Les FRANKIE 4 FINGERS de Pézenas ouvraient le bal. Je ne connaissais pas ce groupe de quatre membres largement trentenaires, qui comprend notamment au moins un ex – Lunatic Age selon nos renseignements. Ils jouent un Stoner bien orienté Rock, sonnant à la Kyuss ou surtout QOTSA. Le style n’est pas compliqué mais c’est assez carré et réellement groovy. Le guitariste soliste sait faire crier sa Gibson avec sincérité. Sur les titres plus lents, une ressemblance avec le Soundgarden des débuts s’esquisse, notamment à cause du chant assuré par le second guitariste (correct mais un peu juste). Mais j’ai préféré les parties plus accélérées, qui étaient réellement emballantes. L’assistance leur a fait honneur en remuant les derrières allègrement.
UFOMAMMUT était la tête d’affiche mais par commodité, ils ont joué en deuxième place. Ici, on peut se permettre ces arrangements. Le trio italien s’est taillé une solide réputation au fil des ans et des festivals, et le nom qu’ils se sont donnés résume parfaitement ce qu’ils font : un Doom massif et velu, avec une forte inspiration psychédélique. Le chant se limite à quelques vocalises du bassiste, largement réverbérées. Le son était fort, velu mais clair. Mais ça va plus profondément que cela : les riffs, simples, expriment de vrais sentiments, des états d’âme entre mélancolie lancinante et rêverie étrange. Il y a donc lieu de vraiment parler de Doom, à mon avis. Les quelques bruitages sifflants qui y aident laissaient quand même une large place au gros riff Doomy mais groovy, à base bien Rock.
Il y a une petite part d’improvisation, comme avec l’accélération du guitariste en arpège rythmique sur le rappel. Pour se permettre ça, il faut être un minimum capable de jouer. Le groupe n’a pas communiqué – sans doute à cause de la barrière linguistique, dommage. Cependant, ils ont remporté un franc succès à la mesure de leur niveau. Devant la scène, il y avait quelques beaux fans possédés.
Il était difficile pour MORSE de passer après, pas seulement à cause du talent des visiteurs mais aussi de la différence de style. Ce quartet rassemble notamment l’ex – chanteur de Spinningheads et Morgue et grand animateur de la scène locale, Abel, qui s’est reconverti à la basse, et le hurleur attitré de Breathe your Dirt. Le set sera bref, énergique voire violent. Il s’agit d’un HC New School très Noisy mais traditionnel, balancé de façon agressive avec un chanteur qui quadrille la petite salle en malmenant le mobilier, en grimpant aux murs, en faisant valdinguer à tous vents son micro filaire et en se jetant sur l’assistance (qui avait en partie déserté d’ailleurs). Ce spectacle colle bien avec la musique mais tend quand même à en distraire le spectateur. En tout cas, c’est à voir car en fin de compte Morse renoue avec un certain esprit.
Nous ne pourrons revenir le surlendemain pour Year of No Light, mais la rentrée de Head Records ne laisse pas présager de baisse de régime pour cet hiver. On s’en félicite !!
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