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mercredi 3 août 2016

Xtreme Fest Albi 1er jour 29 juillet 2016

Après avoir failli venir il y a deux ans cette fois ça y est, en route vers l'Xtreme Fest, qui se pérennise et devient le festival Metal, HC et Alterno' du Midi de la France. Je préfère le format concert d'un soir à celui d'un festival, ceux qui me connaissent ont pu le remarquer depuis longtemps. Mais les têtes d'affiche étaient suffisamment motivantes pour cette édition. Préférant aussi le confort hôtelier d'Albi toute proche, on pouvait constater que l'événement déborde un peu sur la ville car quelques autres avaient aussi fait ce choix plutôt que le camping. L'accueil de l'hôtel revêtait même des t-shirts officiels du fest !
D'ailleurs pour ceux qui ne connaîtraient pas la région vous pouvez coupler une prochaine participation avec la visite de la cathédrale d'Albi qui est un monument exceptionnel en Europe et le musée Toulouse-Lautrec qui jouxte, de très bonne qualité.
Sur le court trajet en voiture vers le site, un gros détachement policier en armes contrôlait la circulation, il faut bien reconnaître que dans ce monde nouveau qui arrive c'était la cible idéale pour un plan Bataclan + Utoya.

Garé au second parking collant le camping, le chemin vers le site parut bien long sous une canicule à plein régime. Il s'agit de l'ancienne grande mine à ciel ouvert de Carmaux exploitée depuis l'Ancien Régime jusqu'il y a peu et dont l'histoire a durablement marqué celle de la région, transformée en base de loisirs avec un lac créé au fond du vaste cirque artificiel, où l'on descend en tyrolienne. Une partie des bâtiments sur un grand replat vers la mi-pente accueillaient le festival sur un espace assez restreint, avec dehors une scène, la buvette et les food-trucks, et dedans une autre salle de spectacle et quelques étals de marchandises habituelles pour un festival. L'organisation fonctionne classiquement avec des bracelets et des jetons qui ne concernent en fait que la buvette.

Quand j'arrivai NOT SCIENTISTS était déjà en plein set avec son Punk-Rock simple et frais, très Pop, servi en plein soleil sur la scène extérieure, les pauvres ! L'orientation bien mélodique qui se révélait vite, avec le chant assez haut qui accompagne, faisait beaucoup plus penser à la BritPop ou aux légendaires Burning Heads qu'à Hüsker Dü ou aux Ramones. Léger et gai mais jouant à un niveau professionnel du fait que ce groupe est né des cendres d'autres formations plus anciennes, c'était une bonne ouverture.
La programmation du festival, depuis ses origines, s'efforce de coller aux goûts du public méridional et témoigne donc de son appétence globale pour toute la scène Punk-Rock alternative, rebelle en paroles et festive dans les faits, qui ne crache pas sur les gros groupes de Metal (je mets à part la Provence où le milieu est plus restreint mais plus sombre, entre HC de durs à cuire et Metal extrême pointu). C'est aussi caractéristique qu'en Allemagne la passerelle avec le gros gothique plus ou moins kitch, ou en Espagne le Heavy traditionnel, et sans en tenir compte un festival d'envergure va droit dans la paroi.

Ceci dit le premier groupe dans la fraîcheur de la salle allait à l'inverse avec le Black à capuche acclamé des Nantais de REGARDE LES HOMMES TOMBER. Dans une optique résolument actuelle, ils ont pris la négativité du Black traditionnel sans le fatras occultiste, se rendant mieux austère encore bien que plus propre (comme en apparence aussi, il n'y a pas de warpaints). Ils y mêlent donc l'héritage du Post-Core par ce feeling lugubre et épique, et bien plus encore ces quelques passages cristallins et sobres. Plus limpide que Portal et compagnie, je n'y retrouve pas la complexité de mes chers Ulcerate mais il s'agit ici de Black. Bien que plus récent, le succès rapide du groupe s'explique par une maîtrise incontestable et une orientation différente de Celeste, moins haineuse et coreuse mais plus sombre et puissante. Le chanteur sait bien comment occuper une scène assez grande, par une attitude spectaculaire mais ombrageuse qui ne nuisait pas à sa performance vocale. Comme pour tout le festival, le son a été impeccable à tous niveaux. Tout le monde n'aime pas forcément ce qu'ils font, mais pour un touriste un peu instruit du Black comme moi, je suis resté convaincu.

A WILHEM SCREAM, dehors, servit ensuite un HC Rock joyeux mais déjanté et métallisé. D'ailleurs l'un des guitaristes a esquissé le riff d'"Angel of Death" pour illustrer un des speeches de circonstance de son chanteur à casquette, grosses lunettes et casquette relevée… Ça plaisait aux jeunes, quand j'ai compris je suis reparti me réhydrater puis me mettre dedans au frais voir les stands, et surtout un disquaire bien achalandé.

Étant peu amateur de leur style je n'avais jamais réalisé que TROLLFEST est vraiment populaire. Vu le nombre qu'ils sont je ne sais pas non plus si on peut encore parler de groupe. Le saxo et les petites percus du principal chanteur ne sont rien encore : les déguisements en blouse et accessoires improbables confirmaient l'option festive et vaguement rurale qui correspondait bien à l'événement. À l'image de leurs dégaines la musique plutôt Folk et paillarde mais assez influencée également par une fusion puissante comme les œuvres les plus déjantées d'un Mike Patton.
Peu intéressé, je suis ressorti assez vite pour revoir les uns ou les autres en finissant mon verre, puis dîner. D'une distraction à l'autre la déperdition peut être importante sur un festival, et c'est l'une des aspects qui me rebutent, au fond. En parlant de déguisements il y en avait bien quelques-uns mais pas trop comme dans des festivals plus grands. On aura apprécié le subtil et simple faux Lebowski, par exemple. Le Barney Greenway qui semblait chercher quelque chose, par contre, était le vrai.

Avec STRIKE ANYWHERE nous avions une nouvelle dose de Punk HardCore Mélodique américain, plus traditionnel dans la forme mais distingué par les paroles engagées du chanteur aux longs dreadlocks gras. N'aimant pas plus ce style qu'il y a vingt ans j'ai vite préféré me remettre au frais à regarder s'installer le groupe suivant, principale motivation de ma venue ce jour.

En fan plus fidèle que passionné mais sincère, j'ai vu NAPALM DEATH un certain nombre de fois, c'est allé crescendo en qualité ces dernières années et les rumeurs annonçaient quelque chose de plus mortel encore qu'en 2014. Elles étaient vraies. Acclamés dès l'intro étonnante d'"Apex Predator", ils ont montré une pêche du feu d'enfer. Cela restera un carnage mémorable d'une vingtaine de titres. On connaît l'anglais recherché, les transes drôles et les t-shirts engagés de Barney. Une petite blessure au poignet droit semblait lui donner un peu de souci. John Cooke, que je n'avais encore jamais vu, paraît s'installer durablement en remplacement de Mitch Harris à la guitare. Son jeu fait l'affaire même si son timbre criard n'est évidemment pas aussi caractéristique. Après les harangues de Mark, ils allaieng d'une période à l'autre, du groove plus ou moins inspiré des années 90 au GrindCore séminal originel en revenant au dernier album dûment représenté.

Quelques titres sont (trop) habituels, d'autres ont été ressortis des tréfonds d'un répertoire long comme la guerre. La fosse bien élargie a atteint une dinguerie comparable à un seul autre set sur mes deux jours au festival. Étalé derrière son kit, Herrera avait un son un poil relâché au début, peut-être, mais donne toujours l'impression de ne pas se forcer sauf à la toute fin du set. Si certains préfèrent la promiscuité suffocante des petites salles pour tout groupe UG même un peu important, je préfère définitivement les salles moyennes aux scènes surélevées, d'autant quand il y a du monde comme ici. Sur les quelques passages sans basse de l'éternel "Suffer the Children" le taciturne Shane a pu laisser éclater, pour une fois, par quelques gestes d'encouragements sans sourires, sa fierté profonde d'asséner Napalm Death sur scène aux fans depuis trente ans. Il y a eu un peu de confusion après l'inattendu et ultra Grind "Retreat to Nowhere", car le set de tournée devait être un peu plus long et il n'a resté que le temps d'un "Nazi Punks etc." classique mais de bon aloi pour boucler malgré le petit rechignement apparent de Danny.

Aussi objectivement que possible, c'était la grande fessée du premier jour, je suis ravi de les revoir dans peu de temps.

Apex Predator-Easy Meat/ Smash a Single Digit/ Mass Appeal Madness/ Greed Killing/ Unchallenged Hate/ Everyday Pox/ Taste the Poison/ Next on the List/ Cesspit/ Scum/ Life ?/ The Kill/ Deceiver/ Suffer/ Suffer the Children/ Siege of Power/ How the Years Condemn/ Retreat to Nowhere/ Nazi Punks Fuck Off

Dehors dans la douce nuit tombée enchaînait directement LOUDBLAST… C'était difficile après une telle boucherie de plonger dans un Death-Thrash servi de différentes façons, mais qui faisait un peu gras mou en comparaison. Je reconnais que j'ai un rapport compliqué avec les Loud', l'un des premiers groupes un peu extrême et underground que j'ai pu écouter, puis que j'ai sèchement délaissé quand ma culture s'est élargie ensuite et qu'ils avaient arrêtés. Je ne les avais pas revus depuis une douzaine d'années. Pourtant je reconnais aussi que le dernier album studio, comme le confirmaient les titres qui en venaient, fait enfin montre d'un peu d'originalité sans chercher à coller à l'air du temps. Buriez le chauve bouge moins mais sa communication plus posée et mieux articulée qu'avant passe. Le passé n'est pas négligé avec par exemple les samples de 'Taste Me', 'Cross the Threshold' (hum !). Des titres plus purement Death aux récents plus risqués, on passait en fin de compte un bon moment jusqu'à un émouvant 'My Last Journey' dédié à Mikaël 'Bleu' récemment parti dans des circonstances choquantes.

Le dernier set en salle de ce premier soir était offert aux Helvètes d'ELUVEITIE. Les ayant vus déjà il y a quelques années dans une salle plus modeste et pleine jusqu'au dehors, je n'étais pas étonné de revoir l'espace à nouveau rempli. Il y avait aussi du monde sur scène puisqu'ils sont huit car il faut concrètement l'équivalent de deux formations pour leur Metal Folk. C'est assez amusant de voir quelqu'un s'agiter sur une scène Metal avec un simple flûtiau. Je n'ai fait que des aller-retours avec l'extérieur, car je suis vite gavé des ritournelles celtiques faciles pipeautées à longueur de titres. Mais là encore, cet univers guerrier, festif et rural et entraînant draine un large public et incarne très bien une facette de l'esprit de ce festival. Qu'on le veuille ou non, Eiluveitie est un groupe populaire dans une frange de la scène qui n'est certainement pas la plus confidentielle, qu'on l'aime ou pas.
Je demeure cependant agacé par l'attitude de Glanzmann qui fait encore moins d'efforts qu'avant en français alors qu'il prétend faire du Metal de Gaulois, qu'il est certes Suisse alémanique mais vivant près de la France et de la Romandie, et que quand il se lance il parle bien et quasiment sans accent germanique. Bref.

Mais pour se finir il fallait encore bouffer du biniou dehors avec les Canadiens Écossais THE REAL MC KENZIES, en tenue traditionnelle complète, qui font un Punk Rock Mélodique profondément mêlé au Folk traditionnel des Highlands. Ce mélange, il faut sans doute être Anglo-saxon pour le capter pleinement mais il tenait la route. Plus crade et moins lourd que les Celtes métalleux d'avant, il l'est déjà un peu plus que celui des Dropkick Murphys auxquels on pense immanquablement bien qu'ils soient venus après, et que les Mc soient moins festifs et un peu plus sérieux dans leur proclamation identitaire (mais pas arrogante). Le chanteur est d'évidence le leader, qui mime constamment les histoires de pub en fin de soirée qu'il raconte dans un anglais canadien très clair bien que sans trace de l'accent écossais si typique. Le versant Punk-HC, cependant, est d'une franche inspiration californienne paradoxalement, assez rapide et relativement bourrin.
En ayant fait assez vite le tour après quelques titres, je me suis dirigé vers la sortie. La fatigue de la grosse chaleur, du trajet et du premier semi-marathon musical commençait à me mettre dans le rouge. De toute façon avec la forme du site et le chemin dans l'axe de la scène, j'ai eu le temps d'entendre de loin mais très correctement au moins deux titres entiers avant d'arriver au parking en haut.

Même si peu de groupes m'intéressaient vraiment j'avais passé une bonne première journée sans mauvaise surprise logistique ni déception, avec une claque orgasmique et une paire de curiosités offertes dans une bonne ambiance. Que vouloir de plus ?

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