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vendredi 12 août 2016

The Big Four Sonisphere Tour au cinéma 22 juin 2010

Si quelqu'un a ouvert le sujet, je pense pouvoir parler ici de ma soirée au cinéma pour voir la diffusion mondiale de la date du Sonisphere à Sofia. En fait, il ne s'agissait que de la partie majeure de ce festival itinérant : la fameuse réunion du Big Four emblématique des années 80. Ce n'est évidemment pas la même chose que d'y être en vrai, mais c'était quand même un événement. Direction donc le multiplexe.

En prologue était offerte une interview de Lars Ulrich, Scott Ian et Dave Mustaine. Au moment où j'entrais dans la salle on entendait L. Ulrich expliquer que même à l'époque les quatre groupes avaient chacun leur style bien défini si bien qu'il n'y avait pas vraiment de concurrence entre eux… et D. Mustaine d'acquiescer sans broncher !!!
K. King s'exprimait ensuite, séparément des autres. La transmission de l'image était coupée sans cesse et parfois pendant de longs moments, ce qui laissait craindre le pire pour la suite.

Heureusement, quand ANTHRAX commençait, le problème disparut quasiment. Le stade de Sofia était encore sous le soleil malgré les nuages s'avançant. Le public venait en partie des pays voisins comme en témoignaient certains drapeaux brandis, même si les bannières bulgares étaient logiquement majoritaires.
Les New-yorkais se présentaient avec Joey Belladonna au chant, ce qui promettait un set axé exclusivement sur l'ancien répertoire lancé sur un "Caught in a Mosh" de circonstance. Le son n'était pas très bon sur ce premier titre mais fut vite corrigé là où il fallait (chant et guitare). La coupe de cheveux de Belladonna et les riffs où transparaissent clairement les deux influences du Heavy et du HC replongeaient directement dans l'époque. Restant sur un répertoire de classiques délicieusement ringards et chargés de souvenirs, on revenait aux racines du Thrash avec "Metal Thrashing Mad", "Indians", "I am the Law". J'ai été étonné que sur un set raccourci le groupe ait choisi de balancer sa fameuse reprise anglophone d'"Anti-social" qui a été bien accueillie par le public balkanique… comme un goût de France, inattendu, qui a déclenché les premiers applaudissements et cris dans la salle. Il y eut aussi une reprise de Dio intégrée dans l'un des morceaux. Le propos du groupe a vieilli mais quand on voit le succès de la vague rétro-Thrash et le retour d'Exodus ou Death Angel, il est certain qu'Anthrax aussi a marqué l'Histoire, à son niveau.

Sans transition, par la magie du montage, venait aussitôt MEGADETH. Je n'ai jamais été grand fan, mais c'était l'occasion de découvrir ce que le Mustaine band vaut sur scène. Là encore, le set était orienté exclusivement sur le répertoire classique et les grands titres : "Symphony of Destruction", "Hangar 18", "Skin o' My Teeth", "Peace sells…", "Holy Wars" en ouverture notamment. La pluie se mit alors à tomber dru sur le stade, passant du noir aux couleurs bariolées des imperméables sans que cela trouble le spectacle, offrant au contraire quelques prises de vues inattendues. Je ne sais plus qui joue dans le groupe après la pause qu'il y a eu voici quelques années. Mustaine a une posture statique et peu communicative. Mais avec sa chemise blanche, son éternelle tignasse, son chant inimitable de canard et surtout son jeu fluide et parfait, il dégage néanmoins une certaine forme de présence.
La qualité indéniable des morceaux choisis et de certains riffs inoubliables a plié l'affaire et Mustaine nous donnait sa bénédiction finale. Megadeth tirait cette réunion de la rigolade nostalgique vers la commémoration exceptionnelle des grands inspirateurs. La qualité globale des prises de vues facilitait cette entrée dans l'événement… et on était mieux assis là que dehors (…).

SLAYER choisit d'écorner le concept en entamant son set sur un titre tout récent, "World Painted Blood". C'était une bonne chose, car il fallait régler d'urgence le son totalement massacré. Après quoi, Kerry King ayant enlevé au passage sa mythique brassière, le set se concentra comme d'habitude sur les classiques réputés incontournables sur lesquels le groupe s'est expliqué cent fois : "War Ensemble", "Angel of Death", "South of Heaven", "Seasons in the Abyss", "Chemical Warfare", "Raining Blood", "Mandatory Suicide"… c'est rebattu mais c'est toujours un carnage. On a beau être tellement, tellement habitué à les entendre – et les attendre – et pourtant une fois qu'on y est ces titres dispersent et ventilent la contradiction.
Tom Araya, même grossi et bloqué du dos, même vêtu de rouge, toujours aussi bêtement hilare et mangeant un quart des paroles, n'a pas molli. Hannemann avait deux guitares à son nom dont une parodiant le logo d'une marque de médiocre bière néerlandaise fort connue ; avec son espèce de sweat que j'oserai à peine mettre comme pyjama, son quintuple menton et ses quelques grimaces, il assure toujours sans forcer. Lombardo demeure écoeurant malgré l'exécution si propre qu'elle en est presque discrète qui  le caractérise. King enfin est toujours impressionnant, comme transcendé quand il joue. La pluie avait cessé mais avec la lumière baissant et les nuages qui tournaient toujours dans le vent sensibles, quelques prises de vue du groupe depuis l'arrière de la scène vers le stade étaient magnifiques.
Offrant le versant le plus armé du Big Four, le plus intense, le mieux en phase avec la scène extrême actuelle, j'ai trouvé que Slayer était encore le plus impressionnant de tous. Le groupe a annoncé depuis longtemps qu'ils arrêteraient dès que l'envie tombera mais vingt-cinq ans après, Slayer n'a guère faibli. Une retraite prochaine me semble tout à fait hors de propos.

Comme pour souffler, une pause était offerte sous la forme des hommages des quatre interviewés cités plus haut (mais toujours K. King à part) à l'intention du regretté Ronnie Dio qui devait être présent parmi cette tournée avec Heaven and Hell, sans la saloperie qui l'a emporté.

Enfin avec METALLICA et la nuit enfin franchement tombée, l'événement s'achevait en glissant purement dans le show. MetallicA a privilégié logiquement la grande époque mais a également inclus "Cyanide" du dernier album. Les four horsemen étaient motivés, j'ai pris mon pied, personne ne m'a forcé à applaudir, j'en ai eu plein les mirettes de pyrotechnies diverses, je me revoyais à Nîmes il y a presque un an… mais, mais, mais… J'aime MetallicA, n'empêche tous les grands classiques comme "Fade to Black", "Creeping Death", "For Whom the Bell Tolls", "Master of Puppets", "Harvester of Sorrow", "One"… ont fini par perdre le léger grain Thrash qui leur restait encore naguère, comme dans les vieilles VHS de l'époque. Ils sont devenus des titres imparables de méga-concert comme ceux issus du Black Album ("Nothing Else Matters", "Enter Sandman"). On adore, hein, je l'ai bien dit, mais c'était assez décalé par rapport à ce qui avait précédé. La mise en scène et le charisme dégagé relèvent de la star Pop-Rock et plus du tout du Metal bourrin. Regardé sur écran faute d'y être, la tension retombe tant on connaît la formule et même ses détails, les solos de K. Hammett, Lars qui joue debout, Hetfield qui harangue, le public qui reprend les riffs en choeur... ce n'est pas à vous que je vais la refaire ! Petit moment de chaleur néanmoins quand ce dernier montra son mediator spécial Big Four à la caméra.
Par bonheur, la fin allait s'endiabler. James Hetfield invita les trois autres groupes à venir sur scène jouer avec eux "Am I Evil ?", pour consacrer une date particulière au sein d'une tournée exceptionnelle. Moment extraordinaire évidemment : revoir Mustaine jouer avec MetallicA, les batteurs se mettre ensemble sur la batterie d'Ulrich, tout cela à la fois ! Sauf que je n'ai vu que David Lombardo représenter Slayer, entretenant encore une certaine image même dans des occasions aussi spéciales. Enfin, "Hit the Lights" et l'habituel "Seek and Destroy" vinrent clôturer une affiche légendaire en revenant le mieux possible au Thrash que le groupe se devait de célébrer lui aussi. D'ailleurs, le numéro d'humour de James pour introduire l'ultime morceau, plus naturel qu'avant, m'a fait sincèrement rire. Hélas, les coupures d'image revenaient et nous n'avons eu que le son pour les salutations finales du groupe. Ce qui a provoqué une petite bronca de l'assistance dans la salle à l'intention des techniciens, bien que l'on ne sache point si le responsable se trouvait là ou à Sofia. Je pense que sur le fond, les gens sont rentrés très contents. Moi-même, bien que le prix était évidemment très supérieur à celui d'une simple place de ciné plein tarif, j'étais très content d'y avoir participé d'une certaine manière, même sans quitter la ville et les fesses calées dans un fauteuil. Et c'est intéressant de (re)voir vers quelles directions chacun des quatre ont évolué, pour relancer les débats qui fleurissaient en ces temps parmi les fans, et qui ont laissé place à d'autres.

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