Je m'excuse auprès du premier groupe mais le temps de faire un crochet, de tirer trois sous, de faire la queue et de se servir, je n'en ai presque rien vu. J'ai identifié un espèce de Black-Dark symphonique qui rappelait les compiles UG offertes avec votre dernière commande VPC il y a douze ans… Le public était sensiblement plus nombreux et plus masculin que lors du dernier passage de Moonspell à Montpellier, en 2007 au Rockstore.
INSOMNIUM avait fait la première partie de Dark Tranquillity à deux pas de là, à Victoire 2. Le style du quartet finlandais n'a guère changé malgré un album de plus. Il s'agit d'un Doom Death mélodique, propre et puissant, qui ravira les fans du vieux Katatonia, d'Amorphis ou de Ghost Brigade pour les mélodies scandinaves, de Greg Mackintosh et Yossi Sassi pour les solos. Il y a quelques accélérations, moins marquées que dans mes souvenirs, et les titres s'achèvent brusquement. L'influence de la scène de Gotebörg est certaine mais de mon point de vue ce n'en est pas. Ils ont toujours cette préférence pour le bleu dans l'éclairage… Le public répond et certains ont l'air de bien connaître et ce n'est pas surprenant, car Insomnium est typiquement la bonne formation pas très originale qui séduit à l'aise les fans des groupes meneurs du genre.
Les Portugais de MOONSPELL ont un effectif stable depuis pas mal d'années et un show très au point. Le set actuel parcourt un peu tous les albums mais le répertoire n'en est pas moins homogène. Il n'y a pas eu de titres purement Goth Rock comme sur le second volume du dernier album mais cette influence traverse puissamment leur musique depuis longtemps. Et pourtant aucun clavier n'a droit de cité sur la scène, là où Type-O-Negative (autre inspiration évidente) l'assumait. Le charisme de Fernando Ribeiro emballera toujours tous les publics, même s'il laisse un peu dans l'ombre le reste du groupe qui ne démérite pas… Mais heureusement qu'il est grand parce qu'à la TAF, avec cette scène quasiment à hauteur de sol et le pilier au milieu, il est difficile de voir quelque chose dès que c'est rempli au deux tiers comme ce soir !
Si le style de Moonspell est passé de mode depuis un moment il n'a pas plus vieilli que Ribeiro lui-même, qui mélangeait avec charme anglais, français et portugais et qui n'a pas perdu de souffle (une fois que son micro fut un peu poussé au mixage). Ce style théâtral, volontiers épique, bourré de références au romantisme noir littéraire et au catholicisme, est autant présent dans les titres les plus anciens qui frisent le Black Symphonique comme "Fullmoon", que dans les classiques comme "Opium", "Vampiria", "Mephisto" et l'"Alma Mater" final traditionnel.
Moonspell fait mieux que convaincre sur scène et ce n'est pas l'otarie derrière qui me contredira ! Le groupe est clairement conscient de ses moyens car le jeu de scène cherche l'élégance expressive et sensuelle plutôt que le grand guignol qui a plombé tant de leurs confrères de cette génération. L'interprétation et le son étaient impeccables. Ribeiro est allé assister son batteur sur le dernier titre, avant un long rappel.
Cela fait plaisir de revoir des formations de l'époque toujours en forme et pertinentes en dépit des aléas des modes et les albums inégaux. J'espère la même chose pour Septic Flesh dans dix jours.
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