La salle elle-même ne donne qu'une visibilité compliquée, avec tous ces piliers qui gênent ceux qui ne sont pas pile en face de la scène. Mais deux toiles de projection sont disposées sur la droite en regardant l'estrade, et l'on pouvait aussi suivre le concert avec une caméra unique en plongée, pour les malchanceux. Pour notre part nous étions franchement bien placés.
Après l'intro habituelle tirée de je ne sais pas quel film d'angoisse, peu à peu couverte par la foule acclamant "Machine fuckin' Head", le quartet d'Oakland entra tandis que la sono enchaînait avec les arpèges d'"Imperium". Remonté à bloc avec ce titre désormais classique et varié, le public répondit au poil à toutes les harangues de Robb Flynn toujours aussi jouasse de se produire. Avec l'énorme "Ten Ton Hammer", tout le monde était en nage, la salle devenait un vrai sauna. Le son, très fort, était néanmoins bien mixé et évitait quand même le brouillage typique d'un son beaucoup trop poussé. J'ai trouvé Robb un peu enroué au chant au début, mangeant quelques paroles, alors que ses sempiternels discours étaient par contre très compréhensibles.
Phil a assuré la majorité des solos de guitare et a passé beaucoup de temps à jouer de dos devant son batteur pour le regarder quand il jouait en rythmique, après avoir cassé une corde en début de set. Dave Mc Clain, que Robb a présenté quarante fois dans la soirée, jongle toujours avec ses baguettes et n'a donné qu'un petit pain ou deux sans conséquence. Les premiers titres ont été joués – et reçus – au taquet, avec notamment "Bulldozer" toujours très efficace enchaîné après son intro "Declaration", "Elegy" (que j'aime beaucoup) joué pour la première fois sur scène paraît-il. Le dernier album ne fut pas oublié avec trois titres dont "Slanderous" et plus tard dans le set "Halo", avec son refrain facile finalement accrocheur et un petit moment de délire sur le solo bien Heavy quand Robb se mit à coller des médiators sur les fronts dégoulinants d'Adam et Phil.
Vers le milieu du concert, la tension est un peu retombée avec une petite pause puis le premier slow, "The Burning Red" et sa montée mélancolique et ses vocalises finales simples mais si sincères. De plus, le choix de relancer avec un titre certes bourrin mais rare, "Seasons Withered", a fait que le public a moins réagi.
Apparemment toujours très en forme, Flynn a donc fait ses tirades habituelles que tous ceux qui ont déjà vu MH ou au moins vu le DVD connaissent. Il a rappelé le fameux concert de 1997, nous faisant taper des mains en cadence ou headbanguer sur ordre, jetant de l'eau et son verre plein dans le public, "santé" souhaitée à chaque verre, tout étant "awesome, Marseille !", qui a le dernier album, qui vient nous voir pour la première fois – bienvenue à vous… C'est rebattu mais il y met tant de passion que l'on veut bien y voir la sincérité de quelqu'un qui adore son boulot. Et la réactivité du public justifie cette façon de faire. Seul le coup des paroles à chanter avec lui n'a pas trop marché. Un petit Braveheart a été organisé sur "Struck a Nerve". Mais quand ils s'en allèrent pour la première fois au bout d'une bonne heure, le retour sur terre fut brutal. Il y eut bien un rappel, avec un beau "Descent the Shades of Night" dédié à tous ceux d'entre nous qui avons perdu un être cher et enfin un gros "Davidian" comme seul titre du premier album. Puis plus rien, à part les traditionnelles distributions de reliques aux fidèles (médiators et baguettes) et le tout aussi traditionnel extrait de "Gladiator" pour finir. La courte durée d'un set d'une heure vingt seulement, gâche un peu l'excellent moment que MH nous avait encore donné.
Faute d'avoir les trois titres de plus qui seraient largement passés même pour des trentenaires blasés et fatigués, il ne nous restait plus qu'à rebrousser chemin dans l'étouffante nuit phocéenne.
Merci encore à Fabrice pour le covoiturage (avec VS, économisez sur vos frais de concerts et protégez la planète !).
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