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vendredi 12 août 2016

Sepultura Crowbar Hamlet Mediator Perpignan 11 avril 2010

Au soir d'une très douce journée, la cité roussillonnaise accueillait sa plus belle affiche de Metal depuis des lustres. El Mediator est situé juste en face du Castillet, très bien conçue et modernisée, avec ses espaces détente, sa grande cour et ses deux bars, même si elle a été laissée en petite configuration pour le coup. Cette salle contribue beaucoup à la vitalité culturelle de la ville, qui est traditionnellement forte pour une agglomération de cette taille.
L'affluence était bonne, il y avait les fans locaux (comme l'ancien chroniqueur de VS Dark Tranquilou), quelques personnes connues de Montpellier ou Toulouse, et une bonne grosse délégation espagnole venue de jusque Barcelone pour certains.

C'était encore clairsemé quand ARMED FOR APOCALYPSE a commencé à jouer. C'est un très jeune quartet américain qui en font des tonnes sur scène mais jouent un gros Metal aux riffs insipides, sans intérêt. C'est lourd, le son est gros, mais c'est creux. Ils ont beaucoup harangué le public, ont fait les poseurs, et obtenu un certain succès auprès des lycéens locaux sevrés de concerts. Le cas typique du "groupe Myspace", qui pourra peut-être s'affirmer plus tard mais qui pour l'instant, laissait s'interroger sur la manière dont ils avaient pu s'incruster sur une telle affiche.

HAMLET était le groupe le plus local de la soirée en fait, ces cinq Madrilènes sont de vieux routards de la scène espagnole, produits par Colin Richardson à l'époque. Avec leurs dégaines bien années 80 (cheveux longs, t-shirts noirs d'anciens groupes, jean et cuir), ils font montre d'une vraie expérience de la scène et leur son était propre et plus équilibré. Musicalement, Hamlet mélange beaucoup de choses très classiques : des riffs Thrash old-school et des breaks plus HC-Power Metal sont agglomérés à des plans Heavy plus longs – ben oui, ils sont Espagnols. Les paroles aussi sont presque tout le temps en castillan, mais le chanteur a préféré communiquer en anglais après avoir demandé si on le comprenait en castillan… mais entre des français "gavaches" qui ne comprennent rien aux langues étrangères et des catalans (français ou espagnols) qui ne veulent pas l'entendre, c'était perdu d'avance !!!
Globalement, il y a eu quelques bons moments même si c'est trop ancré dans les traits typiques de la scène du pays voisin. Leur répertoire était de nature à déclencher un pogo qui n'attendait que ça ; et leur jeu de scène, extraverti mais plus mesuré que le précédent, a aussi joué pour eux.

Les enchaînements ont continué à se faire rapidement avec la légende CROWBAR. Kirk Windstein a  tenu la scène sans problème, avec son air faussement bourru et tout à fait jovial. Avec ses trois compères, ils ont envoyé sans faiblir leur Stoner massif. Les riffs de pachydermes vaseux échappés du bayou ont un peu surpris les plus jeunes et la fosse a dû s'adapter à ce style très puissant mais plus lent. Le son était impeccable mais privilégiait – évidemment – la rondeur des guitares et de la basse, ce qui faisait qu'il fallait toujours un instant pour comprendre quand survenait l'une des rares accélérations. L'un des roadies a engueulé les retours sans discrétion du derrière de la scène, au sujet des lights. C'était très bon, très efficace dans son genre mais un peu répétitif, inutile donc de s'étendre sauf à dire que j'étais content de les voir même en n'étant pas fan.

La dernière pause fut plus longue, je me suis fait alpaguer par un espagnol qui avait vu mon t-shirt de Down et voulait s'assurer que j'avais reconnu Windstein. Claro que si, y empezo la charla, bla bla… assez intéressant comme échange d'ailleurs.

Je n'avais pas revu SEPULTURA depuis 1998 ou 99, sur la tournée "Against" ! J'étais donc un poil ému quand les lumières se sont éteintes… en dépit de l'absence de tout élément Cavalera dans la formation actuelle, et des risques stylistiques excessifs et autres hésitations imposés par Andreas Kisser depuis l'affaire Max, pour des copies rendues de qualité trop irrégulière d'une fois sur l'autre. C'est un groupe qui a tant compté pour ma génération. Paulo a les cheveux blanchis, tandis que Derek Greene est toujours aussi impressionnant physiquement.
Le thème de la tournée est de fêter les vingt-cinq ans du groupe… Le set a donc présenté une option clairement vieille époque, plus encore que d'habitude, tout en parcourant presque tous les albums. Après un titre d'ouverture tiré du dernier album rapidement expédié, on a aussitôt enchaîné avec "Arise", "Refuse/Resist", "Dead Embryonic Cells" ! Le public, bien évidemment, était dès lors définitivement conquis. Le titre suivant extrait de Dante XXI n'a d'ailleurs pas fait retomber la tension, ce qui rappelait la qualité de cet album.

Dans le désordre, se sont succédés des énormes classiques comme "Attitude", un méchant "Troops of Doom" dédié aux vieux fans suivi d'un piquant "Escape to the Void" à l'intro rallongée d'un ou deux riffs issus aussi de Schizophrenia, Chaos AD est revenu avec "Slave New World" et "Territory" pour embraser la salle, "Inner Self" s'est glissé comme toujours vers la fin. Dans le tas des morceaux plus récents mais réputés efficaces étaient entrelardés, comme "Sepulnation", "Come Back Alive" ou un autre extrait d'A-Lex. L'assistance en profitait néanmoins pour récupérer un peu, comme toujours.
Avec une seule guitare, on profite mieux des soli d'Andreas qui les jouait tout près du bord de la scène. Derek, plus à l'aise qu'il y a douze ans, est un vrai leader qui a joué du fût sur les titres plus tribaux, et fait quelques plaisanteries en voix de fausset. Sepultura fait l'objet de beaucoup de polémiques sans fin, mais ils savent qu'en s'appuyant sur le passé ils les font taire le temps d'un concert, exactement comme MetallicA pendant une dizaine d'années. Force est de constater également que le nouveau batteur, Jean Dolabella, fait parfaitement le boulot, aussi puissant et rapide qu'Igor même s'il est moins flamboyant.

Poussant le délire, nous avons eu deux reprises de Black Sabbath, d'abord le riff de "Cornucopia" puis "Symptom of the Universe" en quasi intégral, chanté par Andreas sur proposition de Derek.
Le rappel a commencé avec "Kaiowas", pour lequel Derek a également invité le batteur de Crowbar, dont c'était l'anniversaire, à faire la seconde batterie à sa place même s'il commençait visiblement à se mettre une bonne cuite. Enfin, fidèlement à l'habitude, on s'est fini avec "Roots Bloody Roots" longuement annoncé pour dire au revoir.

Il fallut encore sortir après avoir passé le barrage des gamins d'Armed for Apocalypse qui racolaient les gens pour vendre leur album. Comme j'avais beaucoup bougé, le retour fut un peu difficile mais c'était la preuve de la qualité du concert. Je suis bien content de revoir Sepultura dans deux mois et demi. On ne le redira jamais assez, ça vaut le coup de voir Sepultura quoi qu'on pense de la période sans Max, surtout avec un set aussi vieille école.

Quant à nous, nous reviendrons à Perpinya la semaine prochaine pour dire adieu à Despised Icon.



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