Bienvenue sur mon blog relatant mes impressions et souvenirs de concerts depuis 2004.

Vous pouvez retrouver les nouvelles publications en avant-première sur metalnews.fr (avec des illustrations).

Ne vous contentez pas de regarder les titres des dernières publications !

Servez-vous du moteur de recherche interne en haut à gauche de la page pour rechercher dans les publications plus anciennes du blog un groupe en particulier, une salle, des groupes qui m'ont paru ressembler à vos favoris... il y a matière.

Les intitulés ne mentionnent pas forcément tous les groupes qui ont fait tel concert, je privilégie les têtes d'affiche. Utilisez là encore le moteur de recherche.

mercredi 20 juillet 2016

Cryptopsy Cattle Decapitation Decrepit Birth Korigan Aix 21 avril 2013

À mon grand âge ce n’est plus si facile d’enchaîner deux concerts de suite dont un à l’extérieur, mais au moins le dimanche permettait un trajet aller peinard vers ce bon vieux Korigan au coeur de la Basse-Provence. Les affiches à l’entrée informaient que la famine est terminée, car de nombreux bons concerts seront enfin de retour en ce lieu pour les jours et les mois à venir. Tant mieux.
Le temps que ça commence, on pouvait regarder le merchandising très fourni que proposaient tous les groupes.


Les Provençaux d’ARK OF DESCENT, protégés de Trendkill, ouvraient le bal avec leur brutal Deathcore classique à ambition technique. C’est un genre assez encombré où l’on ne survit que par passion, n’empêche que pour un jeune groupe ça se défendait. Le désir de sophistication technique n’est pas encore bien sensible et pour le moment on pense plutôt aux débuts de Dx Fx, Despised Icon et Origin (notamment avec les vocaux graves et aigus alternés) ; il garantit au moins une interprétation correcte sans laquelle il n’y a aucune chance de se faire respecter. Jouant à domicile ils étaient à l’aise, mais un son plus gras aurait été bien.


Les Belges (Wallons) de THE LAST SHOT OF WAR étaient déjà mieux lotis de ce côté. Ce quintet proposait un Deathcore à samples, aux compos complexes, qui font évidemment penser à Whitechapel. C’est bien en place, peut-être qu’en connaissant mieux les morceaux on rentrerait plus facilement dedans mais il y a des breaks, des variations de rythme et des interludes typiques de cette scène et trop bizarres pour moi. Enfin, un bon son et un bon jeu sont toujours appréciables en début de set, et le premier groupe francophone de la soirée avait au moins ces atouts pour faire bouger nos têtes.


THE WAY OF PURITY est un autre quintet, apparemment Italien, comprenant deux filles dont une qui assure le chant, qui se présentait masqué. Leur musique est assez déroutante, avec un peu de clavier et des samples qu’ils n’ont pas su maîtriser. C’est un espèce de Death moderne qui recherche une ambiance malsaine, mais en fin de compte sans queue ni tête (ce qui est assez malsain anatomiquement, j’en conviens). Le guitariste a passé l’essentiel du set accroupi planqué derrière la claviériste à essayer de gérer la banque de sons, tellement mal qu’un titre a été apparemment zappé dans l’urgence. Bref... la soirée n’était pas encore lancée à la mi-temps.


On attaquait enfin les choses sérieuses avec DECREPIT BIRTH, qui venait quasiment pour la première fois en France. S’il se dit Californien c’est quasiment un supergroupe en réalité, et cela se sentait dans la qualité du jeu. Bill Robinson avait vraiment l’air d’un brave clochard ou d’un sorcier reconverti quand il faisait mine d’envoyer des ondes sur ses partenaires. Les compos sont assez courtes et très marquées par le souvenir de Chuck Schuldiner, comme chacun sait. C’est donc tout à fait prenant mais peu original, les passages bourrins sont juste légèrement plus brutaux mais pas suffisamment présents pour rejoindre pleinement toute la vague de Spawn of Possession, Severed Savior et compagnie. Il n’y a pas non plus assez de génie propre pour avoir autant d’intérêt à écouter chez soi que bien d’autres groupes de la même scène, malheureusement. D’ailleurs ô surprise, ce sympathique set s’achevait sur une reprise de “Crystal Mountain”, parfaitement restituée et évidemment très efficace (c’était un classique de concert chez Death) mais qui confirmait sans plus d’appel possible la qualification de “tribute band”. Déjà que la veille Mercyless aussi y était allé de sa reprise de Death, il est clair que les morts sont souvent très présents dans nos vies. La fosse aussi avait bien apprécié, mais les pogos étaient assez violents ce soir.


Je ne suis pas très fan sur album des autres Californiens de CATTLE DECAPITATION, connus pour leurs liens avec The Locust, n’empêche que j’ai passé un assez bon moment avec leur Death grindisant bien carré et un peu déjanté dans les marges. C’est à l’image du beugleur, à l’humour fort spirituel, qui s’exprimait dans un anglais parfaitement intelligible. Par contre il a flingué un micro avec sa manie de s’asperger la tête de haut en bas, ça doit lui arriver souvent. Étonnamment il n’a pas du tout étalé le prêche antispéciste qui fait l’identité du projet. Trop gras et propre pour être vraiment Grind, Cattle sonne assez originalement tout en évoluant dans un style bien reconnaissable, j’ai un peu pensé à Benighted. Sauf que jusqu’ici je n’avais jamais vu deux stage divers se contenter de montrer leurs fesses pour revenir à pied à leur place aussitôt.


Même en blaguant avec la petite délégation de Season of Mist, l’ultime changement de plateau fut interminable et la tête d’affiche commença après minuit tandis que le public grommelait... C’est là que je me dis que j’ai de la chance d’être en profession libérale.


J’ai une absolue vénération pour CRYPTOPSY que j’avais déjà vu fin 2008 dans un contexte difficile pour eux et qui n’a fait qu’empirer entretemps. Comme l’a rappelé McGachy, ils ne sont pas signés et c’est vraiment le soutien des fans qui leur permettait de venir en Europe.
Le légendaire groupe s’est présenté en quartet, avec autour de l’indécrottable Flo’ Mounier le producteur Chris Donaldson à la guitare et Olivier Pinard à la basse fretless. Matthew McGachy est toujours excellent vocaliste, capable de varier au-delà du growl Death brutal. Il a gagné en charisme par rapport à la dernière fois et n’a plus la timidité du membre récent ; bien que né anglophone il fait l’effort de s’exprimer en français québécois, pour haranguer sans relâche le public et l’appeler au besoin à garder son sang-froid (j’ai dit que la fosse était trop violente).
Ils nous ont offerts un parcours à travers presque tous les albums, y compris l’avant-dernier avec “Worship your Demons” dont la teneur un peu plus Metalcore se sentait bien. Les classiques ne manquaient pas comme “Cold Hate, Warm Blood”, “White Worms”, “Emaciate”, “... And then It Passes”, “Graves of the Fathers”. Deux ou trois extraits du dernier étaient bien évidemment inclus et passaient sans difficulté dans la masse. Ce choix de titres exposait pas mal de samples dans le respect des versions studios, mais ils en ont aussi rajouté comme cet extrait de la BO du Seigneur des Anneaux ouvrant “Crown of Horns”.
Donaldson s’est bien épaissi (la poutine ne rend pas maigre...) et s’est montré plus retenu et appliqué qu’en 2008, du fait qu’il était le seul guitariste. N’empêche qu’il a très correctement rendu les solos écrits par ses prédécesseurs. Mounier était remarquable comme toujours, c’est un régal de le voir jouer avec une aisance déconcertante des parties terriblement intenses. Cryptopsy reste un groupe majeur malgré tout ce qu’on a pu médire ici ou là.
Nous avions tous oublié qu’il était une heure du matin quand arriva en final un medley de “Blasphemy Made Flesh”. Et les deux exhibitionnistes ont arraché un rappel en allant chercher le groupe en coulisses qui hésitait... Et c’est “Phobophile” qui est venu achever la soirée avant que tout le monde ne s’en aille en vitesse (le groupe au premier chef).

Je ne regrette pas ma venue mais six groupes cela fait quand même beaucoup. Certes, rien n’oblige d’arriver à l’heure. Comme la programmation des prochains mois est alléchante, nous reviendrons très probablement d’ici l’été.


On termine avec Cryptopsy, j'y allais avec un petit poil de scepticisme du fait des deux derniers albums que j'apprécie moyennement (le dernier est correct, pas l'avant dernier). In fine c'était vraiment pas mal, le nouveau chanteur (avec ses méga veuch' et son Québécois baragouiné) se démerde, même si ça m'aurait bien plu de revoir Lord Worm à ce poste. Le souvenir de leur tournée en 2006 à Tourcoing est encore frais.... Au niveau setlist, "Two-Pound Torch", "Benedictine Convulsions", "Emaciate", "Worship Your Demons", "White Worms, "Graves of the Fathers", "Shag Harbour's Visitors", "Cold Hate, Warm Blood", un medley de compos issues de Blasphemy Made Flesh, et pour le rappel "Slit Your Guts" et évidemment "Phobophile". Ma préférence va clairement aux titres de l'époque "None So Vile" et "Blasphemy Made Flesh", même si les titres de leur dernière galette font leur petit effet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire