Peppers comme hier.

Plus la peine de présenter le BAL DES ENRAGÉS, le superprojet pour festival par excellence. Comme suggéré par la saynète en costume inaugurale, il est demandé de faire la fête plutôt de se rebeller, avec toutes ces reprises. Après Sham 69, Jet et les DK, le set s'est attelé plutôt à un very best of années 90 avec Nirvana, MetallicA, Blur, RATM, Beastie Boys, Noir Désir, Manson... ou des Punkeries plus vieilles avec Parabellum en hommage à Schultz évidemment, voire les Stooges… le tout enchaîné sans pause dans un esprit déchaîné, avec un plaisir évident tant pour la dizaine de membres du collectif que pour le public – d'autant plus massé que les averses continuaient dehors. Si beaucoup des musiciens s'éclatent sur ce concept trop facile mais difficilement résistible en pratique, on devine que certains y mettent plus. Des gens comme VX 69 ou Nico de Tagada Jones donnent tout et regardent que tout le monde vive le plus intensément possible la célébration d'une synthèse d'une certaine histoire commune, des deux côtés de la scène… Et puis il faut admettre que les reprises de grands classiques, c'est bien mieux quand c'est fait par des musiciens expérimentés et pas par des débutants mal assurés pour leur première première partie… Seule Klodia Sparking, hélas, accuse un manque total de voix. Les animations déguisées illustrent plaisamment certains morceaux, bien que les rapides saynètes soient moins à mon goût.
Comme ça devenait l'étuve et qu'on attaquait des titres également moins à mon goût, j'ai pris ma tangente et suis resté dehors à blaguer une fois resservi. La fiesta a duré une heure et demie sur un plan bien simple, qui résumerait parfaitement aussi l'esprit de l'Xtreme fest sans doute.

Dans la nuit enfin tombée et la fraîche accalmie, ce n'était pas évident pour le trio Anglais CONAN dont le Doom massif et austère faisait contrepied voire antidote à tout ce qu'on venait de voir. Jouant fort avec un accordage grave, ça faisait penser à Kongh voire Jucifer. Ce son fuzzant et granuleux est bien plus velu que ce qu'on entend par Doom des Midlands habituellement, et pouvait accrocher pas mal de fans venus du Noise, du Sludge. Le growl ni la batterie interprétée avec force ne se cachaient derrière ce vrombissement sous contrôle. La basse n'était plus tenue par le producteur Chris Fielding mais par une jeune femme qui faisait son office en léger retrait sans aucune ambiguïté décorative ni aguicheuse. Et d'un titre à un autre j'ai vraiment apprécié, même abstraction faite que la douceur passagère dehors et que ce décrochage par un style jusqu'ici absent de la programmation et bien plus calme que tout ce qui avait pu suivre avait tout pour séduire dans ce contexte. Voulant être bien placé pour le groupe suivant qui avait motivé ma présence ce jour, je suis parti un peu avant la fin mais convaincu, et les debriefs avec les uns ou les autres confirment mon éloge.

La fatigue se faisait un peu plus sentir collectivement que la veille, avec l'agréable rafraîchissement atmosphérique propice à la récupération (mention pour celui qui comatait en tenant un panneau "réveillez-moi pour Lofo'").


Même si ça n'a plus le même impact qu'à la grande époque des grilles, j'étais assez excité de voir enfin MINISTRY que je suis depuis très longtemps et que je n'avais encore jamais pu voir. Sur un "Hail to His Majesty" mégalo réarrangé avec beaucoup plus de guitares, parfait pour lancer le bouzin, on pouvait voir qu'actuellement Jourgensen s'entoure de quatre comparses, dont un batteur qui nous flanquera une fessée impitoyable. C'était également le premier groupe du festival, peut-être bien le seul, à utiliser bien évidemment des projections en fond de scène, dans le droit fil de l'esthétique de Ministry. Le clip anti Trump et Clinton (enfin, surtout Trump !) du titre suivant est très marrant. Mais quand plus tard il se paye aussi en passant l'État Islamique et Chavez, c'est une leçon que devraient retenir beaucoup de rebelles en carton de notre pays. Al est plus grand, car lui tape dans toutes les directions. Les versions live alourdies de titres récents, rendus avec puissance et groove dans un déluge de lights et d'images, deviennent trippantes… Tout cela le décharge de faire démonstration de charisme personnel, mais il pourrait faire sans, tant il est à l'aise à diriger tout ça.

Plus Metal que jamais, Ministry aborda ensuite les vieux monuments par "NWO", progressivement mis en place avec le sample. Étrangement, là, plus de vraies retouches aux compos originelles. Si quelques personnes étaient parties, le reste nous étions tous à fond jusqu'à ce "Thieves" fédérateur. Enfin, après une brève annonce bien compréhensible malgré la réverbération énorme de son micro, Al fit balancer un "Stigmata" moins agressif que la version classique, avec des breaks pour casser le rythme et amener le public à descendre de son excitation collective en fin de set.

Hail to His Majesty/ Punch in the Face/ PermaWar/ Rio Grande Blood/ Señor Peligro/ LesLiesLies/ Waiting/ NWO/ Just One Fix/ The Missing/ Deity/ Thieves/ Stigmata

On pourra remarquer qu'à nouveau le format festival a contraint de rogner trois titres de plus joués sur les autres dates de la tournée, en concerts classiques. Mais ce n'est pas nouveau.

Il m'était bien difficile d'enchaîner sérieusement avec LOFOFORA, bien qu'ils aient toujours entretenu un lien particulier et ancien avec ma ville. Leur Metal Fusion puissant aux textes français travaillés a profondément marqué ma génération… sauf moi qui n'ai jamais aimé ce mélange d'influences larges, aussi digérées soient-elles en pratique. Car la formule est rendue cohérente, il faut reconnaître, et il faut croire aussi que pour la majorité des gens, ce n'est pas du tout démodé. Reno est gouailleur, à l'aise pour improviser une vanne consensuelle. Comme sur album, le groupe a conservé le même son depuis toujours. L'assistance un peu usée tout de même à cette heure-ci n'a pas tant bougé, mais manifesté et conservé un intérêt partagé même par Stéphane Buriez, attentif près du bar.

Lassé, j'ai cru pouvoir quitter le site en voyant les éclairs au loin vers le nord. Sauf que pendant le trajet vers le parking nord il s'est rapidement rapproché et s'est abattu d'un coup à plein régime sur quelques fans paumés à la recherche des escaliers coupant la vieille route en lacets, qu'il fallut se résoudre à suivre dans la pénombre et la pluie glacée battante au milieu des bois, avec la légère angoisse qu'un éclair facétieux ne vienne finir la blague… le pitch parfait pour film d'horreur ! Et en plus j'étais garé à l'autre bout du parking où m'attendait fidèlement ma voiture toute propre. Je suis arrivé trempé et crade jusqu'à la moëlle à l'hôtel où j'ai pu heureusement éviter de passer par la réception pour remonter.

Hélas je ne pouvais rester pour le dernier jour en dépit d'une affiche plus excitante globalement. Et puis la pluie revenant au taquet sur l'Albigeois quand je quittai le secteur, ça a dû être un enfer pour les campeurs. L'accueil étant de qualité, pourquoi ne pas revenir d'autres années selon la programmation ?

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