Il
y a trois ans, je n'aurais jamais cru voir Hirax un jour. Et ça va faire deux
fois qu'ils passent chez nous en même pas onze mois d'écart. Aussi l'affluence
à la TAF était encore plus maigre que la première, mais restaient les vrais
purs thrashers du cru dans une excellente ambiance.
Les
trois PAST THE FALL jouaient déjà leur Thrash mid-tempo, calé sur ce rythme
faute de meilleures capacités techniques. Les riffs prévisibles faisaient
pencher les références évidentes vers Testament ou Overkill. On en faisait vite
le tour même si je n'ai pas dû en rater beaucoup.
Venant
du Mexique, PIRAÑA balançait un Thrash plus intéressant bien que sans
surprises. Le rythme est rapide, toujours au bord de la sortie de route comme
aiment bien le faire tous les groupes de la nouvelle vague. Les riffs étaient
plus complexes et l'interprétation à la hauteur. Logiquement, la fosse s'est
décoincée. Même le nom mis à part l'inspiration la plus visible restait
peut-être Exodus, mais le groupe a eu le temps de digérer tout l'héritage des
anciens pour faire sa propre voie dans leur sillage. Pareillement le chanteur a
compris assez vite qu'ici le public comprenait aussi bien l'espagnol et que ce
n'était pas la peine de faire un détour par l'anglais. Bref j'ai bien aimé, même
si le faux mini-rappel avec un titre pro MarieJeanne de style Punk Californien
rigolo faussait la dynamique sur la dernière longueur.
Les
Australiens de DESECRATOR arborent la coupe mullet qui doit être à la mode dans
l'UG chez eux tellement c'est courant quand on voit des groupes Wallabies… Ils
dégagent une réelle jovialité communicative sur scène. Leur Thrash est moins
typé. La guitare écrasait un peu tout le reste sans sonner très propre, presque
Punk, ce qui créait un contraste avec le chant bien mélodique mais pas castrat.
Ça jouait correctement mais à mesure que le set se déroulait, les riffs
manquaient d'inventivité. Si bien que j'ai fait un break dehors en cours de set
sans regrets, avant de revenir voir la fin.
Sans
surprise non plus, HIRAX a servi le même show qu'en mai dernier et nous étions
bien revenus tous pour cela. Tout y est passé : les mimiques irrésistibles et
les gros yeux de Katon de Pena en cuir et chaînes, les crânes sur les amplis,
les cornes pour "Lucifer Inferno", le salut au drapeau tricolore (traité
avec grand respect l'air de rien)… L'enthousiasme des vieux Thrashers est beau
à vivre, le cliché doit se savourer. Ces moulinets de guitare et ces plans
Speed ne sont plus osés par les jeunes groupes de la nouvelle vague cités plus
haut. Hirax doit plus au Heavy qu'au Punk, l'invitation à faire les chœurs en
est la preuve. Malgré un recadrage discret sur la table de mixage, Katon était
tout de même peu en voix ce soir, bien que cela n'entamât en rien son entrain.
La fosse n'en avait cure et s'est bien déchaînée malgré le petit nombre. Une
seule guitare suffit amplement à tenir l'affaire. Ils nous ont offert un rappel.
Pour l'avoir prise, la main de Katon de Pena était en nage en fin de set. Il
faut profiter de ces petites légendes qui s'accrochent avec un mérite
clairement supérieur à leurs grands confrères qu'ils ont côtoyé d'égal à égal
il y a une trentaine d'années sans connaître le même succès.
Sans
prise de tête, c'était une bonne petite soirée.
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